Y a-t-il des choses indifférentes ?
Publié le 17/01/2004
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Par le qualificatif « indifférent «, nous faisons en général référence à une chose neutre, qui ne prend pas de valeur particulière, ni positive, ni négative, pour nous. Un événement indifférent sera ainsi un événement qui nous concerne peu, ou qui nous concerne sans nous affecter réellement, parce qu’un autre événement aurait été pour nous équivalent. Si l’on se demande s’il existe des choses indifférentes, on peut ainsi d’emblée noter que l’on semble entendre, par « chose indifférente «, une chose indifférente par rapport à un sujet, au sens où un même événement peut être indifférent pour une personne et revêtir une valeur pour une autre : il convient ainsi de se demander tout d’abord s’il existe des choses qui seraient indifférentes en elles-mêmes, ou si l’on ne peut parler de choses indifférentes que par rapport à un sujet qui poserait ce jugement. De plus, si l’on pense que les choses indifférentes sont celles qu’un sujet juge comme telles, la question de savoir si de telles choses existent est liée à la question de notre liberté : poser certaines choses comme indifférentes est-il une expression de notre liberté, ou bien notre liberté consiste-t-elle au contraire à poser des valeurs et des préférences, ce qui serait contradictoire avec le concept de chose indifférente ? Après avoir vu qu’il peut exister des choses indifférentes si l’on pense qu’il n’existe pas une vérité ou une justice qui nous seraient accessibles et guideraient nos jugements, nous verrons que l’existence de choses indifférentes peut être plutôt ramenée non pas à la suspension de tout jugement de valeur, mais à une représentation, à un jugement sur ces choses. Nous pourrons alors contester l’existence de telles choses indifférentes en affirmant que rien ne peut être indifférent pour nous en tant que nous sommes des êtres libres.
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