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désertification (faune & Flore).

Publié le 21/04/2013

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désertification (faune & Flore). 1 PRÉSENTATION désertification, transformation d'une région semi-aride, voire subhumide, en une région aride et désertique. Révélée lors de sécheresses marquées, la désertification est imputable aux modifications climatiques et aux activités humaines, lorsque celles-ci exercent une pression trop forte sur le milieu naturel ; elle se manifeste par un éclaircissement, voire par une destruction, du couvert végétal qui est à l'origine du déclenchement ou de l'aggravation des processus d'érosion aboutissant à la détérioration des sols. À terme, le potentiel agricole ou pastoral se trouve réduit ou anéanti, ce qui retentit sur les ressources en eau. Le terme de désertification a été créé en 1949 par un forestier français qui travaillait en Afrique occidentale et qui l'a utilisé pour décrire la dégradation et la disparition progressive des forêts dans les zones humides de l'actuelle République centrafricaine bordant le désert du Sahara. Il a été montré par la suite que la désertification est une étape dans une série de processus frappant les régions sèches partout dans le monde. Parmi ceux-ci, les plus importants sont l'érosion hydrique et l'érosion éolienne, la sédimentation qu'elles provoquent, la réduction à long terme du taux de recouvrement ou de la diversité de la végétation naturelle, la salinisation des sols. La désertification fut le premier phénomène concernant l'environnement observé à une échelle mondiale. Après la conférence des Nations unies sur la désertification, qui s'est tenue à Nairobi en 1977, le programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) a été chargé de coordonner les efforts de lutte contre ce processus. D'après les estimations du PNUE faites en 1992, quelque 3 590 millions d'hectares -- soit 35 millions de km2 -- sont concernés, l'essentiel de cette superficie se caractérisant par une dégradation de la végétation sur des terres utilisées comme pâturages. 2 CAUSES DUES À L'HOMME La désertification est favorisée par de nombreuses pratiques humaines, parmi lesquelles le surpâturage, une surexploitation des terres, une utilisation excessive du bois de chauffage et une irrigation mal conduite. Souvent liées à une forte croissance démographique, ces pratiques interagissent et leurs effets cumulés amplifient le phénomène. Le surpâturage est le résultat d'une trop grande concentration de bétail sur un espace donné ; il se traduit par la disparition des espèces végétales comestibles et par le développement consécutif d'espèces non comestibles. Si cette trop lourde pression exercée par le pâturage se poursuit, la disparition du couvert végétal risque de provoquer une érosion du sol. La surexploitation des terres par les cultures est due au fait que les périodes de jachère (absence de culture) sont de plus en plus courtes ou que la mécanisation maltraite le sol. Dans les années trente, une telle surexploitation a eu des conséquences dramatiques dans les Grandes Plaines des États-Unis. Dans cette région semi-aride de prairie, les céréales étaient cultivées en utilisant la charrue et des techniques de labour profond mises au point sous les latitudes plus tempérées d'Europe de l'Ouest. Lorsque les Grandes Plaines furent frappées par la sécheresse en 1931, l'érosion éolienne provoqua des tempêtes de poussière, ou dust bowl, à une échelle encore jamais atteinte. Des catastrophes écologiques comparables se sont produites au moment de mise en valeur des terres vierges de l'Union soviétique dans les années cinquante, ainsi qu'en 1977 dans la Portales Valley au Nouveau-Mexique, où la poussière visible sur les images des satellites obscurcissait le ciel sur 400 000 km2. La désertification la plus grave résulte des besoins en bois de chauffage fréquents dans de nombreuses régions sèches des pays en voie de développement. La collecte de bois de chauffage au Sahel, la région la plus touchée, s'est traduite par la disparition de la quasi-totalité des arbres autour des principales villes. Ce fut le cas pour Ouagadougou (Burkina) et pour Dakar (Sénégal) ; autour de Khartoum, au Soudan, les arbres ont disparu dans un rayon de 90 km. L'irrigation peut entraîner une concentration excessive de sel dans les terres cultivées. La forte évaporation qui s'exerce dans les régions arides aboutit à la précipitation des sels contenus dans l'eau utilisée pour l'irrigation, en particulier le chlorure de sodium. Des concentrations excessives de sel dans les sols affectent les rendements des cultures et peuvent finalement détruire la végétation. Ce phénomène de salinisation concerne environ la moitié des terres cultivées irriguées d'Irak, le tiers de celles d'Égypte, du Pakistan et de la Syrie, et le cinquième de celles de l'Australie et des États-Unis. 3 DES REMÈDES POSSIBLES Il n'est pas aisé de faire le partage entre l'évolution naturelle dans les régions sèches et les effets d'une mauvaise gestion dans les causes de la désertification. Les déserts et leurs marges présentent des fluctuations à l'échelle d'une vie humaine, fluctuations qui dépendent du climat et surtout des précipitations, qui peuvent varier énormément d'un jour à l'autre, d'une saison à l'autre et pendant les périodes de sécheresse qui peuvent durer des décennies. La désertification du Sahel, par exemple, n'est pas uniquement imputable aux hommes, car elle s'est produite pendant la sécheresse plus ou moins permanente qui a frappé la région à partir de la fin des années soixante ; dès lors, la disparition de la couverture végétale et des sols est, au moins partiellement, due à des facteurs climatiques naturels. Certains des efforts entrepris pour lutter contre la désertification résultent d'une conception erronée du phénomène. Ainsi, les projets de « ceintures vertes «, qui consistent à planter des rangées d'arbres sur le pourtour du Sahara pour freiner l'avancée du désert due à la migration des dunes de sable, ont eu une portée limitée. En effet, les dunes mobiles, qui constituent un réel problème dans certains secteurs spécifiques -- par exemple la Mauritanie et l'Arabie saoudite --, ne constituent pas la cause majeure de la désertification. En ce qui concerne le surpâturage, la notion de « charge supportable «, développée pour des milieux plus stables, n'est pas forcément applicable aux régions sèches, dans la mesure où les fluctuations naturelles montrent précisément que la quantité de pâturage disponible ne cesse de varier. De plus, les pratiques des sociétés pastorales installées dans des régions sèches depuis des générations prouvent qu'elles limitent en général le surpâturage avant que la dégradation ne s'opère. Les solutions techniques pour lutter contre la désertification ont montré leurs limites, ce qui a donné lieu, ces dernières années, à de nouvelles approches pour résoudre le problème de la dégradation dans les régions sèches. La croissance démographique et les facteurs sociaux, économiques et politiques sont souvent au coeur des difficultés grandissantes rencontrées par les communautés humaines qui peuplent les régions sèches. Aujourd'hui, l'accent est plutôt mis sur la participation des communautés locales à la recherche de solutions, sur le redéploiement des stratégies traditionnelles permettant de surmonter les périodes de crise, telles que la sécheresse, et sur la lutte contre la marginalisation des populations rurales du fait de l'importance prise par les villes.

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