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DESCARTES: sixième partie du Discours de la méthode

Publié le 18/01/2011

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descartes
On sait que Descartes n’a jamais été satisfait de l’apprentissage qu’il a reçu lors de son passage sur les bancs d’école. Suite à des années de réflexions et d’expériences, il écrit sa première œuvre philosophique, le Discours de la méthode. Celle-ci se divise en six parties visant à établir une méthode afin de trouver la vérité, à se faire une morale. Dans le travail qui suit, on utilisera un extrait de la sixième partie du Discours de la méthode dans lequel Descartes nous présente ses réflexions sur l’ensemble de ses méthodes, les circonstances et les raisons de sa publication. Le thème du texte à analyser est l’importance de l’apprentissage par l’expérimentation. Le problème posé est le suivant : comment est-il possible de toujours en savoir plus sur la nature, et comment la contrôler afin de contribuer au bien-être de l’humain ? La situation du texte dans la sixième partie du Discours de la méthode nous en fait savoir plus sur les étapes de la méthode expérimentale d’apprentissage. On doit toutefois se référer au reste de cette sixième partie pour mieux situer le texte en question. Dans la sixième partie de l’œuvre de Descartes, il explique notamment en quoi le contrôle de la nature pourrait être bénéfique à la santé de l’être humain, et il indique aussi les raisons pour lesquelles il désir publier ses réflexions sur la science. C’est aussi une confirmation de son scepticisme envers les pensées et méthodes scientifiques d’Aristote. C’est en se basant sur le reste de la sixième partie qu’on peut réellement trouver le sens du texte à analyser. La position philosophique défendue sur ce problème est que oui, il est possible d’en savoir toujours plus sur la nature, mais que le contrôle total de celle-ci est impossible, puisqu’une instance supérieure à l’homme en est responsable. Cependant, il est vrai d’affirmer qu’en en sachant plus sur la nature, on peut améliorer la situation de l’être humain. Finalement, les enjeux du texte représentent la façon dont on va procéder afin d’en apprendre toujours d’avantage sur le monde dans lequel on vie en général. 
Dans le texte qui suit, on analysera les phrases clés du texte en question, tout en portant une attention particulière à la méthode que Descartes propose. On cherchera à mieux comprendre certains termes qu’il utilise en se référant au Vocabulaire de Descartes, de Frédéric de Buzon et Denis Kambouchner, puis on se servira aussi de certaines parties de l’œuvre de Descartes.
Lorsqu’on lit l’extrait de texte de Descartes, le premier mot important à comprendre est expérience. Dans les premières lignes du texte, on doit en comprendre que dans la vie, tout ce qu’on fait pour la première fois est une expérience, et aussi que plus on possède de connaissances, plus on a besoin d’expérimenter afin d’en connaître encore plus. De là l’intelligence humaine, et aussi l’évolution des technologies, sciences, et aussi de la philosophie. « L’expérience est ce que l’esprit tire à titre exclusif de sa relation actuelle avec un objet. Cet objet n’est pas nécessairement matériel »[1]. Il est important de définir ce qu’est l’expérience, puisque celle-ci est le sujet principal du texte à l’étude. Pour mieux comprendre ce dont Descartes parle lorsqu’il dit : « Car, pour le commencement, il vaut mieux se servir de celles qui se présentent d’elles-mêmes à nos sens »[2] , pensons à un bébé naissant lors de son apprentissage de la vie. Il ne peut tout simplement pas commencer par apprendre les mathématiques avant de savoir parler ou même avant de savoir penser. Il poursuit avec : « … que d’en chercher de plus rares et étudiées : dont la raison est que ces plus rares nous trompent souvent, lorsqu’on ne sait pas encore les causes des plus communes, et que les circonstances dont elles dépendent sont quasi toujours particulières »[3]. L’ensemble des deux dernières tranches de phrases citées illustre la raison pour laquelle Descartes propose la méthode expérimentale afin de pouvoir apprendre à mieux apprivoiser les phénomènes de la nature. On doit aussi comprendre que la méthode qu’il propose sous-entend une volonté de savoir pour le plaisir de savoir.
Après avoir lu et relu le texte, on a ciblé quatre phrases qui décrivent l’ordre par lequel on devra procéder afin de pouvoir apprendre d’une façon efficace. La première : « Premièrement, j’ai tâché de trouver en général les principes, ou premières causes, de tout ce qui est, ou qui peut être, dans le monde sans rien considérer, pour cet effet, que Dieu seul, qui l’a créé, ni les tirer d’ailleurs que de certaines semences de vérités qui sont naturellement en nos âme »[4], est évidemment la première étape de son système expérimental. Il vise donc à trouver les causes avant de penser aux effets. C’est le pourquoi, le comment de la réponse. Si on applique cela à Descartes lui-même, on pourrait dire qu’il a commencé par s’exercer à connaître les mathématiques, dont il se sert pour ensuite parvenir à ses fins métaphysiques et physiques. Les mathématiques sont une des causes de ces deux dernières. Si on ne regarde que la phrase citée plus haut, on trouve que Dieu est la cause majeure, englobant toutes les causes de tous les effets futurs dont Descartes va faire l’étude. Dans la dernière partie de la phrase, Descartes, on comprendra qu’il ne veut pas que nous basions notre jugement sur des préjugés, ceux-ci étant les « vérités qui sont naturellement en nos âmes ». Un passage tirée du Dictionnaire de Descartes résume très bien la dernière partie de la phrase analysée : « Nos préjugés nous livrent à l’inquiétude, à la crainte et à la superstition : la recherche de la vérité, bien conduite, apportera au contraire à l’esprit une entière satisfaction qui est aussi une tranquillité parfaite. Reconnaître à Dieu sa puissance infinie, à l’âme son incorporéité, à l’univers sa vraie nature et son étendue indéfinie : rien ne peut d’avantage faire que nous soyons toujours disposés à bien juger »[5]. Dans ce passage, on peut aussi reconnaître certains aspects des trois autres phrases à analyser, on y reviendra.
La seconde phrase clé est la suivante : « Après cela, j’ai examiné quels étaient les premiers et plus ordinaires effets qu’on pouvait déduire de ces causes : et il me semble que, par là, j’ai trouvé des cieux, des astres, une Terre, et même, sur la terre, de l’eau, de l’aire, du feu, des minéraux, et quelques autres telles choses qui sont les plus communes de toutes et les plus simples, et par conséquent les plus aisés de connaître »[6]. Cette phrase de Descartes est la suite de sa méthode expérimentale. Après avoir déterminé les causes, il trouve les effets. Dans la première phrase, on avait trouvé que Dieu est la cause en question. Dans la seconde, on parle de la nature en général comme effet. C’est donc dire que Dieu est la cause de l’univers. Lorsqu’il dit les mots ces causes, il parle de l’ensemble des causes possibles pour tous les effets possibles. Par exemple, on pourrait affirmer que Dieu est la cause de Descartes. Que Descartes est la cause de sa pensée. Sa pensée est la cause de ses interrogations. Celles-ci sont la cause des mathématiques, qui sont la cause de sa physique et de sa métaphysique. Maintenant, pour faire le lien avec l’avancement du bien-être de l’homme suite à l’apprentissage de la nature, il est clair qu’on pourrait parler des avancées de la médecine. C’est en neutralisant les causes que nous arrivons à soigner les effets. Si on ne fait que regarder les effets, sans en savoir la cause, on reste avec un problème non-résolu.
La prochaine phrase : « Puis, lorsque j’ai voulu descendre à celles (expériences) qui étaient plus particulières, il s’en est tant présenté de diverses, que je n’ai pas cru qu’il fût possible à l’esprit humain de distinguer les formes ou les espèces de corps qui sont sur la terre d’une infinité d’autres qui pourraient y être, si c’eût été le vouloir de Dieu de les y mettre, ni, par conséquent, de les rapporter à notre usage, si ce n’est qu’on vienne au-devant des causes par les effets, et qu’on se serve de plusieurs expériences particulières ».[7] Dans cet extrait, Descartes fait le point sur le fait que la nature de la matière est indéfinie, homogène, et que sa variété provient du seul mouvement. Il stipule qu’il n’y a ni atomes, ni partie du corps qui soit indivisible, que l’univers est sans borne. « L’étendue en longueur, largeur et profondeur est l’attribut principal de la substance corporelle et constitue sa nature et son essence »[8], nous somme donc une substance infinie qui compose l’univers. Notons que la matière est la même partout. Pour en revenir à la deuxième phrase citée plus haut, on pourrait dire que Dieu est la cause de l’univers, et que l’univers est infini. Pour mieux comprendre vers où se dirige l’argumentation, on pourrait se reposer la question de départ, à savoir comment contrôler la nature afin de mieux gérer le bien-être des humains. Certes, les hommes en sauront toujours plus, du à leur soif de connaissance, mais comme l’univers est infini, on ne pourra jamais contrôler la nature à 100%. On n’a qu’à penser à tous les problèmes actuels sur la Terre, les famines, les sécheresses, les catastrophes naturelles. On en connaît les causes, on sait les effets, mais on est incapable de faire quoi que ce soit afin de les empêcher. Un dernier point à amener est que Descartes stipule qu’il peut y avoir causes possible pour un effet. Là encore, en sachant cela, il est beaucoup plus aisé d’améliorer la façon dont on traite une maladie ou bien la façon dont on voit une situation. Cela permet une meilleure analyse de tout en général, et permet donc l’innovation.
Finalement, dans la dernière section du texte à analyser, Descartes dit que ses principes lui permettent d’expliquer pratiquement tout ce qu’il est possible de connaître. Il avoue toutefois que ses principes sont à la fois trop généraux et simples par rapport à la nature si vaste et puissante. Sa plus grande difficulté réside en trouver la cause exacte d’un effet. Il s’efforce alors de trouver l’expérience exacte qui lui donnera sa réponse. Dans cette partie, Descartes se dit trop général dans sa méthode, mais à ce moment, il ne voulait pas publier tous ses écrits, de peur d’être mal vu, comme Galilée l’a été lorsqu’il a émis sa théorie sur l’héliocentrisme. Lorsqu’il parle de la puissance de la nature, il fait référence au fait que oui, la nature est contrôlable et qu’on peut toujours en connaître plus, mais qu’elle est aussi une source d’interrogations infinie.
En conclusion, en réponse à la question de départ, on pourrait dire qu’il est possible de toujours en savoir plus sur la nature en multipliant les recherches au fur et à mesure que nous les accumulons. Le principe est simple, plus on en sait, plus on peut s’avancer sur d’autres découvertes. Ensuite, il est faux de dire que nous pouvons contrôler tout ce que la nature représente, elle laisse toujours de la place au hasard et à l’imprévu, mais plus nous avançons, plus les découvertes se font et plus on contrôle certains phénomènes du domaine médical par exemple. Toutefois, comme l’univers est de nature infinie, de nouveaux problèmes sont créés, prenons l’exemple du VIH qui a été découvert en 1981, certains radiés, la tuberculose entre autres, et cela beaucoup plus tard que Descartes, qui a été un précurseur de la science et de l’expérimentation.
 
 
 
 
 
 
 
Bibliographie :
 
KAMBOUCHNER, Denis; DE BUZON, Frédéric, Le vocabulaire de Descartes, Ellipses, collection « Vocabulaire de », 2001, pp : 62-63
 
ADAM, Charles; TANNERY, Paul, Œuvres de Descartes, L. Cerf, Paris, 1897-1913, tome VI, pp.63-65.
[1] KAMBOUCHNER, Denis; DE BUZON, Frédéric, Le vocabulaire de Descartes, Ellipses, collection « Vocabulaire de », 2001, pp : 26-27.
[2] ADAM, Charles; TANNERY, Paul, Œuvres de Descartes, L. Cerf, Paris, 1897-1913, tome VI, pp.63-65.
 
[3] Idem 2
[4] Idem 2
[5] KAMBOUCHNER, Denis; DE BUZON, Frédéric, Le vocabulaire de Descartes, Ellipses, collection « Vocabulaire de », 2001, pp : 62-63
 
[6] Idem 2
[7] Idem 2
[8] KAMBOUCHNER, Denis; DE BUZON, Frédéric, Le vocabulaire de Descartes, Ellipses, collection « Vocabulaire de », 2001, p :25.

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