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Dictionnaire historique et critique

Publié le 10/04/2013

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Bayle naquit en 1647. Éduqué d'abord par son père dans la religion réformée, il abjura le calvinisme et entra au collège des jésuites de Toulouse. Un an plus tard, il revint au protestantisme. Ces revirements le rendirent suspect et l'obligèrent à parcourir l'Europe en tous sens pour éviter les troubles consécutifs à la révocation de l 'Édit de Nantes. Son Dictionnaire parut de 1695 à 1697. Bayle consacre un article important, dans son Dictionnaire, à la doctrine de Pyrrhon, le pyrrhonisme. Cette doctrine peut se résumer en peu de mots: tout est sujet au doute et, par conséquent, aucune vérité ne peut être assurée. Il faut donc faire preuve d'un scepticisme généralisé.

« -~----- ~- EXTRAITS La méthode critique Je ne doute point que la méthode que j'ai suivie en rapportant les passages des au­ teurs ne soit critiquée.

Plusieurs diront que je n'ai cherché qu'à faire un N OUVELLES gros livre à peu de frais.

Je cite souvent de très longs passages : quelquefois j'en donne le sens en notre langue, et puis je le rapporte et en grec et en latin ...

J'ai considéré qu'un ouvrage comme celui-ci doit tenir lieu de Bibliothèque à un grand nombre de gens.

Plusieurs personnes qui aiment les sciences n'ont pas le moyen d'acheter des livres ; d'autres n'ont pas le loisir de consul­ ter la cinquantième partie des volumes qu'ils achètent.

Ceux qui en ont le loisir se­ raient bien fâchés de se lever à tout moment, pour aller chercher les instructions qu'on leur indique ...

Ainsi, pour m'accommoder aux in­ térêts des lecteurs qui n'ont DE" ··LA REPUBLIQUE DES .LE î T R .ES.

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~~ ;\MSTERDAM ·; Chez D .iry t "n Mo R 'I' IER, LiOr.aiie • .

--M.Dëc .

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-- Aw& Privilezc r ie: Ew s d e !jutl ~ c7 d t fliTejlf, · Page de titre de la 3e édition des Nouvelles de la République des Lettres, 1715 point de livres, et aux occupations ou à la paresse de ceux qui ont des bibliothèques, j'ai fait en sorte qu'ils vissent en même temps les faits historiques et les preuves de ces faits avec un assortiment de discussions et de circonstances qui ne laissât pas à moi­ tié chemin la curiosité .

Note sur l'athéisme Recueillons de ceci une vérité qui est d 'ailleurs assez manifeste, c'est que la Religion des Païens était fondée sur des idées de Dieu aussi fausses quel' Athéisme.

Je ne parle point des sentiments du commun peuple , je ne parle pas de l'abus de quelques particuliers.

Je parle du culte pu­ blic pratiqué par les personnes les plus émi- ne nt es et soutenu de la majesté de l'État ...

Ainsi leurs dieux étaient aussi chimériques que la Divinité de Spinoza ; car il est aussi impossible qu'une nature bornée soit Dieu qu'il est impossible que le monde soit l'être suprême qui gouverne toutes les choses par une sage providence.

Confirmons ce que j'avance sur la fausse idée que les Païens se formaient de Dieu.

Ils n'étaient point scandalisés du sort différent qu'avaient les victimes.

Celles qu'on offrait à une divinité faisaient espérer pendant que celles qu'on offrait à une autre faisaient craindre.

» Le christianisme L'Évangile prêché par des gens sans nom, sans étude, sans éloquence, cruellement persécutés et destitués de tous les appuis humains, ne laissa pas de s'établir en peu de temps par toute la terre.

C'est un fait que personne ne peut nier et qui prouve clairement que c'est l'ouvrage de Dieu .

Mais cette preuve n'aura plus de force dès que l'on pourra marquer une fa us se Église qui ait acquis une semblable étendue par des moyens tout semblables ; et il est certain que l'on ruine­ rait cet argument, si l'on pouvait faire voir que la re­ ligion mahométane ne doit point à la violence des armes la promptitude de ses grands progrès.

Comme donc ce sont deux choses _p · .R 0 J ' E T E T F R A G M E :N ~--.

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U E. « : : A R' ô ; T 'E R ~' A .M' .

' Chez R E 1 N I E R L E E R"S, lit D C XC I -t également claires dans les monuments historiques, l'une que la religion chrétienne s'est établie sans le secours du bras sécu­ lier, l'autre que la religion de Mahomet s'est établie par voix de conquête, on ne peut faire aucune objection raisonnable contre notre preuve ...

Frontispice de Projet et fragmens d'un dictionnaire critique, Rotterdam, 1692 NOTES DE L'ÉDITEUR « On comprend pourquoi son œuvre eut tant de succès dans une France pourtant débarrassée officiellement de l'hérésie, mais où l'élite était souvent impatiente de secouer le joug intellectuel de l'Église.

et une peinture impitoyable, parce que sans peur, des impossibilités du rationalisme chrétien ; le tout dans le style désintéressé et libéral qui était celui des maîtres de la critique objective à la fin du xvne siècle.

» Jacques Solé, Bayle polémiste , Laffont, 1972.

genre de lutte avait jusque-là choisi de préférence le mince libelle pour s'exprimer.

Tout l'art de Bayle consiste à lui donner la force démonstrative et l'apparente impersonnalité de l'encyclopédie.

» op.

cit.

Le Dictionnaire véhiculait en même temps tous les thèmes traditionnels de la critique présentée au catholicisme par le protestantisme ; il y avait ajouté une dénonciation sans précédent du cléricalisme « [L'originalité du Dictionnaire] tient à l'association, unique chez Bayle, entre un effort scientifique de grande envergure et uri combat personnel, d'ordre essentiellement théologique et politique.

Ce !, 4 B.N.

/ R oger -Vio lle t 2 estampes/ B.N .

3 Bibliothèq ue du pro testan tis me/ L auro s-Giraudon « Ce Dictionnaire historique et critique reste le réquisitoire le plus accablant qu'on ait jamais dressé pour la honte et pour la confusion des hommes.

» Paul Hazard, La Crise de la conscience européenne, cité par Jacques Solé.

BAYL E02. »

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