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Le devisement du Monde, avis en écriture d'invention.

Publié le 06/11/2011

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Elline et Maël sont amis de longue date. Âgés de 16 ans chacun, ils ont pour habitude, depuis leur apprentissage à la lecture, de prendre en bibliothèque -sous conseils- des livres, et d'en débattre une fois terminé.

Cette fois-ci, la bibliothécaire leur a proposé la lecture de Marco Polo avec pour titre «Le Devisement du Monde».

Assis sur un banc dans leurs parc préféré, ils ont tous deux fini le roman.

 

Elline : Franchement, je n'ai pas accroché.

 

Maël : Pourtant, moi si. Pour commencer, ce n'est pas une édition complète, donc nous

ratons énormément de descriptions et de détails supplémentaires vu le nombre

déjà impressionnant de chapitres.

 

Elline : Sur les cent-quatre-vingt-dix-huit numérotées dans l'annexe nous n'en avons lu

que soixante-quinze, je ne pense pas que cela aurait interféré dans mon approche

au livre. Je me sentais beaucoup trop fréquemment à mon goût perdue dans le

temps. Plusieurs fois, il m'a fallut revenir sur des lignes précédentes voire des pages

pour mieux comprendre ce qu'il narrait.

 

Maël : Peut-être était-ce dut à ta concentration ?

 

Elline : J'aurais préféré que cela en soit la cause mais pourtant non, puisque j'ai quand

même réussi à dévorer «Troisième Partie – Histoire des Mongols et présentation

du Grand Khan»

 

Maël : C'est vrai que la présentation de Gengis-Khan apporte au roman un tournant

majeur tant à ses exploits qu'à ses mœurs . Le fait que Marco Polo ait vécu près de

dix-sept ans dans la cour de Koubilaï-Khan, petit fils à Gengis-Khan, ramène à une

vraisemblance de son roman. En effet, il nous raconte d'abord comment son long

trajet l'a amené jusque devant l'empereur mongol mais aussi tout le parcours que

Gengis-Khan a fait pour son peuple et tout ce que Koubilaï-Khan représente à la

population. Il le dit clairement qu'il a eu plus de pouvoir que les cinq Khans l'ayant

précédés voir plus que tout rois, empereurs ou autre dirigeants du monde.

 

Elline : Je dirais qu'il est le plus grand de tous, pour sa générosité et son dévouement

envers sa population. Et c'est seulement ça qui aurait pu faire que le livre m'aurait

plu. Mais le commencement par ces deux premières parties sont pour la première

par exemple confus, par le mélange du narrateur entre Rustichello De Pise et Marco

Polo, nous ne savons pas qui est qui, et pour la seconde trop rapide, je trouvais qu'il

enchainait les villes des unes aux autres comme une ruelle de quartier.

 

Maël : Voilà, pourquoi je te disais que des passages manquaient et auraient pu te faire

apprécier le roman. Justement la première partie égaye tes sens au points de vouloir

lire la suite de plus les titres sont pourtant clair. Pour ma part, ils m'ont guidé et

m'ont donné une curiosité de lecture pour mieux connaître le monde dans lequel

messire Nicolo, messire Maffeo et Marco vivaient aux XIII ème siècle.

 

Elline : Les titres donnaient trop de renseignements pour la suite de la lecture. Ça ne me

donnait pas tant que ça envie de continuer ma lecture.

 

Maël : Il faut que tu saches que ce n'est pas un livre ordinaire, pas un roman fantastique

mais bel et bien réel. Cela a été vécu par Marco Polo, ou apporté à ses oreilles par le

biais de voyageurs rencontrés , et c'est pour ça qu'il en a fait un écrit ; pour que

tous lisent par leurs opinions ce que lui a vécu pour de vrai. Et c'est explicitement

mentionné dans le bouquin.

 

Elline (exaspérée ;remuant ses pouces l'un autour de l'autre) : Il y a aussi ces répétitions

comme « C'est la vérité que ...» ou encore «Sachez que ...» et des passages

exagérés comme – les millions de gardes en Chine, puis les histoires et coutumes

avec les femmes qui doivent avoir des relations sexuelles pour pouvoir être

considérées comme de vraies femmes, ce qui contredit fortement les mœurs des

autres contrées.

 

Maël :L 'Asie n'était qu'une vaste étendue inconnue des Occidentaux. Marco Polo raconte

son histoire encore une fois je te le répète, comme il l'a vu et ressentit. Puis il

s'agit là d'une traduction ,à l'époque, tout était fait sur papier, l'imprimerie de

Gutenberg n'était donc pas encore présente. Chaque personne réécrivant le

manuscrit de Rustichello De Pise mettait une touche de fantaisie ou un petit

quelque chose pour marquer la réécriture. Rien que Messire De Pise a du y mettre

sa touche personnelle étant donné que Marco Polo n'est pas grand écrivain.

 

Elline : Et même, l'histoire des Assassins avec la forteresse d'Alamout n'est-elle quand

même pas un peu tirée par les cheveux ?

 

Maël : Je pense savoir pourquoi tu dis ça.

 

Elline : Ah bon, tu lis dans mes pensées maintenant ?

 

Maël : Non, bien sur que non , mais Alamout t'a rappelé «Le Prince de Perse» le film de

Mike Newell, ce sont des légendes, Marco Polo même le dit , il n'en sait strictement

rien puisque ce sont des histoires racontées de ci de là des passants et habitants des

environs malgré les preuves énoncées.

 

Elline ( posant à plat les mains sur ses genoux) : En fait, il ne dit jamais ce qu'il a fait. C'est

donc surement à cause de ça que je ne comprenais et n'arrivais pas à accrocher à

l'histoire.

 

Maël ( levant les bras d'un air joviale ) : Oui, c'est exactement ça, il ne raconte pas ce qu'il

fait mais narre que ce qu'il voit et entend ! Comme pour le passage dans L'Inde où il

dit clairement « Les Sarrasins prétendent que le tombeau qui est là est celui d'Adam,

mais selon les idolâtres ,il s'agit du monument Bouddha Sakyamouni.»

 

Elline (toute sourire de l'élan de joie de son ami) : Alors chacun sont avis puis les images et

les cartes sont là pour nous aider tout au long du récit!

 

Maël : Oui, d'ailleurs elles sont pratiques, parce que moi aussi quelque fois il m'arrivait de

m'égarer.

 

Elline : En fin de compte, ce livre est merveilleux.

 

Maël : Surtout les passages de la Chine et de l'Inde, où leurs richesses et leurs beautés sont

inégalables.

 

Elline : Comme l'île de Sumatra où tous sont riches et tout est beau car nouveau pour

Marco Polo.

 

Maël : C'est tout à fait ce que j'ai ressenti à la lecture du Royaume de Telingana pas pour la

richesse matérielle mais de l'amour de la Reine pour son mari au point de gouverner

seule.

 

Elline : C'est pas tout ça mais nous devons partir.

 

Maël : Tu as bien raison...

 

Elline : Juste, je me rétracte sur le fait que je n'ai pas aimé le livre. Il est fantastique dans le

sens où tout ce que Marco Polo raconte sont des nouveautés et des beautés

inimaginables pour l'époque où ils ont sont. Après tout, Christophe Colomb en lisant

ses récits a voulu les voir de ses propres yeux...

 

Maël : Malheureusement, il n'a pas pu voir ce qu'il fallait même s'il était ravi d'y arriver ,

mais ça c'est une autre histoire. Disons la prochaine, peut-être ?

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