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« Les deux coqs » – La Fontaine

Publié le 02/08/2010

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Introduction 1 :  ( Présentation de Jean de la Fontaine  ( C’est une fable du livre VII. Elle est au début de ce livre, et ouvre le second recueil. Dans ce second recueil, La Fontaine insiste bien sur les caprices et les malices, et donne pour nom à la fortune la « déesse bizarre «.  C’est sur ce thème qu’il entreprend la rédaction des deux coqs. C’est un thème banal au XVIIème : La Fontaine met en scène son récit de manière à tisser des relations piquantes et étonnantes entre animaux et monde humain, principalement homérique.    Introduction 2 :  Nous séparerons cette fable en 3 épisodes :  Des vers 1 à 10 : le conflit  Des vers 11 à 23 : la retraite du vaincu  Des vers 24 à 28 : le retournement de situation  Puis nous travaillerons la morale.  Chaque axe est composé de manière semblable :  Un évènement (l’arrivée de la poule, la victoire du coq et l’arrivée du vautour)  Cet évènement entraine une nouvelle situation, qui entraine un nouveau tableau  C’est une triple structure.  Fil directeur : Dans la triple structure, travailler comment La Fontaine introduit ses éléments.    1ière partie : Vers 1 à 10 (le conflit)  Il y a une symétrie dès le début, avec l’hémistiche du vers 1. Ce qui montre un contraste, renforcé par la pluralité : deux coqs et une poule.  L’emploi de l’imparfait montre que la situation initiale est durable, mais l’emploi du passé simple montre l’arrivée d’un élément nouveau qui rompt l’équilibre précédent : il n’y a plus de paix.  La rupture, dès le vers 1 : la paix est mise en relief, en contraste avec le vers suivant. Opposition paix / guerre. On voit qu’il y a une précipitation, tout se passe rapidement. C’est la conséquence inéluctable de l’intervention de la poule.  Le vers 2 est un octosyllabe, compris entre l’hémistiche et l’alexandrin.  L’insistance sur les conséquences montre l’importance de ces dernières : quelque chose d’étonnant, le vocabulaire familier et commun ne gène pas du tout le passage aux registres héroïque, galant et guerrier.  Le double enjambement au début du vers 3, renforcé par une rupture manifestée par l’apostrophe « amour «, montre la puissance de l’amour. On est placé d’emblée dans le contexte homérique (en pleine basse-cour).  La fontaine établit un lien explicite entre les registres familier et héroïque.  Dès le début de la fable il y a un jeu subtile : La Fontaine joue sur l’écart de la simplicité du 1er vers et les effets d’attente. Il y a aussi un jeu de mots avec (Troie « et les trois personnages.  La similitude des sons entre « Troie « et « toi « ramène ce qui relève de l’épopée à quelque chose de commun. Il y a une mise en rapport entre la cacophonie de la basse-cour et le mythe troyen. Cela a deux effets : héroï – comique (du à la querelle de basse-cour exprimée avec un registre élevé) et burlesque (lié au contenu : un sujet noble de guerre qui est rabaissé à une querelle de poulailler).  ???? Vers 6 : nouveaux propos de basse-cour : propositions indépendantes et périphrases « gents qui portent crête «. La Fontaine use de la parataxe, compensée par une série d’analogies.  Les temps employés établissent un rapport entre la guerre de Troie et la basse-cour.  Dans le vers 7, il y a le mot « bruit « qui fait référence à une rumeur, qui est quelque chose de prestigieux.  Au vers 9, il y une similitude avec les épithètes homériques : « Hélène au beau plumage «.  Au vers 10, il y a quelque chose d’étonnant : on n’entend plus parler du vainqueur.  Plus on avance dans la première partie, plus le jeu de La Fontaine progresse. Pour clore l’acte, aux vers 9 et 10, il a recourt au contraste.  Le dénouement est rapide et pas très spectaculaire : Hélène est prise par le vainqueur.  Il y a un rapprochement vainqueur / vaincu, pour montrer la similitude des deux coqs.  Autre chose d’étonnant : le vainqueur a disparu alors que c’est sur lui qu’on braque les caméras.  Il y a ensuite une succession de vers qui dépeignent l’attitude du coq vaincu. On voit qu’il n’y a aucun trait caractéristique pour aucun des deux coqs, ce qui entraine une possible réversibilité des deux personnages.    2ième partie : Vers 11 à 23 (la retraite du vaincu)  On voit l’influence latine pour les préparatifs de la vengeance. Il y a une référence à Virgile, dans Georgique, qui traite de la vengeance d’un taureau. Utiliser les mêmes termes pour un coq ( comique.  Des vers 12 à 14, il y a l’amplification des vers. Les phrases sont de plus en plus longues, ce qui tourne en ridicule le coq.  On était dans le point de vue du narrateur omniscient.  On passe dans le point de vue du coq : Focalisation interne du coq.  Le vaincu voit le vainqueur. La Fontaine maintient la présence des deux coqs, avec un certain amusement. La Fontaine met face à l’impuissance rageuse du perdant, l’attitude ostentatoire et triomphante du vainqueur.  Le vaincu se prépare à provoquer à nouveau le coq vainqueur. Pour cela il y a une succession de verbes : « aiguisait son bec «, « battait l’air «.  Puis il y a un octosyllabes qui montre la vanité d’un tel entrainement : « Et s’exerçant contre les vents «. C’est inutile, mais cela montre une motivation intérieure, qui est tournée au dérisoire par l’attitude du même coq : il crie vengeance mais ne fait rien.  Au vers 19, La Fontaine frappe d’inutilité à la fois l’ascension triomphale du vainqueur et les préparatifs du vaincu. L’ironie a été préparée au vers 13 avec l’ambiguïté du passage « qu’un rival tout fier de sa défaite « : la défaite de qui ?  Au vers 20, c’est le seul décasyllabe de la fable. Nous montre que le vainqueur n’est pas un héros digne d’un alexandrin, mais qu’il ne mérite pas non plus un octosyllabe. Il est pris entre l’alexandrin et l’octosyllabe, et le « Son vainqueur « montre encore une fois la réversibilité de la position des deux coqs. Cela nous montre aussi le caractère éphémère des rôles vainqueur / vaincu.  L’orgueil du vainqueur est sanctionné par l’intervention du vautour. Cependant, il n’y a aucune précision sur l’acte (la mort du coq).  La reprise des mots « amour « et « gloire « du vers 12, mais utilisés dans l’ordre inverse, achève l’inversion des rôles.  Il n’y a aucun trait caractéristique pour le vainqueur, ce qui permet d’achever l’inversion des rôles.  Le « enfin « annonce le tableau final.    3ième partie : Vers 24 à 28 (le retournement de situation)  C’est le tableau final, qui traite de la fatalité et du destin. Ces vers montrent la réaction du perdant suite à la mort du gagnant. En un vers La Fontaine met en valeur combien cette succession d’évènements est d’une logique implacable : c’est lié au destin !  L’octosyllabe créé de l’angoisse : l’homme ne peut rien contre son destin.  Ces 4 octosyllabes (vers 24 à 28) sont en rimes embrassées, ils sont donc indissociables les uns des autres. Par le biais des enjambements, la fatalité se poursuit sur ces 4 vers.  C’est un tableau remarquable par deux traits :  - Plus que jamais La Fontaine créé une confusion entre l’animal et l’humain, et grâce aux mots « coquet « et « caquet «, il fait un croisement entre le milieu et les termes. Coquet est le diminutif de coq.  L’allitération en QU mime le caquètement d’un poulailler. Sens s’en rendre compte, on passe du singulier : « le rival «, « la poule «, « le coquet «, à du pluriel : « des femmes « ce qui montre encore une fois la non personnalisation de l’histoire.  Il y a un double effet dépréciateur avec les coqs cherchant à se faire remarquer et les femmes cherchant à attirer l’attention, ce qui stimule les coqs, ce qui attire les femmes …. C’est un cercle vicieux.  - Bien que le mot « enfin « introduise la conclusion, la stabilisation, ces derniers vers introduisent une menace. Le nouveau vainqueur est encore une fois soumis au vautour, avec le mot vautour suggéré par les mots « rival autour «.  Ceci montre encore une fois la réversibilité à l’infini des vainqueurs : le vaincu devient vainqueur, risque la mort, ce qui amènera un nouveau « vainqueur «, et ainsi de suite.    La morale : Vers 29 à 32  Le premier vers correspond vraiment à une morale : il rend compte de tout le récit. Mais la morale se poursuit. Ce qui est étonnant, c’est que le vers 30 ne fait référence qu’aux vers 19 à 23, qui sont suffisamment travaillés dans le texte pour comprendre l’importance de cet enseignement.  La morale est censée reprendre toute l’œuvre, alors qu’ici La Fontaine traite seulement d’un petit passage, et en passe d’autres sous silence : on n’entend pas parler de la poule dans la morale, ni du coq vaincu !! De même la poule n’apparaît pas dans le titre de cette fable.  Dans le vers 30, La Fontaine montre l’insolence du vainqueur. A nouveau, on ne parle pas du vaincu qui précédemment occupait la première place, mais du vainqueur.  La morale s’attache au vainqueur insolent. C’est une invitation à la méfiance qui est accentuée dans le vers 31. La moralité semble réductrice : elle touche deux aspects qui n’étaient pas premier dans le récit : nous-mêmes et le sort.  Deux explications possibles à cette morale atypique :  - Les critiques pourraient critique La Fontaine, et en empêcher la publication. La Fontaine cherche donc à se rattraper : il fait une morale à l’image de sa fable.  C’est une morale lacunaire, composée de plusieurs blancs, de plusieurs ellipses.  On pourrait penser que La Fontaine déborde du cadre de la fable, mais on remarque qu’il a passé l’amour sous silence. Il tente donc ainsi de respecter les règles de la morale et de la fable.  - La Fontaine ne traite pas de l’intégralité de la fable dans la morale, pour interpeler le lecteur, et lui suggérer une relecture plus attentive de cette fable. Il vaut renvoyer le lecteur à ce dont la morale ne rend pas compte.  ( attire la honte au lecteur, qui croit avoir compris la fable, alors qu’il l’a lue sans se sentir concerné. Il est donc exposé au même danger que les coqs.  Les ellipses ne concluent donc pas la fable, mais la relance pour le lecteur : la fortune est un éternel recommencement, un retournement perpétuel.    Conclusion :  Montaigne parlait d’ « un sort artiste « : le sort peut être mis en scène par des artistes tels que La Fontaine. En effet, La Fontaine sert rendre compte de ses effets et ménager la surprise.  « La fortune se plait à faire de ces coups «, est-ce vraiment la fortune, ou est-ce La Fontaine ?  C’est une illustration de la virtuosité de La Fontaine : les variations de registre, les ruptures, … qui remplissent le désir de tout auteur : plaire et instruire.

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« inutile, mais cela montre une motivation intérieure, qui est tournée au dérisoire par l'attitude du même coq : il crievengeance mais ne fait rien.Au vers 19, La Fontaine frappe d'inutilité à la fois l'ascension triomphale du vainqueur et les préparatifs du vaincu.L'ironie a été préparée au vers 13 avec l'ambiguïté du passage « qu'un rival tout fier de sa défaite » : la défaite dequi ?Au vers 20, c'est le seul décasyllabe de la fable.

Nous montre que le vainqueur n'est pas un héros digne d'unalexandrin, mais qu'il ne mérite pas non plus un octosyllabe.

Il est pris entre l'alexandrin et l'octosyllabe, et le « Sonvainqueur » montre encore une fois la réversibilité de la position des deux coqs.

Cela nous montre aussi le caractèreéphémère des rôles vainqueur / vaincu.L'orgueil du vainqueur est sanctionné par l'intervention du vautour.

Cependant, il n'y a aucune précision sur l'acte(la mort du coq).La reprise des mots « amour » et « gloire » du vers 12, mais utilisés dans l'ordre inverse, achève l'inversion desrôles.Il n'y a aucun trait caractéristique pour le vainqueur, ce qui permet d'achever l'inversion des rôles.Le « enfin » annonce le tableau final. 3ième partie : Vers 24 à 28 (le retournement de situation)C'est le tableau final, qui traite de la fatalité et du destin.

Ces vers montrent la réaction du perdant suite à la mortdu gagnant.

En un vers La Fontaine met en valeur combien cette succession d'évènements est d'une logiqueimplacable : c'est lié au destin !L'octosyllabe créé de l'angoisse : l'homme ne peut rien contre son destin.Ces 4 octosyllabes (vers 24 à 28) sont en rimes embrassées, ils sont donc indissociables les uns des autres.

Par lebiais des enjambements, la fatalité se poursuit sur ces 4 vers.C'est un tableau remarquable par deux traits :- Plus que jamais La Fontaine créé une confusion entre l'animal et l'humain, et grâce aux mots « coquet » et« caquet », il fait un croisement entre le milieu et les termes.

Coquet est le diminutif de coq.L'allitération en QU mime le caquètement d'un poulailler.

Sens s'en rendre compte, on passe du singulier : « le rival »,« la poule », « le coquet », à du pluriel : « des femmes » ce qui montre encore une fois la non personnalisation del'histoire.Il y a un double effet dépréciateur avec les coqs cherchant à se faire remarquer et les femmes cherchant à attirerl'attention, ce qui stimule les coqs, ce qui attire les femmes ….

C'est un cercle vicieux.- Bien que le mot « enfin » introduise la conclusion, la stabilisation, ces derniers vers introduisent une menace.

Lenouveau vainqueur est encore une fois soumis au vautour, avec le mot vautour suggéré par les mots « rivalautour ».Ceci montre encore une fois la réversibilité à l'infini des vainqueurs : le vaincu devient vainqueur, risque la mort, cequi amènera un nouveau « vainqueur », et ainsi de suite. La morale : Vers 29 à 32Le premier vers correspond vraiment à une morale : il rend compte de tout le récit.

Mais la morale se poursuit.

Cequi est étonnant, c'est que le vers 30 ne fait référence qu'aux vers 19 à 23, qui sont suffisamment travaillés dans letexte pour comprendre l'importance de cet enseignement.La morale est censée reprendre toute l'œuvre, alors qu'ici La Fontaine traite seulement d'un petit passage, et enpasse d'autres sous silence : on n'entend pas parler de la poule dans la morale, ni du coq vaincu !! De même lapoule n'apparaît pas dans le titre de cette fable.Dans le vers 30, La Fontaine montre l'insolence du vainqueur.

A nouveau, on ne parle pas du vaincu quiprécédemment occupait la première place, mais du vainqueur.La morale s'attache au vainqueur insolent.

C'est une invitation à la méfiance qui est accentuée dans le vers 31.

Lamoralité semble réductrice : elle touche deux aspects qui n'étaient pas premier dans le récit : nous-mêmes et lesort.Deux explications possibles à cette morale atypique :- Les critiques pourraient critique La Fontaine, et en empêcher la publication.

La Fontaine cherche donc à serattraper : il fait une morale à l'image de sa fable.C'est une morale lacunaire, composée de plusieurs blancs, de plusieurs ellipses.On pourrait penser que La Fontaine déborde du cadre de la fable, mais on remarque qu'il a passé l'amour soussilence.

Il tente donc ainsi de respecter les règles de la morale et de la fable.- La Fontaine ne traite pas de l'intégralité de la fable dans la morale, pour interpeler le lecteur, et lui suggérer unerelecture plus attentive de cette fable.

Il vaut renvoyer le lecteur à ce dont la morale ne rend pas compte.( attire la honte au lecteur, qui croit avoir compris la fable, alors qu'il l'a lue sans se sentir concerné.

Il est doncexposé au même danger que les coqs.Les ellipses ne concluent donc pas la fable, mais la relance pour le lecteur : la fortune est un éternelrecommencement, un retournement perpétuel. Conclusion :Montaigne parlait d' « un sort artiste » : le sort peut être mis en scène par des artistes tels que La Fontaine.

Eneffet, La Fontaine sert rendre compte de ses effets et ménager la surprise.« La fortune se plait à faire de ces coups », est-ce vraiment la fortune, ou est-ce La Fontaine ?C'est une illustration de la virtuosité de La Fontaine : les variations de registre, les ruptures, … qui remplissent ledésir de tout auteur : plaire et instruire.. »

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