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Y a-t-il des vérités indubitables?

Publié le 15/02/2005

Extrait du document

Cependant, à la différence de la démarche adoptée par les sciences, Platon reconnaîtra dans le Phédon que nous ne pouvons, tant que nous sommes vivants, que tendre vers le monde des idées. Seule la mort nous permettra d'y séjourner. Husserl nous fournissait l'universalité, ou en ses termes, l'absoluité, comme critère de l'indubitabilité de la vérité. Platon nous permet d'affirmer que nous ne pouvons pas prétendre atteindre cette vérité absolue (du moins de notre vivant). En délimitant deux mondes - le sensible et le monde des idées - et en remarquant que l'homme séjourne nécessairement dans me monde sensible, il nous ferme l'accès à ces vérités indubitables. On ne peut donc toujours rien affirmer quant à l'existence des vérités indubitables : même si elles existent avec Platon, aucun mort ne pourra en témoigner. Le témoignage n'est au pouvoir que des vivants, mais ceux-ci n'ont pas accès à la vérité absolue : nous nous trouvons face à une aporie. Il nous faut alors revenir sur nos hypothèses premières, et formuler un autre critère d'indubitabilité que l'absoluité, à laquelle l'homme ne peut jamais prétendre.     III - Nouvelle hypothèse pour un critère d'indubitabilité des vérités.   Pour l'instant, nous avons voulu que ce critère soit le plus possible indépendant de toute subjectivité (indépendant de l'homme) : nous avons donc posé un critère que l'homme ne pourrait ironiquement jamais vérifier, puisqu'il en était totalement disjoint ! C'est donc, selon la démarche inverse, au plus profond de la subjectivité, que nous allons maintenant rechercher ce critère :   Référence : Descartes, Lettre à Mersenne   « Il examine ce que c'est que la vérité ; et pour moi, je n'en ai jamais douté, me semblant que c'est une notion si transcendentalement claire, qu'il est impossible de l'ignorer : en effet, on a bien des moyens pour examiner une balance avant que de s'en servir, mais on n'en aurait point pour apprendre ce que c'est que la vérité, si on ne la connaissait de nature.

Analyse du sujet :

 

  • Notre sujet prend la forme d’une question à laquelle il s’agit de répondre par « oui « ou « non « (question fermée).
  • Il fait intervenir les notions de vérité et de doute, la première directement, la seconde, par le biais du qualificatif « indubitable «, c'est-à-dire, ce dont on ne peut pas douter. « Y a-t-il « invite à réfléchir sur l’existence de ces vérités dont on ne peut pas douter. Il convient dans un premier temps de porter notre réflexion sur ces deux notions :
  • Le doute est l’attitude de celui qui n’omet pas la possibilité d’une mise en question. Il s’oppose à la certitude. Doute et certitude sont, comme nous l’avons dit, des attitudes : elles supposent donc toujours un sujet qui doute ou est certain de quelque chose. L’indubitabilité n’est donc pas directement synonyme de la certitude, puisqu’elle est l’impossibilité du doute et non pas seulement son absence. Il convient alors de remarquer qu’elle ne dépend d’aucune subjectivité : elle est universelle alors que la certitude est d’abord individuelle.
  • Deuxièmement, être certain de quelque chose suppose que le sujet dispose de bonnes raisons de l’être. Le doute ne peut intervenir que lorsque une raison d’être certain manque. Ceci soulève la question des critères de la certitude : quand pouvons-nous être certain de quelque chose ? Remarquons que dans ce cas, le sujet certain omet toute possibilité de doute, il pense donc que ce qu’il affirme est non seulement certain mais encore indubitable. La raison d’un sujet humain n’est cependant pas infinie : elle peut donc se tromper, ce qui donne tout son intérêt au sujet.

 

 

Problématisation :

 

Nous nous demandons si « il y a « des vérités indubitables. Notre enquête requiert en premier lieu que nous établissions un critère de l’indubitabilité afin de pouvoir identifier ce type de vérités. Nous recherchons donc un ensemble de conditions qui nous permettrons de distinguer les vérités indubitables. A titre de point de départ de notre réflexion, nous nous poserons donc la question :

A quelle(s) condition(s) une vérité est elle indubitable ?

Il s’agira dans un second temps d’affirmer ou de nier l’existence de vérités répondant à ces conditions.

« II – L'homme peut-il prétendre atteindre une vérité absolue ? Référence : Platon, Timée : « Il faut convenir qu'il existe premièrement ce qui reste identique à soi-même en tant qu'idée, qui ne naît ni nemeurt, ni ne reçoit rien venu d'ailleurs, ni non plus ne se rend nulle part, qui n'est accessible ni à la vue ni à un autresens et que donc l'intellection a pour rôle d'examiner ; qu'il y a deuxièmement ce qui a même nom et qui estsemblable, mais qui est sensible, qui naît, qui est toujours en mouvement, qui surgit en quelque lieu pour endisparaître ensuite et qui est accessible à l'opinion accompagnée de sensation.

» La thèse de Platon n'est pas très éloignée de ce que Husserl reprochait aux sciences de poser sans la démontrer, àsavoir l'existence d'une vérité absolue.

Cependant, à la différence de la démarche adoptée par les sciences, Platonreconnaîtra dans le Phédon que nous ne pouvons, tant que nous sommes vivants, que tendre vers le monde des idées.

Seule la mort nous permettra d'y séjourner. Husserl nous fournissait l'universalité, ou en ses termes, l'absoluité, comme critère de l'indubitabilité de la vérité.Platon nous permet d'affirmer que nous ne pouvons pas prétendre atteindre cette vérité absolue (du moins de notrevivant).

En délimitant deux mondes – le sensible et le monde des idées – et en remarquant que l'homme séjournenécessairement dans me monde sensible, il nous ferme l'accès à ces vérités indubitables. On ne peut donc toujours rien affirmer quant à l'existence des vérités indubitables : même si elles existent avecPlaton, aucun mort ne pourra en témoigner.

Le témoignage n'est au pouvoir que des vivants, mais ceux-ci n'ont pasaccès à la vérité absolue : nous nous trouvons face à une aporie. Il nous faut alors revenir sur nos hypothèses premières, et formuler un autre critère d'indubitabilité que l'absoluité, àlaquelle l'homme ne peut jamais prétendre. III – Nouvelle hypothèse pour un critère d'indubitabilité des vérités. Pour l'instant, nous avons voulu que ce critère soit le plus possible indépendant de toute subjectivité (indépendantde l'homme) : nous avons donc posé un critère que l'homme ne pourrait ironiquement jamais vérifier, puisqu'il enétait totalement disjoint ! C'est donc, selon la démarche inverse, au plus profond de la subjectivité, que nous allonsmaintenant rechercher ce critère : Référence : Descartes, Lettre à Mersenne « Il examine ce que c'est que la vérité ; et pour moi, je n'en ai jamais douté,me semblant que c'est une notion si transcendentalement claire, qu'il estimpossible de l'ignorer : en effet, on a bien des moyens pour examiner unebalance avant que de s'en servir, mais on n'en aurait point pour apprendre ceque c'est que la vérité, si on ne la connaissait de nature.

Car quelle raisonaurions-nous de consentir à ce qui nous l'apprendrait, si nous ne savions qu'ilfût vrai, c'est-à-dire, si nous ne connaissions la vérité ? Ainsi on peut bienexpliquer quid nominis à ceux qui n'entendent pas la langue, et leur dire que ce mot vérité, en sa propre signification, dénote la conformité de la penséeavec l'objet, mais que, lorsqu'on l'attribue aux choses qui sont hors de lapensée, il signifie seulement que ces choses peuvent servir d'objets à despensées véritables, soit aux nôtres, soit à celles de Dieu ; mais on ne peutdonner aucune définition de logique qui aide à connaître sa nature.

Et je croisle même de plusieurs autres choses, qui sont fort simples et se connaissentnaturellement, comme sont la figure, la grandeur, le mouvement, le lieu, letemps, etc., en sorte que, lorsqu'on veut définir ces choses, on les obscurcitet on s'embarrasse » L'essence de la vérité se connaît, selon Descartes, naturellement.

En d'autrestermes, nous savons ce qu'est la vérité par l'évidence.

L'évidence est ce quise donne par soi, sans qu'il soit possible d'en douter : on ne peut en effet pas douter de ce qui « saute aux yeux »,s'impose à nous. Avec l'évidence, Descartes nous fournit bien ici un critère d'indubitabilité.

Les seules vérités dont nous ne pouvonsdouter sont celles qui s'imposent à nous dans toute leur évidence. Conclusion : Avec l'évidence comme critère d'impossibilité du doute, nous ne sommes plus amené à rechercher, comme Husserl leprescrivait les vérités indubitables dans le champ privilégié des sciences.

Au contraire, c'est bien au plus profond de. »

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