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Y a-t-il des degrés dans la liberté morale ? s'il y en a, donner l'explication.

Publié le 03/06/2011

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morale

Exorde. — Le mot liberté comporte des significations bien distinctes :, elle s'appelle liberté physique, quand elle est le pouvoir d'aller et de venir sans obstacles; elle prend le nom de liberté politique, quand elle désigne la faculté d'intervenir dans le gouvernement de l'État; la liberté civile est le droit de faire ce qui n'est pas défendu par la loi; la liberté de conscience est le droit de choisir ses croyances religieuses; quand on considère la liberté comme un fait interne et indépendamment de toute manifestation extérieure, elle se nomme liberté morale ou psychologique; elle consiste dans le pouvoir de se déterminer, et elle est, comme telle, le principe et la condition de toutes les autres. Mais cette liberté morale n'est pas absolue, comme le croyaient les stoïciens, elle est relative, susceptible de degrés infinis, variable selon une foule de conditions, et pouvant être diminuée sans disparaître entièrement.

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« Discours sur les passions de l'amour; la vivacité de ses impressions et les souffrances ininterrompues de la maladiene lui permettaient pas cette modération qui maintient l'équilibre, l'harmonie dans notre être intérieur et laisse unlibre jeu à nos facultés.

— Enfin les circonstances extérieures nous dominent aussi et exercent souvent sur la libertéune influence irrésistible.

Ces circonstances peuvent être de nature bien diverse, et l'énumération en serait longue',difficile; il faudrait y comprendre bien des faits : les uns sont exceptionnels, comme cette fièvre obsidionale qui,après le siège de Paris, provoqua les folies criminelles de la Commune, comme les émotions vives, mais passagères,que produisent les révolutions ; les autres sont d'une nature permanente ; tel est le milieu dans lequel nous avonsgrandi et dans lequel nous vivons, qui est représenté par la famille et la patrie.

La nature, ayant fait l'homme pour lavie sociale, a dû lui donner, et lui a donné en effet, des instincts qui le prédisposent à subir l'influence de sessemblables; enfants, nous acceptons docilement les opinions et les sentiments des personnes avec lesquelles nousvivons; plus tard nous faisons nôtres ces opinions et ces sentiments par une adhésion qui semble volontaire etréfléchie, et qui, en réalité, n'est le plus souvent que le résultat de l'action puissante, quoique insensible et latente,du milieu dans lequel nous avons grandi, et qui, nous dominant à notre insu, diminue singulièrement notre liberté. Conclusion.

— On voit donc qu'il y a des degrés infinis dans la liberté morale.

Comme elle n'existe que si elle estéclairée par l'intelligence, il en résulte qu'elle augmente ou diminue suivant les lumières qu'elle reçoit de cettefaculté; aussi ne demande-t-on pas compte de leurs actes aux malheureux qui, par faiblesse d'esprit, idiotisme oumaladie, agissent sans discernement; quand l'homme ne connaît pas la nature de ses actes, comment peut-on leslui imputer? En outre, les passions, les habitudes, le tempérament et les circonstances extérieures exercent uneaction considérable sur la liberté qu'elles ne laissent jamais intacte et qu'elles peuvent quelquefois annuler.Toutefois, il dépend de nous, dans une certaine mesure, de réagir contre ces influences diverses.

En effet, nouspouvons ne laisser se développer dans notre âme que les passions qui poussent l'homme dans la voie du bien.

Leshabitudes ne se formant également qu'avec le concours de la volonté, nous sommes responsables de l'atteinte queles mauvaises habitudes peuvent porter au libre arbitre.

La supériorité de l'âme sur le corps nous permet égalementde résister à l'action du tempérament et de défendre ainsi la liberté contre les entraînements de la nature animale.Enfin, on peut réagir contre l'influence du milieu par l'observation du monde et la réflexion, surtout par le sentimentde notre personnalité.

Par conséquent, si la liberté morale a des degrés infinis, il est rare qu'elle disparaissecomplètement; elle peut grandir ou diminuer, subir quelquefois des éclipses, mais elle ne s'évanouit que dans descirconstances exceptionnelles; et comme cet anéantissement de la liberté a pour corollaire l'irresponsabilité, lasociété, qui redoute justement les conséquences qui en résulteraient, n'admet cette disparition du libre arbitre quequand le fait est dûment constaté et ne peut être mis en doute.. »

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