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Y a t-il des vérités indiscutables?

Publié le 10/03/2005

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Or l'expérience immédiate et quotidienne nous incite à déclarer vrais toutes sortes de phénomènes qui se déroulent devant nous. Le soleil est très chaud aujourd'hui : voilà un énoncé que nous déclarons être vrai sans hésitation. Dès lors, notre opinion ou notre « croyance « subjective peuvent se substituer à la vérité « objective «. Cette opinion correspond à l'état d'esprit variable de l'individu tenant une proposition pour déterminée et fixée, alors qu'elle est relative à lui-même. Dès lors, le jugement subjectif marque de son sceau toute assurance et tout rapport au vrai. C'est en nous-mêmes que vont se trouver les critères du vrai et non plus dans quelque puissance extérieure inaccessible.- Le « sentir « des SophistesUne des premières réponses, purement subjectives, à la question « qu'est-ce que le vrai «, nous fut, en effet, apportée par les Sophistes. Ces maîtres de rhétorique et d'éloquence, qui vécurent, pour l'essentiel, au Ve siècle avant J.-C., et dont le plus célèbre fut Protagoras d'Abdère (484-404), professaient que la science et la vérité ne sont rien d'autre que la sensation.

Il n'est pas possible de discuter un raisonnement logique, tout comme il n'est pas possible de discuter certains faits tirés de l'expérience.

MAIS...

En matière de connaissance, rien ne peut être tenu pour indiscutable. L'illusion serait de croire qu'il existe des vérités absolues. Nul ne peut prouver que notre façon de construire la réalité est la bonne.

  • I) Il y a des vérités indiscutables.

a) Certains principes comme celui de non-contradiction sont indiscutables. b) La logique est la même pour tous. c) Les faits sont têtus !

  • II) Il n'y a pas de vérités indiscutables.

a) On ne peut pas tout démontrer. b) On peut discuter les fondements de la science et de la logique (Les géométries non-euclidiennes). c) Une rationalité protéiforme.

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« vérité scientifique, obtenue par une ascension perpétuelle, représente le prototype ou le substitut de cette formeéternelle du vrai, dont les mathématiques sont, dans notre culture, le modèle le plus achevé.Ainsi, la vérité transcende non seulement la sphère de la pure subjectivité, mais aussi le domaine de la Personne etdu Sujet : en effet, c'est bien la Personne qui tend au vrai de toute son âme mais le vrai ne se confond ni avec laPersonne ni avec le Sujet. 2.

La vérité sous son pôle subjectif, comme certitude de l'esprit pensant et vérité mobile, relève toutautant d'un débat et d'une discussion. a.

La mise en doute du vrai objectif et absolu. Cet aboutissement autoritaire, inacceptable pour la personne et pour l'individu, nous conduit à mettre en doute laconception précédente.

La soumettre au doute signifiera suspendre le jugement jusqu'à ce que des éléments clairsse présentent à nous.

Comment, en effet, ne pas soumettre au soupçon cette vision du vrai, dogmatique et parconséquent dangereuse ? b.

Le jugement subjectif et ses critères. Le doute porte d'abord sur l'accession à la connaissance de l'Idée.

Quel critère permettra de savoir si l'on a atteintl'Idée ? Platon ne la déclare-t-il pas lui-même, dans le Parménide, pratiquement inaccessible ?Or l'expérience immédiate et quotidienne nous incite à déclarer vrais toutes sortes de phénomènes qui se déroulentdevant nous.

Le soleil est très chaud aujourd'hui : voilà un énoncé que nous déclarons être vrai sans hésitation.

Dèslors, notre opinion ou notre « croyance » subjective peuvent se substituer à la vérité « objective ».

Cette opinioncorrespond à l'état d'esprit variable de l'individu tenant une proposition pour déterminée et fixée, alors qu'elle estrelative à lui-même.

Dès lors, le jugement subjectif marque de son sceau toute assurance et tout rapport au vrai. C'est en nous-mêmes que vont se trouver les critères du vrai et non plus dans quelque puissance extérieureinaccessible.- Le « sentir » des SophistesUne des premières réponses, purement subjectives, à la question « qu'est-ce que le vrai », nous fut, en effet,apportée par les Sophistes.

Ces maîtres de rhétorique et d'éloquence, qui vécurent, pour l'essentiel, au Ve siècleavant J.-C., et dont le plus célèbre fut Protagoras d'Abdère (484-404), professaient que la science et la vérité nesont rien d'autre que la sensation.

Telle une chose m'apparaît, telle elle est.

Si le vent est froid pour moi, froid il esten soi.

Telles chacun sent les choses, telles elles sont.

La sensation a toujours un objet réel et n'est passusceptible d'erreur.

En nous-mêmes, en notre sensibilité subjective, se trouvent donc les critères du vrai.

LesSophistes affirmaient un subjectivisme radical.- L'évidence comme caractère de ce qui entraîne immédiatement l'assentiment de l'espritDans cette perspective, lorsque le jugement façonne et détermine le vrai, lequel ne transcende plus ni l'individu ni laPersonne, c'est l'évidence qui peut jouer, en certains cas, un rôle prédominant.

Ici, nous rappellerons l'exemple,célèbre, de la méthode cartésienne, où il s'agissait de ne recevoir aucune chose pour vraie qui ne fût évidente,c'est-à-dire si claire et si distincte que l'esprit n'ait plus la possibilité de la mettre en doute.- La passion subjective:Examinons maintenant un nouvel élément subjectif, qui ne sera plus ici d'ordre intellectuel, mais affectif : la passion.Et, en effet, il semble bien que nous soyions désormais en mesure de rendre sa valeur à la passion subjective danssa relation au vrai.

Le vrai n'est pas seulement le fruit de facteurs intellectuels, mais bien de tout ce qui touche àl'affectivité.

Dès lors la passion, définie comme attachement dominant, se trouve réhabilitée dans son rapport auvrai.

Ainsi fit Kierkegaard, pour qui la vérité ne transcende ni la subjectivité ni la passion.

Le chrétien authentique,dans la perspective de Kierkegaard, est conduit au vrai par la passion, par la foi subjective de l'individu souffrant etaimant.

La passion de la vérité le mène droit au Christ.- Le vrai, produit d'un désir:La pensée moderne a particulièrement insisté, à juste titre, sur les éléments affectifs, voire passionnels, quiconduisent au vrai, sur l'itinéraire du vrai en tant qu'il est précisément inséparable de ce vrai lui-même.

AinsiNietzsche a-t-il remarquablement mis à jour le désir qui se profile derrière certains énoncés qui se voudraientpurement spéculatifs ou théoriques.

Par exemple, l'homme cherche « la vérité » dans le domaine métaphysique.

Il envient à poser un monde permanent, intelligible, au-delà du monde phénoménal.

Mais, quand il postule ce « mondevrai », immuable, c'est le désir qui inspire ces raisonnements, le désir qu'il existe un pareil monde, au-delà dessouffrances phénoménales, du devenir changeant.Par conséquent, le désir - la tension vers un but anticipé comme pôle de satisfaction - peut être à l'origine du « vrai», lequel est alors le produit d'un désir, le fruit de notre « négativité » elle-même. c.

Une vérité plus mobile, fruit d'une expérience immédiate qui l'engendre.

Vers la tolérance. Si la certitude subjective, voire la passion et le désir, engendrent un vrai et une vérité qui, dès lors, netranscendent plus la sphère de la Personne ni de l'individuel, la vérité est, dès lors, plus mobile, elle échappe àl'immuabilité.

Cette donnée mobile et vivante est le fruit d'une expérience immédiate, et non point d'un itinérairesemblable à la dialectique, d'un cheminement réglé, intellectuel et progressif. On notera que, dans cette perspective, la vérité cesse de conduire au dogmatisme ou à un modèle de politiqueautoritaire, comme dans le cas précédent.

S'il y a des vérités plurielles, individuelles, alors la tolérance accompagne. »

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