DEUX DISCOURS PACIFISTES DE JAURÈS

DEUX DISCOURS

PACIFISTES DE JAURÈS

En juillet 1914, Jean Jaurès, le grand orateur du parti socialiste, s'efforce d'empêcher le déclenchement du conflit mondial dont il pressent toute l'horreur.

Discours de Jaurès à Lyon le 25 juillet 1914 « Citoyens, je dis ces choses avec une sorte de désespoir : il n'y a plus, au moment où nous sommes menacés de meurtre et de sauvagerie, qu'une chance pour le maintien de la paix et le salut de la civilisation : c'est que le prolétariat rassemble toutes ses forces, tous les prolétaires français, anglais, allemands, italiens, russes, et nous demandons à ces milliers d'hommes de s'unir pour que le battement unanime de leurs cœurs écarte l'horrible cauchemar. »

Le 29 juillet 1914 à Bruxelles : «Savez-vous ce que c'est que le prolétariat? Ce sont des masses d'hommes qui ont collectivement l'amour de la paix et l’horreur de la guerre. Les chauvins, les nationalistes, ce sont des hommes qui ont collectivement l'amour de la guerre et du carnage. Mais quand ils sentent la menace de conflits, de guerres, qui faucheront pêle-mêle les existences bourgeoises et ouvrières, alors ils se souviennent qu’ils ont des amis pour apaiser l'orage.

Pour les maîtres absolus, le terrain est miné. Dans l'entraînement mécanique et dans l'ivresse des premiers combats, ils réussissent à entraîner les masses. A mesure que le typhus achèvera l'œuvre des obus, les hommes dégrisés se tourneront vers les dirigeants allemands, français, russes, italiens, et demanderont quelle raison ils peuvent donner de tous ces cadavres. Et alors, la révolution déchaînée leur dira : « Va-t en, et demande pardon à Dieu et aux hommes ! »