Les dernières semaines de Catherine de Médicis
Publié le 29/08/2013
Extrait du document
Catherine de Médicis est gravement malade. Elle est aussi très affectée de voir Henri III, son fils préféré, s'affranchir de sa tutelle. Désormais, elle n'a plus de prise sur le gouvernement : ce qui va hâter sa fin, au même titre que les dramatiques événements qui vont se dérouler au château de Blois en cette fin décembre 1588.
«
Exclue
du gouvernement
Mi-décembre, son état de santé
empire brusquement : une
congestion pulmonaire mena
ce de l'emporter.
Elle ne quit
te plus son lit, et ses médecins
sont extrêmement inquiets .
Dans les églises, on fait
dire
des prières publiques pour
hâter sa guérison.
Henri Ill
semble mettre un point d'hon
neur à ne pas paraître affecté
par l'issue fatale qui menace
sa mère .
La vieille reine n'a+
elle pas encore suffisamment
d'énergie lorsqu'elle le veut ?
Ne vient-elle pas de passer de
nombreuses heures à élaborer
le contrat de mariage de sa
petite-fille adorée, Christine
L'AMERTUME
ET LES CRAINTES
D'UNE MÈRE
La détermination avec
laquelle Henri Ill décide de
s'opposer à la famille des
Guise et aux extrémistes de
la Ligue catholique laisse
Catherine de Médicis pleine de rancœur et d'effroi, et contribue à la dégradation
de son état de santé.
Non
seulement son fils préféré agit désormais sans lui demander conseil, mais elle
est surtout effrayée de le voir, au péril de sa vie,
renoncer à la politique de conciliation qu'elle a toujours
prônée.
Le jour de Noël
1588, la
reine mère confie au
capucin Bernard d'Osimo son
amertume extrême et les
craintes qu'elle éprouve pour
l'avenir de son fils : « Ah ! le
malheureux ! Je le vois se
précipiter à la ruine et je
crains qu'il ne perde le corps, l'âme et le royaume.
»
Pendant des décennies,
elle a influé sur le cours des
événements ; aujourd'hui,
elle doit se rendre à
l'évidence : son « règne » est
terminé.
Elle va en mourir ...
de Lorraine, avec le grand-duc
de Florence Ferdinand de Mé
dicis ? Pourtant, alors qu'elle
est au plus mal, un nouveau
drame va l'accabler au plus
haut point.
Le 22 décembre au matin, Ca
therine de Médicis est clouée
au lit par un accès de fièvre et
peine à respirer tant ses pou
mons sont encombrés .
C'est ce
jour-là que choisit Henri Ill
pour donner rendez-vous dans
ses
appartements au duc Henri
de Guise.
Le roi se fait tout
miel, manière habile de don
ner le change et de calmer les
inquiétudes de son dangereux
rival, ainsi
que celles de sa
mère.
Depuis trois jours, dans
le plus grand secret, il a orga
nisé l' exécution du « roi de
Paris », qui est prévue pour le
lendemain ...
Ayant
cependant retrouvé un
semblant de confiance, la
reine
mère passe le reste de la
journée à sommeiller entre
deux crises d'étouffement,
veillée par l'italien Philippe
Cavriana, son médecin particu
lier .
Dans la nuit du 22 au 23
décembre, elle dort très mal,
respire
difficilement .
Un drame familial
et politique
Au petit matin, une agitation
inhabituelle tire la malade de
sa torpeur.
A l'étage juste au
dessus de sa chambre, dans
les
appartements de son fils,
un
terrible brouhaha vient
d'éclater, ponctué de bruits de
bottes, de coups sourds, de cris.
Le
duc de Guise vient d'être
exécuté par les Quarante-cinq,
les
fidèles Gascons de la garde
rapprochée d'Henri Ill.
Sans
rien demander à personne,
elle a tout compris et sait
maintenant que son fils l'a
trompée : le coup est terrible .
Abattue,
elle se laisse empor
ter par l'état de somnolence
que lui procure un nouveau
sirop administré par Cavriana .
Dans la journée,
le roi vient lui
rendre visite .
Sans détour, il
lui assène la cruelle vérité .
«Je
veux être roi et non prisonnier
et esclave comme je l'ai été
depuis le 13 mai jusqu 'à pré
sent, où je commence de nou
veau à être roi et maître »,
déclare+il.
Le plus insuppor
table pour Catherine de Mé
dicis n'est pas de constater
que le roi ne veut plus de son
aide pour gouverner, mais qu'il
est fier de ne plus en avoir be
soin.
Elle s'effondre, larmoie,
reproche à ce fils
bien-aimé de
ne pas voir combien elle souf
fre, combien elle est submer
gée par l'angoisse et« oppres
sée dans sa poitrine >> par le
mal qui la ronge .
Le lende
main, jour de Noël, elle
apprend que le frère du duc
de Guise, le cardinal Louis de
Lorraine, a lui aussi été exécu
té, la veille, sur ordre du roi.
Le cardinal Charles
de Bour
bon, tout acquis à la Ligue, a
été consigné dans son appar
tement ; la duchesse Anne de
Nemours, la mère d'Henri de
Guise, et plusieurs membres
de sa famille ont été arrêtés.
Elle
est certaine qu ' en agis
sant ainsi son fils met sa cou
ronne et sa vie en péril.
...
»
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