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Le Diable amoureux

Publié le 10/04/2013

Extrait du document

Le goût de Cazotte pour le fantastique et le mystère ne pouvait s'accorder avec la rigueur rationaliste des philosophes de son siècle. Il s'opposa vivement aux Encyclopédistes et, dans la « querelle des bouffons «, qui divisait Paris sur le sujet de la musique, prit parti pour la tradition française - Rousseau et Diderot, entre autres, prenant fait et cause pour les Italiens.

« «J'étais sourdement observé dans mon auberge par les ordres de la courtisane.

» EXTRAITS --------~ Les esprits de Portici Après dîner , on propose une promenade à pied vers les ruines de Portici.

Nous sommes en route, nous ar­ ri vons.

(.

..

)Nous avançons dans les ruines, et enfin nous sommes parvenus presque à tâtons, à travers ces débris, dans un lieu si obscur qu'aucune lumière e x térieure ne pourrait y pénétrer.

Mon camarade me conduisait par le bras ; il cesse de marcher et je m'arrête.

Alors un de la compagnie bat le fusil et al­ lume une bougie.

Le séjour où nous étions s'éclaire, quoique faiblement, et je découvre que nous sommes sous une voûte assez bien conservée, de vingt-cinq pieds en carré à peu près, et ayant quatre issues.

Nous observions le plus parfait silence .

Mon camarade, à l'aide d'un roseau qui lui servait d'appui dans sa marche , trace un cercle autour de lui sur le sable léger dont le terrain était couvert, et en sort après avoir dessiné quelques caractères.

- Entre z dans le penthacle , mon brave, me dit-il, et n'en sortez qu'à bonnes enseignes ...

-Expliquez-vous mieux ; à quelles en­ seignes en dois-je sortir ? ...

-Quand tout vous sera soumis ; mais avant ce temps, si lafrayeur vous faisait faire une fausse démarche, vous pourrie z courir les risques les plus grands .

Les charmes de Biondetta -Oh! Alvare,je suis femme depuis six mois, et ma passion, il me le semble, n'a pas duré un jour .

Pardonnez si la plus douce des sensations enivre un cœur qui n'a jamais rien éprouvé.

Je voudrais vous montrer à aimer comme moi ; et vous seriez, par ce sentiment seul, au-dessus de tous vos semblables ; mais l'orgueil humain aspire à d'autres jouissances .L'inquiétude naturelle ne lui permet pas de saisir un bonheur, s'il n'en peut envisager un plus grand dans la perspective .

Oui, je vous instruirai, Alvare.

J'oubliais avec plaisir mon intérêt ; il le veut, puisque je dois retrouver ma grandeur dans la vôtre ; mais il ne suffit pas de promettre d'être à moi, il faut que vous vous donniez, et sans réserve et pour toujours.

Le Diable vaincu A votre égard, en prenant des précautions sages pour le présent et pour l'avenir, je vous crois entièrement délivré.

Vo tre ennemi s'est retiré, cela n'est pas équi­ voque.

Il vous a séduit, il est vrai, mais il n'a pu parvenir à vous corrompre ; vos in­ tentions, vos remords vous ont préservé à l'aide des secours extraordinaires que vous avez reçus ; ainsi son prétendu triomphe et votre défaite n'ont été pour vous et pour lui qu'une illusion dont le repentir achèvera de vous laver.

Quant à lui, une retraite forcée a été son par­ tage ; mais admire z com­ ment il a su la couvrir, et laisser en partant le trouble dans votre es­ prit et des intelligences dans votre cœur pour pouvoir renouveler l'attaque, si vous lui en fournissez l'occasion.

Après vous avoir ébloui autant que vous avez voulu l'être, contraint de se montrer à vous dans toute sa difformité, il obéit en esclave qui prémédite la révolte ; il ne veut vous laisser aucune idée raisonnable et distincte.

Cazotte fut membre durant trois ans de l'ordre des martinistes, qui cherchaient à faire apparaître de « bons esprits » sous des formes diverses afin de chasser les puissances diaboliques.

« Dans le moment, je me sens saisi par la basque de mon habit, et secoué d'une étrange force ...

» NOTES DE L'ÉDITEUR clair l'histoire d'une tentation et, à travers elle, l'expression allégorique de toutes les tentations.

Alvare représente l'humanité moyenne et ses faiblesses.

En se laissant aller à sa dangereuse curiosité pour le surnaturel, habilement attisée par Soberano, Alvare ne fait que céder à la première d'une série de tentations successives et s'engage dans une voie qui lui fera perdre peu à peu toute volonté et toute clairvoyance.

» Georges Décote, Le Diable amoureux, préface, Gallimard, 1981.

« Alvare, le personnage principal du «Nouvelle galante et roman d'analyse, Le Diable amoureux est aussi une allégorie morale et, plus profondément, l'expression d'un engagement philosophique et religieux.

Dans son épilogue, Cazotte souligne qu'il a rassemblé les ruses du démon " dans une allégorie où les principes sont aussi aux prises avec les passions".

De fait, il n'est guère besoin de dépasser le sens littéral du texte pour y voir figurer en 1 Roge r-Yi oll et 2, 3, 4, 5 litho graphies d'É do uar d de Bea umo nt, Ganive t, P ar is, 1845 livre de Cazotte, Le Diable amoureux, vit depuis des mois avec un être, de sexe féminin, qu'il croit être un mauvais esprit : le diable ou l'un de ses subordonnés.

( ...

) Le fantastique occupe le temps de cette incertitude ; dès qu'on choisit l'une ou l'autre réponse, on quitte le fantastique pour entrer dans un genre voisin, l'étrange ou le merveilleux.

» Tzvetan Todorov, Introduction à la littérature fantastique, Le Seuil, 1970.

CAZOTTE 02. »

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