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dissertation

Publié le 02/12/2012

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L'apologue est un court récit de forme allégorique qui renferme un enseignement, une leçon de morale. Il est souvent utilisé pour faire passer un message, défendre une cause ou dénoncer un vice humain. L'apologue se divise en plusieurs catégories. 1/ La fable en est une. Elle est un court récit fictif illustrant une morale. Le plus souvent elle met en scène des animaux personnifiés. Dans Les Fables, Jean de la Fontaine a souvent recours à l'anthropomorphisme pour dénoncer les défauts de la société. La morale est généralement placée à la fin du récit et implicite, comme dans "Le corbeau et le renard" : "tout flatteur vit au dépens de celui qui l'écoute". Selon La Fontaine, "l'apologue est composé de deux parties dont on peut appeler l'une le corps, l'autre l'âme. Le corps est la fable ; l'âme la moralité." (préface des Fables). Mais la morale peut aussi de trouver au début de la fable, comme dans "Le loup et l'agneau", où elle est énoncée clairement : "la raison du plus fort est toujours la meilleure". 2/ Dans le style de la fable, on trouve la parabole, développée par le christianisme. Il s'agit également d'un récit moralisateur. Ainsi, dans le Nouveau Testament, les évangiles rapportent les paroles de Jésus sous forme de court récit fictif apportant un enseignement ("le fils prodigue", Evangile selon Saint-Luc, 15.11-32). 3/ Le mythe peut aussi être considéré comme une forme d'apologue car il raconte et enseigne. Le mythe peut avoir une connotation religieuse, par exemple Les Acharniens d'Aristophane (425 av. J-C), incitant à la paix pendant la guerre du Péloponnèse. Mais il peut être laïc et philosophique, ainsi que le montre Montesquieu dans les Lettres Persanes avec le mythe des Troglodytes, peuple imaginaire d'Arabie. Il expose à travers cette transposition fictive sa vision de l'histoire du gouvernement. 4/ On peut aussi insérer le conte philosophique dans le genre de l'apologue car il a une dimension allégorique. Le conte philosophique critique indirectement la société contemporaine de son auteur. Dans Le Vicomte Pourfendu, Italo Calvino met en scène un chevalier gênois imaginaire fendu en deux par un boulet de canon, dont les deux parties vivent séparément, l'une faisant le bien, l'autre détruisant tout sur son passage. A travers ce conte, Calvino défend la thèse que la vertu et la perversité absolues sont inhumaines. De même, Voltaire énonce dans l'utopie Candide ou l'optimisme, à travers les tribulations malheureuses du héros et de ses accolytes Pangloss et Cunégonde, qu'il y a toujours un bonheur à trouver dans le malheur. Charles Perrault a déclaré à propos des contes « que ces bagatelles n'étaient pas de pures bagatelles, qu'elles renfermaient une morale utile et que le récit enjoué dont elles étaient enveloppées n'avait été choisi que pour les faire entrer plus agréablement dans l'esprit et d'une manière qui instruisît et divertît tout ensemble. «. I/ AVANTAGES DE L'APOLOGUE A/ UN TEXTE DIVERTISSANT Tout d'abord, pour susciter le plaisir du lecteur, l'apologue se présente généralement sous la forme d'un récit rapide, vif, cadencé qui permet au lecteur de ne pas se lasser. L'apologue repose sur une structure simple qui met en jeu deux ou trois personnages dont les intentions et les caractères sont immédiatement identifiables par le lecteur. Par exemple, dans ce texte du corpus, l'écrivain met en scène deux personnages aux caractères forts différents : un « pêcheur « vaillant qui va sauver de la noyade un homme perfide et mauvais. Ils vont se rencontrer, puis s'affronter. Les détails superflus sont éliminés, les caractères sont dépeints avec humour. L'apologue a alors un côté divertissant, sans prétention, non rebutant. L'auteur doit se poser surtout la question éminemment stratégique de l'argumentation directe ou indirecte, du discours argumenté ou du recours à l'apologue fictionnel. La Bruyère a retenu le portrait et sa leçon implicite, laissant à son lecteur écoeuré le soin de condamner Gnathon. Hugo a retenu l'apologue, choisi soigneusement une présentation antithétique pour clore son propos sur une prophétie apocalyptique. Prévert se coule dans une scène de rue apparemment anodine pour laisser monter le désir hallucinant, puis, par l'ellipse finale et les liens implicites, déboucher sur l'horreur absurde censée culpabiliser les bien-pensants. L'auteur doit alors envisager les moyens de plaire au lecteur, de le séduire pour mieux l'impliquer. Entendons-nous bien, la séduction n'est pas forcément synonyme de cajoleries, d'affadissements lénifiants, de basse flatterie. C'est même souvent le contraire, il s'agit alors de réveiller les esprits anesthésiés, de se les attacher par le choc salutaire, la violence contenue. L'écrivain doit définir une stratégie adaptée au lecteur auquel il s'adresse : quel genre ? Quelle tonalité ? Quel registre de langue ? La Fontaine : « Les Obsèques de la Lionne«, Fables, VII...

« I/ AVANTAGES DE L’APOLOGUE A/ UN TEXTE DIVERTISSANT Tout d’abord, pour susciter le plaisir du lecteur, l’apologue se présente généralement sous la forme d’un récit rapide, vif, cadencé qui permet au lecteur de ne pas se lasser.

L’apologue repose sur une structure simple qui met en jeu deux ou trois personnages dont les intentions et les caractères sont immédiatement identifiables par le lecteur.

Par exemple, dans ce texte du corpus, l’écrivain met en scène deux personnages aux caractères forts différents : un « pêcheur » vaillant qui va sauver de la noyade un homme perfide et mauvais.

Ils vont se rencontrer, puis s’affronter.

Les détails superflus sont éliminés, les caractères sont dépeints avec humour.

L’apologue a alors un côté divertissant, sans prétention, non rebutant. L'auteur doit se poser surtout la question éminemment stratégique de l' argumentation directe ou indirecte, du discours argumenté ou du recours à l' apologue fictionnel.

La Bruyère a retenu le portrait et sa leçon implicite, laissant à son lecteur écœuré le soin de condamner Gnathon.

Hugo a retenu l'apologue, choisi soigneusement une présentation antithétique pour clore son propos sur une prophétie apocalyptique.

Prévert se coule dans une scène de rue apparemment anodine pour laisser monter le désir hallucinant, puis, par l'ellipse finale et les liens implicites, déboucher sur l'horreur absurde censée culpabiliser les bien-pensants. L'auteur doit alors envisager les moyens de plaire au lecteur, de le séduire pour mieux l'impliquer.

Entendons-nous bien, la séduction n'est pas forcément synonyme de cajoleries, d'affadissements lénifiants, de basse flatterie.

C'est même souvent le contraire, il s'agit alors de réveiller les esprits anesthésiés, de se les attacher par le choc salutaire, la violence contenue.

L'écrivain doit définir une stratégie adaptée au lecteur auquel il s'adresse : quel genre ? Quelle tonalité ? Quel registre de langue ? · · La Fontaine : « Les Obsèques de la Lionne», Fables , VIII, 14 (1678) Je définis la cour un pays où les gens, Tristes, gais, prêts à tout, à tout indifférents, Sont ce qu'il plaît au Prince, ou, s'ils ne peuvent l'être, Tâchent au moins de le paraître : Peuple caméléon, peuple singe du maître; On dirait qu'un esprit anime mille corps : C'est bien là que les gens sont de simples ressorts. (…) Amusez les Rois par des songes, Flattez-les, payez-les d'agréables mensonges : Quelque indignation dont leur cœur soit rempli, Ils goberont l'appât; vous serez leur ami. Le pouvoir des fables : A ce reproche l'assemblée, Par l'Apologue réveillée, Se donne entière à l'Orateur : Un trait de Fable en eut l'honneur.

Nous sommes tous d'Athène en ce point ; et moi-même, Au moment que je fais cette moralité, Si Peau d'âne m'était conté, J'y prendrais un plaisir extrême, Le monde est vieux, dit-on : je le crois, cependant Il le faut amuser encor comme un enfant. B/ UNE ARGUMENTATION INDIRECTE FAIRE REFECHIR LE LECTEUR UNE MORALE EN ACTION. Enrichissement du lecteur, invité à développer sa perspicacité en discernant les messages et les symboles les plus implicites. De plus, l’apologue développe une argumentation indirecte qui sert à convaincre le lecteur.

Il présente un récit imagé qu’il faut interpréter, il met en scène des situations et des personnages symboliques, comme le pêcheur et l’homme, à travers lesquels le lecteur est amené à réfléchir sur sa propre condition.

Comme nous le montre La Fontaine à travers ses fables ce sont des personnages auxquels on peut s’identifier car, même s’ils sont un peu caricaturaux, ils ont quelque chose de réel.

Les faits sont en général très simples, intemporels et peuvent être transposés partout, à toute époque.

Le lecteur se laisse entraîner par l’histoire et surprendre par la logique du raisonnement inductif.. »

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