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Le désir peut-il être pleinement satisfait ? (Pistes de réflexion seulement)

Publié le 26/03/2004

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Nous avons donc d'abord établi qu'il est impossible d'entièrement satisfaire ses désirs car LE désir est infini et l'homme ne s'arrêtera jamais de désirer. Puis nous avons vu que certains désirs, qualifiés par le terme LES désirs, peuvent êtres pleinement satisfait à condition de respecter certaines règles qui changent selon les points de vue. Il nous est finalement apparu que le désir ne peut jamais être pleinement satisfait ; car d'une part la volonté et la raison nous empêche de réaliser certains désirs qui sont en fait de « mauvais désirs »et que d'autre part le fait que le désir ne soit jamais comblé et donc infini nous apporte une certaine satisfaction, un certain bonheur ainsi qu'une ouverture sur la vie.

On parvient d'autant mieux à réguler l'exercice et la force du désir que l'on sépare notamment des types de désirs différents, ainsi que nous invite à le faire Épicure. Il distingue, en effet, les désirs vains d'un côté, des désirs naturels et nécessaires de l'autre. Les premiers ont pour objet des biens en quantité illimitée — richesse, gloire, etc. —, ou des choses impossibles comme l'immortalité. Ils sont donc voués à n'être jamais assouvis. Les seconds s'attachent, au contraire, aux seuls besoins en quantité objectivement limitée.  

« I.

Le désir, dans la mesure où il consiste en une recherche de plaisir, ne peut se satisfaire de la réalité qu'à la condition de vivre une vie raisonnable. A / Le désir est tendance vers une fin dont la réalisation procure du plaisir.

Le désir motive l'homme à agir, à dépasser ce qui est déjà là pour obtenir ce quel'on recherche, qui n'est pas encore réalisé.

Le désir semble donc, par essence, ne pas se satisfaire de la réalité.B / Bien plus, si le désir s'oriente exclusivement vers la recherche du plaisir, l'objectif sera alors d'avoir le plus de plaisir possible, de vivre de manièreintense.

En visant toujours plus, l'homme ne saurait plus apprécier ce qui est.

Sitôt que son désir sera réalisé, il cherchera encore autre chose et il sera parconséquent éternellement insatisfait.C / L'hédonisme, c'est-à-dire la valorisation du plaisir, ne conduit pas pour autant nécessairement à ne jamais pouvoir se satisfaire de la réalité.

Épicurepropose une force d'hédonisme raisonnable qui valorise les plaisirs simples et le calcul des plaisirs sur le long terme.

L'hédonisme épicurien permet de selibérer de l'éternelle insatisfaction des désirs excessifs.

Le désir peut alors se satisfaire de ce qui est, c'est-à-dire jouir des choses simples que prodiguentla nature, la vie en société et l'exercice de sa pensée. II.

L'exigence de liberté et les contraintes morales interdisent au désir de se satisfaire de la réalité. A / La recherche du plaisir peut conduire à une tyrannie douce du pouvoir, qui satisfait nos désirs pour empêcher toute révolte (Tocqueville).

Si le désir sesatisfait de la réalité, c'est-à-dire ici de ce qu'accorde le pouvoir dans le but de rendre les gens satisfaits, alors le risque est que l'homme ne se soucie plusde sa liberté.

L'exigence de liberté interdit donc au désir de se satisfaire de la réalité.B / Les contraintes morales imposent également à l'homme de se soucier du bien et du juste.

Dans la mesure où la réalité est injuste et où il y a du mal dansle monde, le désir ne peut se satisfaire de la réalité.C / Le désir peut-il pour autant se satisfaire de ce qu'il est juste d'obtenir ? Nous touchons là au problème de l'envie (cf.

Rawls).

La réalité du désir sembledépasser, dans les faits, la morale qui cherche à lui imposer, en droit, des limites. III.

L'insatisfaction du désir face à la réalité est plus profonde.

Le désir est-il condamné à ne se satisfaire que dans l'illusion ? A / Parmi les désirs de l'homme, on peut distinguer certains désirs qui sont plus fondamentaux.

Freud identifie trois besoins qui caractérisent la conditionhumaine : un besoin affectif de se sentir protégé, un besoin cognitif de compréhension du monde, et un besoin moral de réalisation du bien et du juste.

Or leréel ne peut satisfaire ces besoins.

Nous ne sommes jamais à l'abri du hasard, de la mauvaise fortune ; nous ne parvenons pas à comprendre l'existencemême du monde, le fait qu'il y ait quelque chose plutôt que rien ; le mal et l'injustice persistent.B / La religion propose selon Freud une réponse à ces besoins, en soutenant l'existence d'un dieu d'amour, qui protège l'homme, en expliquant la création dumonde par ce dieu et en affirmant l'existence d'un lieu - le paradis - où le bien et la justice sont réalisés.

Toutefois cette réponse est selon Freud uneillusion.

L'homme croit en un dieu qui n'existe pas pour la seule raison que cette croyance lui offre une réponse à ses besoins fondamentaux.C / il s'agit alors de prendre conscience que la déception éprouvée face au réel ne provient que de la croyance que le réel doit se soumettre immédiatementà nos désirs.

Comprendre que le réel s'oppose à nos désirs et accepter cette limitation, ce n'est pas se résigner.

il faut à la fois affirmer que le désir ne peutse satisfaire de la réalité, au sens où il faut transformer le réel pour le rendre meilleur, et en même temps, affirmer que le désir doit et peut se satisfaire de laréalité, au sens où il n'a pas à chercher dans un au-delà imaginaire sa satisfaction. a.

Principe généralOn parvient d'autant mieux à réguler l'exercice et la force du désir que l'on sépare notamment des types de désirs différents, ainsi que nous invite à le faireÉpicure.

Il distingue, en effet, les désirs vains d'un côté, des désirs naturels et nécessaires de l'autre.

Les premiers ont pour objet des biens en quantitéillimitée — richesse, gloire, etc.

—, ou des choses impossibles comme l'immortalité.

Ils sont donc voués à n'être jamais assouvis.

Les seconds s'attachent,au contraire, aux seuls besoins en quantité objectivement limitée. b.

Vie heureuseIl ne s'agit pas de mener une vie austère et frugale, ni de se contenter des stricts besoins.

Épicure précise qu'il faut seulement se rappeler que le plaisirapparaît pleinement dès la limite satisfaite des besoins, le reste n'étant que superflu.

Ainsi, en toute occasion, le niveau suffisant de plaisir est atteint,puisqu'on considère toujours avec justesse ce qui doit être obtenu en priorité.

Le bonheur est alors constant. c.

Désir d'infiniLe problème est que le désir humain ne se limite justement pas au besoin.

Il ne se satisfait pas de ce qui est fini ou limité, sous peine de perdre son identitéde désir.

Ce dernier est en quelque sorte aspiration à l'infini.

Platon l'a, par exemple, mis en lumière dans le passage célèbre du Banquet, où il est questionde définir et de décrire l'amour.

On désire d'abord le corps de l'être aimé, mais cette beauté du corps est extérieure, apparente, elle nous condamne un jourà la déception.

L'amour véritable, source de bonheur, doit s'élever à la beauté de l'âme, qui, selon te jugement de Platon, est immatérielle et éternelle, {cf.chapitre 12 p.

118).

Dans ce cas, l'aspiration à l'infini est davantage satisfaite.. »

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