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Dissertation gratuite: Penser est-ce calculer ?

Publié le 22/07/2010

Extrait du document

 

Le verbe, ’’penser’’ désigne un acte, précisément l’acte de mise en œuvre de la pensée. Le mot pensé a cependant un sens plus large. La pensée est en premier lieu soit l’activité du mental dans toutes les formes d’idéation, ce qui enveloppe aussi l’imagination, le souvenir, la rêverie, mais aussi le délire ou l’hallucination. En ce sens, le rêve est une pensée. Le rêveur « pense « et pense beaucoup et pourtant il est sur son lit, inconscient. On demande habituellement à une personne distraite à celui qui a l’esprit ailleurs « à quoi tu pense ? «. Ce peut-être seulement une association d’idées, une vague rêverie. La pensée n’est pas nécessairement rationnelle. Mais dans un deuxième temps la pensée désigne aussi la conduite rigoureuse du raisonnement, la pensée discursive, la démarche de développement d’une intuition, la pensée intuitive. Dans ce sens, on ne saurait dire que le rêveur « pense «, il n’a pas de logique. Le sens commun ne pense pas non plus, il répète des idées convenues et des opinions. À première vue, il peut donc nous sembler évident que calculer, c'est penser : le prestige des mathématiques nous incline même souvent à croire que faire des opérations sur les nombres constitue l'activité supérieure de l'esprit humain. Toutefois, les machines aussi calculent, elles calculent même mieux, plus rapidement et plus sûrement que le meilleur des mathématiciens. Or dirons-nous que ces machines qui calculent pensent ? Notre réponse, ici, devient hésitante : spontanément, nous nous refusons de considérer que nos calculatrices et nos ordinateurs pensent, réservant la pensée aux êtres humains. Le problème se pose donc de savoir si calculer, est-ce réellement penser. Mais, si calculer c'est effectivement penser, le calcul est-il une forme particulière de la pensée ? Ou bien est-il la forme de toute pensée, en ce sens que penser serait calculer, que la pensée en général serait ramenée à la pensée calculatrice ? Et ci celle-ci forme t’elle un chemin vers la vérité ? -Nous allons tout d’abord constater qu’il faut calculer pour penser correctement -puis nous allons nous demander si Pour calculer, ne faut –il pas s'abstenir de penser ? -Et enfin nous allons voir que la pensée par le calcul est une forme de démonstration, preuve de la vérité

-I- Il faut calculer pour penser correctement :

Toutes les lois connues de la physique et de la chimie, de la matière organique sont, jusqu'à preuve du contraire, toujours calculables : elles impliquent des calculs effectifs. Les tailles des objets sont bornées, leur nombre de composants (molécules, atomes, etc.) aussi. Ils ne peuvent donc prendre qu'un nombre fini d'état différentiables. En outre, en un temps fini, ils ne peuvent implémenter qu'un nombre fini de transitions. Ce ne sont donc que calculs effectifs finis. Ceci s'applique en particulier aux processus neurophysiologiques et par combinaison à toutes les opérations de notre cerveau. De ce point de vue, notre cerveau est donc l’implantation, l’installation d'un calcul fini et ses états mentaux aussi. Cette affirmation peut se heurte évidemment à la conviction de ceux qui croient que l'esprit est immatériel ou sans limite. L’esprit calculateur n’est pas seulement la propriété des mathématiciens. C’est une caractéristique du mental raisonneur. Un esprit calculateur est un esprit dont les opérations semblent se concentrer étroitement dans le calcul pour l’obtention d’un résultat. Ce qui l’intéresse c’est la production du résultat, quels qu’en soient d’ailleurs les conséquences. C’est pourquoi on dit, habituellement que l’esprit calculateur est froid, rusé, cynique et parfois implacable. La froideur de l’esprit calculateur signifie qu’il n’a que faire de la dimension affective de l’humain. Il a en vue des chiffres, des résultats, le reste lui importe peu. Il est implacable parce qu’il est borné à une seule fin qu’il poursuit avec ténacité et que cette fin ne justifie aucune possibilité de changement de vue, de modération. D’où et le recours constant et l’aptitude à la ruse. Ce qui importe ce n’est que le calcul pour obtenir un résultat, la conséquence en est que qui veut la fin prend les moyens. Les moyens peuvent être immoraux, si seul compte le résultat, mais comme l’immoralité ne saurait se défendre pour elle-même, l’esprit calculateur saura ruser pour aboutir, sans cependant justifier ses moyens, en cachant des pratiques douteuses. Donc un fin calculateur doit savoir gérer avec opportunisme les situations qui se présentent à lui pour en tirer le meilleur parti. Ce qui paraît étrange, c'est que la pensée puisse alors se ramener à une sorte de jeu de stratégie, qui semble une mécanique sans âme. Un esprit calculateur est comme une machine bien rodée pour combiner des moyens en vue d’une fin, une machine mentale qui s’abstient de toute réflexion sur ses propres buts pour n’avoir de finalité que ses résultats. Est-ce là une utilisation mal intentionnée du mental, ou bien le mental est-il calculateur par nature? Le mental est-il par nature mécanique? Il est facile de dénigrer le travail laborieux de l'esprit calculant, comme celui du comptable dont on imagine trop facilement qu'il est habité par le ressentiment et l'impuissance, car ce n'est jamais lui qui décide. Cependant, le calcul s'avère indispensable partout où il s'agit de compter des quantités discrètes et de représenter adéquatement la variation de grandeurs continues. Leibniz dit que la connaissance a besoin des critères, non seulement de clarté et de distinction, mais encore d'adéquation entre l'expression et son objet : les bonnes expressions sont celles qui sont adéquates. Un même objet mathématique est susceptible de plusieurs expressions, mais pas au sens où les unes seraient exactes et les autres approchées ; Leibniz découvre au contraire qu'une expression infinie peut exprimer exactement une quantité finie. Il sera dès lors à la recherche des nouveautés de notation qui, assorties de règles opératoires rigoureuses, permettent de pratiquer ce qu'il appelle un « calcul aveugle «, ou encore une « pensée aveugle « ou « symbolique « : il s'agit de raisonner sur des signes sans avoir à l'esprit leur signification, ce qui amène à séparer la question du fondement du calcul de celle de la nature de ses objets. Leibniz parle de « ce miracle de l'Analyse, prodige du monde des idées, objet presque amphibie entre l'Être et le Non-être «. Entre le monde réel des phénomènes et le monde imaginaire de nos illusions, il y a le monde amphibie des êtres idéaux et fictifs sur lesquels porte le nouveau calcul.

-II- pour calculer il faut s’abstenir de penser :

Mais donc si l’on prend en conte le résonnement précédent, une machine, un ordinateur par exemple, capable de faire des calculs serait capable de penser ? Pour que l’ordinateur pense, il faudrait qu’il puisse intuitivement appréhender un sens. Or la machine ne connaît que la pensée discursive, pas la pensée intuitive (Est intuitif ce qui est objet d’intuition, participe à l’intuition ou s’accompagne d’intuition. L’intuition est une connaissance directe et immédiate qui se présente à pensée avec la clarté d’une évidence, qui servira de principe et de fondement au raisonnement discursif. Est discursif ce qui procède selon le discours logique, ce qui lié au raisonnement.). Pour que des éléments signifiants soient manipulés, il faudrait que le sens puisse être entièrement formulé dans des propositions du langage. Il faudrait aussi formuler le langage naturel en langage logique. Le prodige consisterait à ramener toutes les opérations de la pensée humaine à une forme de calcul interprétable par la machine, c’est-à-dire traduire tous les énoncés du langage naturel dans le langage logique. La reconnaissance des données par contre n’est pas pensée par la machine. Les données n’ont pas de sens ce ne sont que des suites de signes. Il suffit d’un espace, ou d’une liaison mal faite, pour que la machine ne puisse opérer. L’opérateur humain lui, va immédiatement comprendre en rectifiant l’erreur, par relation au contexte. En l’occurrence, c’est le programmeur qui est intelligent, pas la machine. La pensée du calcul, est une variété de la pensée discursive, c’est à dire du raisonnement. La pensée rationnelle est la pensée du mental, tel que nous l’utilisons dans la communication. Elle s’appuie sur des prémisses relevant d’un large consensus et fait usage du raisonnement pour se développer. Il existe d’autres formes de raisonnement que celui du calcul. On peut raisonner de manière théorique dans les sciences, seulement pour tirer les conséquences d’une théorie admise et comparer avec une autre théorie. On peut raisonner de manière purement philosophique en ayant en vue la résolution de problèmes non pas techniques, comme ceux de la science, mais plus généraux (ou bien métaphysiques). La pensée discursive est bien sûr intentionnelle. Mais une intention ne veut pas dire pour autant un calcul. La visée de la vérité est une visée suffisante pour le raisonnement. La description phénoménologique, par exemple, est une pensée qui se déploie à partir de la donation originaire d’une intuition Il peut s’ajouter à la recherche théorique dans les sciences une visée technique, comme il en est des recherches sur l’amélioration des matériaux, auquel cas le cheminement de l’esprit est étroitement relie à la production de résultats. Or, comme dans notre savoir la science est étroitement liée à la technique, nous pouvons en déduire que la recherche est le plus souvent liée à des applications possibles, si bien que la recherche est en effet calculatrice. Mais cela ne veut pas dire que toute pensée soit un calcul, ni même que toute pensée discursive soit un calcul. Il y a toute une part de la pensée rationnelle qui peut effectivement se ramener au calcul. Mais ce n’est pas toute la pensée rationnelle. La pensée intuitive déborde le calcul. D’autre part, la pensée enveloppe aussi une dimension qui n’est pas rationnelle en deux sens : Premièrement la pensée infra rationnelle (pensée qui relève du vital) celle qui est à l’œuvre dans les phénomènes inconscients. Freud nous a montré que les rationalisations préconscientes du mental peuvent très bien dissimuler des tendances inconscientes (ou pulsions inconscientes), en sorte que celui qui prétend dans son raisonnement maîtriser sa pensée peut en même temps ne pas se rendre compte qu’une pensée infra rationnelle est aussi à l’œuvre dans son discours. Deuxièmement la pensée supra rationnelle qui est à l’œuvre (pensée d’où résulte jaillissement de l’intuition au-delà du mental ordinaire), dans la création artistique, dans l’œuvre de l’écrivain, dans la poésie, dans l’imagination du peintre et celle du musicien. ‘’Par le mot de penser, j'entends tout ce qui se fait en nous de telle sorte que nous l'apercevons immédiatement par nous même; c'est pourquoi non seulement entendre, vouloir, imaginer, mais aussi sentir, est la même chose ici que penser.’’ Descartes Il y a dans le génie artistique un flux d’inspiration non négligeable qui n’est pas le cheminement lent, progressif de la pensée rationnelle. Même la pensée rationnelle la plus rigoureuse procède encore bien souvent par fulguration intuitive, plutôt que par les seuls moyens de la logique. Heidegger, lui, nie que le calcul soit une forme de pensée et réduit toute la science à n'être qu'une modalité du calcul, pour lui « la science ne pense pas «. C'est donc une conception instrumentale de la science (elle est utile), avec un but précis (elle vise au bonheur des hommes).Donc, le savant, selon Heidegger, passe à côté de l'interrogation sur l'essence de la science. Heidegger dit que la science moderne soumet le réel au calcul. « Nous ne devons pas entendre ce terme au sens rétréci d'opérations faites sur des nombres. Au sens large et essentiel, calculer veut dire : compter avec une chose, c'est-à-dire la prendre en considération, compter sur elle. De cette manière toute objectivation du réel est un calcul. « La généralisation du calcul à toute l'activité scientifique ne signifie donc pas une promotion de la technique, mais au contraire, le basculement hors du concret et dans l'abstraction. Une telle abstraction peut être non familière à l'homme, et à son rapport au langage usuel. -III- La pensée calculer une démonstration de la vérité

Une démonstration prend dès lors souvent la forme d’un calcul, le calcul étant justement l’application d’une règle à l’intérieur d’un système logique. Pour ces différentes raisons, il est d’usage de rattacher l’usage de la démonstration à la logique et aux mathématiques, demeurant sur le plan des idéalités, dans le champ de la vérité formelle. Parce que dans la démonstration la puissance de la logique se trouve libérée de toute retenue. La démonstration fournit des preuves évidentes de la vérité, elle la prouve, la démontre d’une manière logique, ou l’implication de la pensée calculée. Dans la démonstration, l’esprit est obligé de plier, de s’incliner et il ne peut pas fuir la vérité qui lui est fatalement imposée .Le point fort de la démonstration est d’obliger l’esprit à s’émanciper de toute opinion ou vue trop subjective. La contrainte logique de la démonstration nous oblige à abandonner nos opinions personnelles, nos fantaisies, pour nous soumettre à un système et à sa la logique. Elle nous apprend l’impartialité. Elle nous oblige à reconnaître la vérité comme ce qui est indépendant de nos opinions personnelles, comme ce qui est vrais pour tout esprit rationnel. Comme le montrait Aristote dans l’Organon, dans toute démonstration il est nécessaire de partir d’une pré-connaissance déjà admise. Il est nécessaire « que la science démonstrative parte de prémisses qui soient vraies, premières, immédiates, plus connues que la conclusion, antérieures à elle, et dont elles sont les causes «. Une démonstration ne crée rien. Elle transporte la vérité vers une conclusion. Dans la seconde préface de la Critique de la Raison pure, Kant montre son admiration face aux calcul pour cette aptitude à permettre un exercice de la raison dont la rigueur est un modèle. Par opposition, Kant discrédite la métaphysique, lieu selon lui de polémiques sans fin. « Par là on voit clairement pourquoi l’arithmétique et la géométrie sont beaucoup plus certaines que les autres sciences : c’est que seules elles traitent d’un objet assez pur et simple pour n’admettre absolument rien que l’expérience ait rendu incertain « Descartes, Règle pour la direction de l’esprit. La démonstration par une pensée calculée est de plus universelle, elle vaut pour tous et en tout temps tandis qu’il est possible que la preuve ne vaille que pour certaines personnes et dans certaines circonstances.de cette manière, la preuve contient l’incertitude, elle est affectée d’un degré de probabilité et fait l’objet d’un certain degré de croyance. Descartes va affirmer le rôle fondamental joué par l’évidence en mathématique. Il défend l’idée selon laquelle la simplicité de certaines vérités mathématiques rend impossible que quelqu’un se trompe à leur sujet. « Je tiens que l’invention de la forme des syllogismes est une des plus belles et des plus considérables de l’esprit humain, et même des plus considérables. C’est une espèce de mathématique universelle dont l’importance n’est pas assez connue ; et l’on peut dire qu’un art d’infaillibilité y est contenu, pourvu qu’on sache et qu’on puisse s’en servir, ce qui n’est pas toujours permis. « Leibniz, Nouveaux essais sur l’entendement humain. Leibniz avait affirmé que tout raisonnement pouvait être ramené à un calcul. Il présentait alors le projet d’une mathématique universelle, d’une théorie de la démonstration qui ne contiendrait aucune faille. Conclusion

La pensée qui calcule est une manière de démonter, une exigence rationnelle de preuve, de justification. La démonstration ne peut que montrer la cohérence formelle d’une proposition avec d’autres, elle montre aussi une vérité indubitable. Par ailleurs, toutes les vérités ne semblent pas relever de la démonstration et du raisonnement déductif, comme le soulignent les empiristes.

 

« Leibniz parle de « ce miracle de l'Analyse, prodige du monde des idées, objet presque amphibie entre l'Être et leNon-être ».

Entre le monde réel des phénomènes et le monde imaginaire de nos illusions, il y a le monde amphibiedes êtres idéaux et fictifs sur lesquels porte le nouveau calcul. -II- pour calculer il faut s'abstenir de penser : Mais donc si l'on prend en conte le résonnement précédent, une machine, un ordinateur par exemple, capable defaire des calculs serait capable de penser ?Pour que l'ordinateur pense, il faudrait qu'il puisse intuitivement appréhender un sens.

Or la machine ne connaît quela pensée discursive, pas la pensée intuitive (Est intuitif ce qui est objet d'intuition, participe à l'intuition ous'accompagne d'intuition.

L'intuition est une connaissance directe et immédiate qui se présente à pensée avec laclarté d'une évidence, qui servira de principe et de fondement au raisonnement discursif.

Est discursif ce quiprocède selon le discours logique, ce qui lié au raisonnement.).

Pour que des éléments signifiants soient manipulés, ilfaudrait que le sens puisse être entièrement formulé dans des propositions du langage.

Il faudrait aussi formuler lelangage naturel en langage logique.

Le prodige consisterait à ramener toutes les opérations de la pensée humaine àune forme de calcul interprétable par la machine, c'est-à-dire traduire tous les énoncés du langage naturel dans lelangage logique.La reconnaissance des données par contre n'est pas pensée par la machine.

Les données n'ont pas de sens ce nesont que des suites de signes.

Il suffit d'un espace, ou d'une liaison mal faite, pour que la machine ne puisse opérer.L'opérateur humain lui, va immédiatement comprendre en rectifiant l'erreur, par relation au contexte.

Enl'occurrence, c'est le programmeur qui est intelligent, pas la machine.La pensée du calcul, est une variété de la pensée discursive, c'est à dire du raisonnement.

La pensée rationnelle estla pensée du mental, tel que nous l'utilisons dans la communication.

Elle s'appuie sur des prémisses relevant d'unlarge consensus et fait usage du raisonnement pour se développer.Il existe d'autres formes de raisonnement que celui du calcul.

On peut raisonner de manière théorique dans lessciences, seulement pour tirer les conséquences d'une théorie admise et comparer avec une autre théorie.

On peutraisonner de manière purement philosophique en ayant en vue la résolution de problèmes non pas techniques,comme ceux de la science, mais plus généraux (ou bien métaphysiques).

La pensée discursive est bien sûrintentionnelle.

Mais une intention ne veut pas dire pour autant un calcul.

La visée de la vérité est une viséesuffisante pour le raisonnement.

La description phénoménologique, par exemple, est une pensée qui se déploie àpartir de la donation originaire d'une intuitionIl peut s'ajouter à la recherche théorique dans les sciences une visée technique, comme il en est des recherches surl'amélioration des matériaux, auquel cas le cheminement de l'esprit est étroitement relie à la production de résultats.Or, comme dans notre savoir la science est étroitement liée à la technique, nous pouvons en déduire que larecherche est le plus souvent liée à des applications possibles, si bien que la recherche est en effet calculatrice.Mais cela ne veut pas dire que toute pensée soit un calcul, ni même que toute pensée discursive soit un calcul.

Il ya toute une part de la pensée rationnelle qui peut effectivement se ramener au calcul.

Mais ce n'est pas toute lapensée rationnelle.

La pensée intuitive déborde le calcul.D'autre part, la pensée enveloppe aussi une dimension qui n'est pas rationnelle en deux sens : Premièrement lapensée infra rationnelle (pensée qui relève du vital) celle qui est à l'œuvre dans les phénomènes inconscients.

Freudnous a montré que les rationalisations préconscientes du mental peuvent très bien dissimuler des tendancesinconscientes (ou pulsions inconscientes), en sorte que celui qui prétend dans son raisonnement maîtriser sa penséepeut en même temps ne pas se rendre compte qu'une pensée infra rationnelle est aussi à l'œuvre dans son discours.Deuxièmement la pensée supra rationnelle qui est à l'œuvre (pensée d'où résulte jaillissement de l'intuition au-delàdu mental ordinaire), dans la création artistique, dans l'œuvre de l'écrivain, dans la poésie, dans l'imagination dupeintre et celle du musicien.

‘'Par le mot de penser, j'entends tout ce qui se fait en nous de telle sorte que nousl'apercevons immédiatement par nous même; c'est pourquoi non seulement entendre, vouloir, imaginer, mais aussisentir, est la même chose ici que penser.'’ DescartesIl y a dans le génie artistique un flux d'inspiration non négligeable qui n'est pas le cheminement lent, progressif de lapensée rationnelle.

Même la pensée rationnelle la plus rigoureuse procède encore bien souvent par fulgurationintuitive, plutôt que par les seuls moyens de la logique.Heidegger, lui, nie que le calcul soit une forme de pensée et réduit toute la science à n'être qu'une modalité ducalcul, pour lui « la science ne pense pas ».C'est donc une conception instrumentale de la science (elle est utile), avec un but précis (elle vise au bonheur deshommes).Donc, le savant, selon Heidegger, passe à côté de l'interrogation sur l'essence de la science.

Heidegger ditque la science moderne soumet le réel au calcul.

« Nous ne devons pas entendre ce terme au sens rétrécid'opérations faites sur des nombres.

Au sens large et essentiel, calculer veut dire : compter avec une chose, c'est-à-dire la prendre en considération, compter sur elle.

De cette manière toute objectivation du réel est un calcul.

»La généralisation du calcul à toute l'activité scientifique ne signifie donc pas une promotion de la technique, mais aucontraire, le basculement hors du concret et dans l'abstraction.

Une telle abstraction peut être non familière àl'homme, et à son rapport au langage usuel. -III- La pensée calculer une démonstration de la vérité Une démonstration prend dès lors souvent la forme d'un calcul, le calcul étant justement l'application d'une règle àl'intérieur d'un système logique.

Pour ces différentes raisons, il est d'usage de rattacher l'usage de la démonstration. »

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