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« Deviens ce que tu es »

Publié le 13/09/2011

Extrait du document

Heidegger dans son ouvrage Etre et temps (§9), dans une perspective existentielle soumet l’idée que l’homme (le Dasein) n’a pas le mode d’être des choses, de l'étant sous la main (Vorhandenheit). Ce Dasein, on l’atteint par la question « qui ? «.Et jamais par la question « quoi ? «. La citation de Nietzche dans Ainsi parlait Zarathoustra, IV, « l’offrande du miel «, nous dit « deviens qui tu es « qui est la citation adéquate, alors que notre sujet pose comme libellé « deviens ce que tu es «.  L’enjeu est donc celui de savoir comment l'individu humain peut accéder à ce qu'il a de plus propre, à ce qui l'individu radicalement, à ce qui le singularise comme cet individu là, et nul autre. Pour Heidegger, c'est là le problème de l'authenticité, et l'authenticité, elle s'atteste dans la manière dont on assume notre propre mort, comme cet horizon qui nous singularise en nous interpellant depuis notre avenir: d'où pour Heidegger le privilège de l'avenir sur le présent, de la temporalité extatique, propre à l'existence humaine.

« Le but premier de l’homme est de se construire à travers les objectifs qu’il se donne.

Il est libre de choisir sa voie,son chemin, ce qui le guidera vers celui qu’il cherche encore.Sa liberté réside dans le fait qu’il puisse faire le choix de son projet d’être.

Il est libre et responsable de ses actions.Sartre, dans cette philosophie de l’existentialisme met au premier plan la liberté.

Car l’homme est responsable de sesactes, c’est lui qui guide ses propres actions et qui par ses actions accomplit ses buts.

Ainsi, l’auteur met l’accentsur le devenir qui lui est impliqué dans l’existentialisme.Ce devenir est à employer au sens du mouvement même de l’existence, de la transformation de soi et l’avenir ausein de cet horizon morbide à partir duquel je me singularise dans cet individu là.On en déduit que le concept devenir suggère un changement pour les choses inertes, alors que l’avenir c’est lemoteur du changement pour l’existence humaine.

Cette distinction entre avenir et devenir, se distingue du présentqui pour Heidegger est le temps qu’il faut saisir.

Selon lui, on a toujours pensé la temporalité à partir du présent,parce qu’on l’a pensé à partir des changements qui affectent ce qui est là-devant.Pour Heidegger, on repère des sens de l’être en fonction de la manière dont l’être se temporalise, et on a vucomment se singularise le dasein : par la « résolution en marche », par la manière dont on assume l’horizon radicalde notre mort comme de ce qu’on a en propre.Au fond le devenir, ne serait que le déploiement d’une identité déjà donnée.On en déduit que dans cette condamnation du temps, je peux faire en sorte de changer mon identité.

L’hommen’accepte pas sa nature et tente d’aller vers une normalisation du type « deviens quelqu’un de bien », on ne diraitpas à un homme fou « deviens qui tu es ».

Ainsi, il doit y avoir un changement, une certaine direction que l’hommedoit prendre. Enfin, si l’on prend en compte les ruptures et transformations, le syntagme « ce que tu es » pose problème.Comment comprendre qu’un être qui est perpétuellement autre reste pourtant le même, comment encore parlerd’identité ?Si il y a changement, transformations, ruptures, comment les saisir conceptuellement ? Est-ce que le langage duconcept, c'est-à-dire de cette forme mentale qui nous permet d’identifier des phénomènes, est adéquat pour penserla temporalité de l’existence ? Est-ce que le langage philosophique est adéquat ? Est-ce qu’il ne faudrait pas plutôtaller chercher dans le langage de la littérature par exemple ? La biographie est un genre qui saisit l’identité.Plusieurs méthodes peuvent être adoptées comme la généalogie, l’écriture de Moi pour réactiver le connaît toi toi-même.Dans La recherche, Proust dans « comment Marcel devient écrivain » donne l’impression que tout est donné dans lepremier tome, et qu’après, on va déployer l’essence de Marcel, jusqu’à ce qu’il puisse reconstruire rétroactivementtout le parcours, dans le « temps retrouvé » : mais justement c’est une re-construction du processus desingularisation du narrateur.L’écriture de soi devient comme reconstruction d’un processus d’individuation, qui est une solution alternative à lamort.

C’est seulement après coup qu’on se rend compte qu’on est devenu ce que l’on était déjà : au niveau duprésent, du vécu dont on est contemporain.

On accepte tout de même des transformations.

Proust expliquequ’arrêter d’aimer quelqu’un, c’est laisser mourir le moi pour lequel ce quelqu’un apparaissait comme « aimé ».Ici, les perspectives pour penser l’identité personnelle par l’intersubjectivité, c’est l’ensemble de mes rapports auxautres qui déterminent ce qu’est mon moi, ce que je suis.

Quand ces rapports évoluent, le moi change.De plus, les idées et les impressions sont nécessaires pour reconnaitre son identité.

D’ailleurs Hume dans son Traitéde la nature humaine, au livre I suppose que l’on ne peut donc pas percevoir le moi sans avoir au même moment desidées ou des impressions particulières qui portent sur autre chose que le moi.

Le problème qui se pose chez Hume,est dans l’unité d’un Moi.

Ce moi composé d’une multiplicité d’idées et de sensations fragmentées ou non quipeuvent être séparables, changent en permanence alors comment concevoir l’identité d’un individu ?Mais le changement est graduel et pratiquement insensible.

Le Moi est à chaque fois renouvelé.Il faut se demander quelles sont les limites des changements chez l’homme qui font de moi quelqu’un d’autre.Locke va se pencher sur la question.

C’est dans son Essai sur l’entendement humain, chapitre 27 du livre II où iltente de comprendre l’être humain comme un être doté d’une identité personnelle.

Locke caractérise l’identitépersonnelle par le terme « mêmeté ».

Comment l’homme demeure le même personnage alors qu’il subit deschangements ?Locke va donc chercher ce qui crée notre identité personnelle et ce qui nous rend en fait inchangeable dans lemonde.

Le corps vivant par exemple est en devenir mais il garde une cohésion qui lui est propre.

La conscience desoi est une caractéristique autre qui accepte l’idée d’une identité personnelle.Le soi, qui est déterminé exclusivement pas l’identité de la conscience entraine la conception de plusieurs personnesdans un même individu ou bien une seule personne dans un individu.En revanche, pour lutter contre les failles de la conscience du Soi, il vaut mieux passer par le témoignage d’autruipour atteindre l’identité personnelle. Pour conclure, l’identité personnelle est soumise au devenir.

L’homme est dans un changement permanent.

Soncorps déjà lui fait défaut et montre bien que je ne suis pas le même homme qu’il y a dix ans.

Mon identitépersonnelle m’échappe dans le sens où j’avance avec mon temps et où il est difficile de saisir l’identité dans leprésent.L’être malgré ce qu’il subit reste le même, par son identité personnelle, quelque chose semble inerte en lui, quelquechose de statique.De fait, retrouver son identité personnelle peut se faire pars divers processus.

Par exemple ; faire une généalogiepermet de figer une histoire de son identité pour atteindre la sienne.. »

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