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Dans quelle mesure peut on parler d'une inactualité de la philosophie ?

Publié le 27/02/2008

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Il semble improbable qu?un philosophe « inactuel » puisse avoir une opinion de poids dans le domaine politique où l?histoire est si importante. -          Aussi ne serait-ce pas faire de la mauvaise philosophie que de faire de la philosophie « inactuelle » ? On pourrait se demander, comme le faisait Diogène le cynique en se moquant de Platon « A quoi peut bien nous servir un homme qui a mis tout son temps à philosopher sans jamais inquiéter personne ? » -          Ce faisant, ne serait-ce pas justement cela que l?inactualité de la philosophie ? Une philosophie inactuelle, ne serait-ce pas une philosophie qui n?a pas peur d?être à contretemps ?     La philosophie est intempestive : elle ne se soucie pas de l?air du temps.   -          Lorsqu?on parle d?inactualité en philosophie, on fait référence aux Considérations inactuelles de Nietzsche. Il faut signaler que pour des raisons de traduction, on peut également titrer ces ?uvres les Considérations intempestives. Être inactuel, ce serait donc également être intempestif. -          Ce qui est intempestif est ce qui est fait à contretemps, ce qui est inopportun et qui peut donc « importuner ».
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« et agir pour le changer ? Il apparaît ainsi qu'il est du devoir de tout philosophe d'accepter le rôled'« intellectuel engagé » qui lui est confié. - Mais il semble difficile, si l'on considère que la philosophie est « hors du temps » de souscrire ainsi à une telle vision d'un philosophe qui prend au sérieux les problèmes de son époque.

Il sembleimprobable qu'un philosophe « inactuel » puisse avoir une opinion de poids dans le domainepolitique où l'histoire est si importante. - Aussi ne serait-ce pas faire de la mauvaise philosophie que de faire de la philosophie « inactuelle » ? On pourrait se demander, comme le faisait Diogène le cynique en se moquant dePlaton « A quoi peut bien nous servir un homme qui a mis tout son temps à philosopher sans jamaisinquiéter personne ? » - Ce faisant, ne serait-ce pas justement cela que l'inactualité de la philosophie ? Une philosophie inactuelle, ne serait-ce pas une philosophie qui n'a pas peur d'être à contretemps ? La philosophie est intempestive : elle ne se soucie pas de l'air du temps. 3.

- Lorsqu'on parle d'inactualité en philosophie, on fait référence aux Considérations inactuelles de Nietzsche.

Il faut signaler que pour des raisons de traduction, on peut également titrer cesœuvres les Considérations intempestives .

Être inactuel, ce serait donc également être intempestif. - Ce qui est intempestif est ce qui est fait à contretemps, ce qui est inopportun et qui peut donc « importuner ». - Nietzsche enjoint donc le philosophe véritable à ne pas suivre « l'air du temps », la mode qui se concrétise dans ce qu'il appelle la morale du troupeau.

Suivre la mode serait opportuniste, or laphilosophie se doit d'être inopportune. - Le philosophe, d'après Nietzsche, doit donc se faire « esprit libre », c'est-à-dire ne pas se laisser entraîner par les bêlements de ses contemporains, ne pas s'accrocher aux pensées envigueur et ne pas chercher à « être dans le ton » de son époque. - En conséquence, l'esprit libre doit accepter le fardeau de la solitude, car peu nombreux seront ceux capables d'entendre ses vérités.

Il doit adopter le « pathos de la distance », unsentiment de distinction engendré par la recherche absolue de probité, la marque d'une âme noblequi appelle l'isolement en s'élevant au-dessus du troupeau. - La probité est une des exigences les plus hautes que Nietzsche assigne au philosophe : elle consiste dans la recherche perpétuelle de la vérité, or « le service de la vérité est le plus durservice » rappelle Nietzsche ( L'Antéchrist ).

Cette probité exige de lutter contre les élans du cœur car la tâche de l'esprit libre rentre « en lutte contre des résistances inconscientes.

(…) Elle a le« cœur » contre elle » ( Par-delà bien et mal , §23).

En effet, la vérité crue n'est pas forcément compatible avec la morale. - C'est pourquoi le philosophe devrait même avoir le courage de considérer la morale comme un problème, d'en interroger la valeur et de ne pas hésiter à l'affronter si le besoin s'en fait sentir. - La philosophie doit ainsi affronter la vacuité de la morale et créer de nouvelles valeurs.

Elle est ainsi « intempestive » parce qu'elle renverse les valeurs et elle est « inactuelle » parce queses valeurs ne sont pas forcément celles du temps présent. - La philosophie, d'après Nietzsche, ne doit donc pas se soucier d'être de son temps, mais plutôt de dépasser, de surmonter son temps.

C'est en ce sens qu'on peut la comprendre comme« inactuelle ». - Cette entreprise peut par ailleurs réconcilier les deux exigences de la philosophie : enquêter sur la vérité et en même temps agir sur le réel.

Le philosophe nietzschéen fait de la philosophie « àcoups de marteaux » (le titre complet du Crépuscule des idoles étant Le crépuscule des idoles, ou comment on philosophe avec un marteau ), il utilise l'interprétation philosophique de la vérité pour sculpter de nouvelles valeurs. - En suivant cette perspective, on comprend donc en quoi il y a une inactualité de la philosophie : elle peut parfaitement contredire l'air du temps, car elle ne se soucie pas de moraleet ne fait pas dans l'opportunisme.

Mais elle reste aussi aux prises avec l'existence puisque sonbut est de forger des valeurs pour permettre à l'homme de se dépasser lui-même, ce qui expliquequ'elle soit « intempestive ». Conclusion :Dans une première partie, nous avons montré que la philosophie pouvait être « inactuelle » dans le sens où elletraitait d'objets qui étaient hors du temps.

Suite à cela, nous avons montré le problème posé par une telleconception de la philosophie : l'impossibilité de faire du philosophe un « intellectuel engagé ».

Enfin, nous avonsarticulé l'idée d'inactualité avec la pensée de Nietzsche et avons ainsi montré que la véritable philosophie étaitinactuelle dans le sens où elle devait être le fait d'un esprit libre, créateur de valeurs, dans le sens où elle ne devaitpas se soucier des modes de son époque.. »

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