Devoir de Philosophie

Le développement des sciences est-il la recherche du savoir ou de la puissance ?

Publié le 28/10/2005

Extrait du document

Aristote remarque ainsi que chaque homme à plaisir dans l'usage de ses sens au-delà de toute considération utilitaire sur les choses qu'il perçoit. Dès cette connaissance rudimentaire, qui n'est qu'une connaissance de fait, le savoir est visé pour lui-même. De plus, à un niveau supérieur de connaissance, la connaissance des rapports entre les phénomènes, le savoir devient pour Aristote source de joie. Plus proche de nous on peut ainsi penser à Einstein qui disait malicieusement de sa théorie de la relativité générale, et ce, avant toute confrontation et tentative d'application à l'expérience, qu'elle ne pouvait être que vraie tant elle était belle. Il s'accordait ainsi, par delà les siècles avec Aristote, en montrant le plaisir intellectuel que provoquait la découverte scientifique : le savoir n'est visé que pour lui-même, pour la satisfaction et le plaisir qu'il procure. B- C'est ainsi que Descartes se demandant dans le Discours de la méthode, quelle est la vie bonne, se décide à cultiver son esprit car c'est ce qui fait la spécificité de l'homme : le savoir en tant que finalité de notre esprit vaut d'être recherché pour lui-même car c'est par lui que l'on est pleinement humain. Transition : Toutefois, on peut nuancer la position d'Aristote, certes le savoir vaut pour lui-même mais confère tout de même une certaine puissance, il n'est pas totalement désintéressé : libération des opinions et des préjugés par exemple. C'est ainsi que chez Platon le philosophe est roi car il détient le savoir. De plus, c'est par les développements scientifiques amorcés par ce même Descartes (et par Galilée et Bacon) que commence à être remis en question cet idéal de science contemplative. En effet, pour Descartes, la science se doit d'avoir une utilité pratique ; Galilée quant à lui, scellera l'alliance des scientifiques et des ingénieurs : la science deviendra recherche de puissance au sens où elle permet à l'homme une plus grande maîtrise de la nature mais aussi au sens où « science d'où prévoyance ; prévoyance d'où action » comme dira Auguste Comte bien plus tard.

On entend par sciences, en un sens très large, toutes les disciplines élaborant une connaissance purement rationnelle du monde. Le ‘développement des sciences' est le processus par lequel les sciences progressent, en créant les conditions de cette progression et en en tirant des acquis nouveaux.

On demande ici quel est l'objet de cette recherche du progrès scientifique : est-il un savoir, c'est-à-dire une plus grande connaissance du monde, sans que le souci de l'application de cette connaissance soit pris en compte ? ou est-il une puissance, c'est-à-dire l'augmentation d'un pouvoir, pouvoir sur le monde (et alors la science pourrait alors être comprise comme étant au service d'un progrès technique permettant à l'homme une plus grande prise sur le monde), pouvoir sur les autres (on pourrait concevoir une sorte d'organisation sociale du savoir scientifique, ceux qui le possèdent étant puissants sur les autres et ceux qui ne le possèdent pas étant nécessairement soumis) ? La distinction entre ‘recherche fondamentale' et ‘recherche appliquée' recoupe ainsi la distinction du sujet entre ‘savoir' et ‘puissance'.

Il faudra donc proposer une définition des buts de la science dans le cadre de l'alternative proposée par le sujet : savoir ou puissance ?

 

« phénomènes.

» Science, d'oùprévoyance;prévoyance, d'oùaction.

(Cours dephilosophiepositive) Il faut lier théorie et pratique.

La connaissance permet àl'homme de prévoir et donc d'agir sur le monde.

La sciencepermet à l'homme, par sa connaissance de la nature, dedévelopper des techniques pour satisfaire ses besoins.

Ilne faut néanmoins pas en conclure que la science ne sertqu'au développement de l'industrie.

Elle a aussi pour but desatisfaire le besoin de connaissance de notre intelligence. III. La hiérarchie entre savoir et puissance Cette tension ne signifie pas qu'il faille refuser l'une de ces deux instances au profit de l'autre.

Cette tension peut serésoudre par l'élaboration d'une hiérarchie entre le savoir et la puissance, de manière à ce que la science puissecontinuer à mener des recherches librement et que l'on puisse utiliser techniquement ces découvertes.

Le sujetdemandait que l'on prenne acte de cette tension, mais elle n'est pas nécessairement un problème, dès lors que l'onpose une hiérarchie entre savoir et puissance : le savoir est la fin première de la science, mais ce savoir peutincidemment permettre la puissance, et il ne faut pas le refuser sous prétexte que, par cette recherche, la scienceperdrait sa gratuité. Kostas Askelos, Pour une éthique problématique « Apparemment, technique et sciences se passent de l'éthique : elles l'expliquent, psychologiquement,historiquement, sociologiquement, et prétendent rendre effectifs ses anciens commandements, dans le processustransformant homme et monde.

Psychologie et sociologie, surtout, dévorent avec grand appétit la sphère éthique.Le moral est produit par le social, décrète-t-on, à juste titre d'ailleurs.

Sans voir toutefois que le social est aussiproduit par le moral.

Quasi symétriquement le moral est un résultat du psychique qu'il forme, informe et déforme.Faisant tout cela, sciences et techniques obéissent néanmoins à une éthique inélucidée.

Ni les visées, ni lesméthodes, ni les contenus de l'activité technoscientifique à l'exception peut-être de la sphère mathématique purene sont neutres : ils véhiculent une orientation, des « partis pris » initiaux, des intérêts, des idéologies. De plus, là où cette activité ne croit viser que l'efficacité pratique, elle continue à être mue par une curiosité et uneinquiétude qui la propulsent toujours vers l'exploration et l'exploitation de tout ce qui est, que ce soit de manièreintéressée ou gratuite si l'on peut maintenir cette distinction -, que cela rapporte et transforme dans le présent ouque cela prépare un lointain avenir.

Les recherches et les enquêtes spatiales, par exemple, ont moins de justificationpratique immédiate elles n'en sont pas tout à fait dépourvues que d'intérêt apparemment gratuit, tendant à remplirle « vide », tant cosmique qu'humain. Elles obéissent à la philosophie théorique et pratique de la modernité : devenir maître et possesseur de tout ce quiest, transférer vers le haut les problèmes insolubles d'ici-bas, affronter le néant.

L'éthique de la volonté depuissance et de la volonté de volonté qui régit l'homme moderne et la technique planétaire se manifeste dans toutesles branches du savoir et de la science, théoriquement et pratiquement, pendant que sciences et technique veulentprendre en charge l'éthique, la constituer, la réglementer.

Que devient dans cette configuration le problèmeéthique ? Quel est le lieu à partir d'où rayonne sa question ? Ce problème et ce lieu subsistent-ils encore, ou sont-ilsd'ores et déjà organisés et administrés technoscientifiquement ? » Analyse du sujet : « Développement des sciences » : il ne faut pas prendre les sciences comme un fait mais comme une dynamique, etdès lors se demander ce qui alimente cette dynamique, ce qui revient à se demander pourquoi les sciences sedéveloppent.

Quel est l'objet du désir qui fait que les sciences se développent ? Il est à noter que sciences est aupluriel : on ne peut parler en effet de La Science.

Ce qui amène ainsi à chercher ce qui serait le moteur de larecherche de toute activité scientifique, qu'elle porte sur le vivant, la société ou la physique nucléaire.Le sujet propose deux réponses à cela, qui sont deux finalités/ sources : le savoir ou la puissance.Toutefois le sujet pose un problème d'emblée en les opposant.

En effet, ces deux orientations de la recherche sont-elles à ce point inconciliables ? Ne peut-on pas imaginer que le savoir est en lui-même une puissance (car, par. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles