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Y a-t-il des vérités indubitables?

Publié le 05/02/2005

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Notre enquête requiert en premier lieu que nous établissions un critère de l'indubitabilité afin de pouvoir identifier ce type de vérités. Nous recherchons donc un ensemble de conditions qui nous permettrons de distinguer les vérités indubitables. A titre de point de départ de notre réflexion, nous nous poserons donc la question : A quelle(s) condition(s) une vérité est elle indubitable ? Il s'agira dans un second temps d'affirmer ou de nier l'existence de vérités répondant à ces conditions.     Proposition de plan :   I - A quelle(s) condition(s) une vérité est elle indubitable ?   Une vérité est indubitable lorsqu'il est impossible d'en douter. Or l'entendement humain est fini, donc peut se tromper. La certitude prend alors le risque du relativisme, puisque ce qui est certain pour une subjectivité qui voit suffisamment de raisons de l'être sera mis en doute par une autre, non convaincue. Comment éviter ce relativisme ?   Référence : Husserl   « La vérité ou la fausseté, la critique et l'adéquation critique des données évidentes, voilà autant de thèmes banals qui déjà jouent sans cesse dans la vie pré-scientifique.

« II – L'homme peut-il prétendre atteindre une vérité absolue ? Référence : Platon, Timée : « Il faut convenir qu'il existe premièrement ce qui reste identique à soi-même en tant qu'idée, qui ne naît ni nemeurt, ni ne reçoit rien venu d'ailleurs, ni non plus ne se rend nulle part, qui n'est accessible ni à la vue ni à un autresens et que donc l'intellection a pour rôle d'examiner ; qu'il y a deuxièmement ce qui a même nom et qui estsemblable, mais qui est sensible, qui naît, qui est toujours en mouvement, qui surgit en quelque lieu pour endisparaître ensuite et qui est accessible à l'opinion accompagnée de sensation.

» La thèse de Platon n'est pas très éloignée de ce que Husserl reprochait aux sciences de poser sans la démontrer, àsavoir l'existence d'une vérité absolue.

Cependant, à la différence de la démarche adoptée par les sciences, Platonreconnaîtra dans le Phédon que nous ne pouvons, tant que nous sommes vivants, que tendre vers le monde des idées.

Seule la mort nous permettra d'y séjourner. Husserl nous fournissait l'universalité, ou en ses termes, l'absoluité, comme critère de l'indubitabilité de la vérité.Platon nous permet d'affirmer que nous ne pouvons pas prétendre atteindre cette vérité absolue (du moins de notrevivant).

En délimitant deux mondes – le sensible et le monde des idées – et en remarquant que l'homme séjournenécessairement dans me monde sensible, il nous ferme l'accès à ces vérités indubitables. On ne peut donc toujours rien affirmer quant à l'existence des vérités indubitables : même si elles existent avecPlaton, aucun mort ne pourra en témoigner.

Le témoignage n'est au pouvoir que des vivants, mais ceux-ci n'ont pasaccès à la vérité absolue : nous nous trouvons face à une aporie. Il nous faut alors revenir sur nos hypothèses premières, et formuler un autre critère d'indubitabilité que l'absoluité, àlaquelle l'homme ne peut jamais prétendre. III – Nouvelle hypothèse pour un critère d'indubitabilité des vérités. Pour l'instant, nous avons voulu que ce critère soit le plus possible indépendant de toute subjectivité (indépendantde l'homme) : nous avons donc posé un critère que l'homme ne pourrait ironiquement jamais vérifier, puisqu'il enétait totalement disjoint ! C'est donc, selon la démarche inverse, au plus profond de la subjectivité, que nous allonsmaintenant rechercher ce critère : Référence : Descartes, Lettre à Mersenne « Il examine ce que c'est que la vérité ; et pour moi, je n'en ai jamais douté,me semblant que c'est une notion si transcendentalement claire, qu'il estimpossible de l'ignorer : en effet, on a bien des moyens pour examiner unebalance avant que de s'en servir, mais on n'en aurait point pour apprendre ceque c'est que la vérité, si on ne la connaissait de nature.

Car quelle raisonaurions-nous de consentir à ce qui nous l'apprendrait, si nous ne savions qu'ilfût vrai, c'est-à-dire, si nous ne connaissions la vérité ? Ainsi on peut bienexpliquer quid nominis à ceux qui n'entendent pas la langue, et leur dire que ce mot vérité, en sa propre signification, dénote la conformité de la penséeavec l'objet, mais que, lorsqu'on l'attribue aux choses qui sont hors de lapensée, il signifie seulement que ces choses peuvent servir d'objets à despensées véritables, soit aux nôtres, soit à celles de Dieu ; mais on ne peutdonner aucune définition de logique qui aide à connaître sa nature.

Et je croisle même de plusieurs autres choses, qui sont fort simples et se connaissentnaturellement, comme sont la figure, la grandeur, le mouvement, le lieu, letemps, etc., en sorte que, lorsqu'on veut définir ces choses, on les obscurcitet on s'embarrasse » L'essence de la vérité se connaît, selon Descartes, naturellement.

En d'autrestermes, nous savons ce qu'est la vérité par l'évidence.

L'évidence est ce quise donne par soi, sans qu'il soit possible d'en douter : on ne peut en effet pas douter de ce qui « saute aux yeux »,s'impose à nous. Avec l'évidence, Descartes nous fournit bien ici un critère d'indubitabilité.

Les seules vérités dont nous ne pouvonsdouter sont celles qui s'imposent à nous dans toute leur évidence. Conclusion : Avec l'évidence comme critère d'impossibilité du doute, nous ne sommes plus amené à rechercher, comme Husserl leprescrivait les vérités indubitables dans le champ privilégié des sciences.

Au contraire, c'est bien au plus profond dela subjectivité que nous trouverons ces vérités indubitables.

Pour répondre à notre question, nous ne donnerons quel'exemple de la plus célèbre de ces vérités : « je pense ».

C'est avec la plus grande évidence que se donne àchacun le cogito cartésien.

Il y a donc bien des vérités indubitables.

Il convient de noter qu'elles se trouvent avecDescartes au fondement de toutes les autres vérités, alors qu'elles se trouvaient dans les sciences en position de. »

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