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Dissertation de philosophie : L'idée de génie

Publié le 22/07/2010

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philosophie

Au début du XVIII ème siècle, le violoniste italien Giuseppe Tartini dit avoir composé sa « sonate du diable « en rêve grâce à un pacte scellé avec le diable pour le prix de son âme. En ce sens, nous nous interrogeons sur le processus de création de ce musicien. Ce dernier apparaît bien comme un génie doué d’une aptitude surnaturelle à créer quelque chose d’exceptionnel. En effet, la source plus ou moins mystérieuse de son inspiration lui a attribué un talent. Ainsi, le sujet nous invite à lier le talent à la forme qu’il prend. De ce fait, « l’idée de génie « permet bien à l’artiste, au scientifique ou au musicien de se rattacher au réel mais aussi de tendre vers un monde intelligible. Aussi, l’opinion commune semble attester du caractère inné du génie. Sa faculté de création procède donc de son essence même. Cependant, cette conception soulève un paradoxe essentiel. En effet, si l’idée de génie est innée, cela signifie que l’homme n’a plus besoin de travailler. Ainsi, il ne tendrait plus vers un but et se laisserait mener uniquement par son intuition surnaturelle. Cela ne nous conduirait-il pas à réduire notre connaissance du monde ? En effet, comment rendre compte d’une connaissance universelle dans un monde mouvant par le simple biais d’une source d’inspiration surnaturelle ? Tout d’abord, l’opinion commune admet que l’idée de génie procède du caractère inné d’une personne. Cependant, c’est en dépassant l’expression d’une idée trop conventionnelle, par le travail, que le génie est le plus créatif. En fait, la seule fin vers laquelle tend le génie n’est pas dans l’idée mais dans l’expression de son individualité.    Tout d’abord, considérons l’opinion commune selon laquelle l’idée de génie procède du caractère inné d’une personne qui n’admet pas forcément le travail. Le but vers lequel tend l’idée du génie tient à la nécessité d’éclairer le monde. En ce sens, l’idée apparaît comme la pensée qui se rattache au réel. Ainsi, Aristote s’est opposé au dualisme entre le corps et l’âme énoncé par Platon afin de rendre compte du monde sensible. Ainsi, le génie n’est pas uniquement celui qui se détache du monde sensible pour tendre vers le monde « intelligible « des Idées. En effet, le génie c’est aussi celui qui est capable de rendre compte du monde sensible par ses idées. Ainsi lorsque Galilée tente d’expliquer au monde que la terre est ronde il tend à rendre plus compréhensible le monde sensible.  Pareillement, pour les Empiristes, l’idée apparaît comme une copie plus faible des impressions sensibles. De la même manière l’idée de génie apparaît comme une utilité. En effet, l’idée nous permet de donner une image à la réalité. Ainsi, lorsque nous pensons à l’idée d’une chaise, nous voyons alors l’image d’une chaise dans notre esprit. L’idée de génie est donc formatrice puisqu’elle nous permet d’expérimenter de nouvelles idées à chaque instant. Après s’être interrogé sur le but de l’idée de génie il est aussi nécessaire de se demander d’où elle provient.    Dans l’antiquité, le génie tire son inspiration des divinités. Ainsi l’étymologie du mot « génie « vient du mot latin « genius « qui signifie avant toute chose « la divinité «. Ainsi la source d’inspiration de l’idée du génie apparaît comme plus ou moins mystérieuse. Dans son dialogue du Ion, Platon considère que la poésie n’est pas un effet de l’art puisqu’elle naît de l’inspiration divine. C’est donc par l’emprise d’une force surnaturelle que le poète réussi son œuvre. Pareillement, les muses apparaissent comme des « pierres magnétiques « qui attirent le poète vers un talent prometteur.  En s’interrogeant sur la source de création des poètes, Platon justifie l’inspiration divine en affirmant que le génie ne peut réussir que dans un seul et même domaine. En effet, Ion maîtrise parfaitement les vers du grand Homère mais il ne connaît rien des autres poètes. Aussi, Platon atteste que les muses de l’inspiration ne peuvent étendre le talent d’un homme à tous les domaines : « Chacun n’est capable de bien composer que dans le genre vers lequel la muse l’a poussée «. Ainsi on ne reconnaît pas le génie en tant que tel mais seulement la source d’inspiration qui l’a poussée à créer son œuvre.    Au regard de ces deux conceptions à propos de l’idée et de la source d’inspiration du génie il semble que l’inspiration divine prime. En effet, l’idée ne prend naissance qu’en dernier après avoir trouvé sa source hors du génie lui-même. Aussi Descartes distingue trois types d’idées selon leurs origines. Il admet tout d’abord qu’il existe des idées innées « nées avec moi «, ensuite il considère l’idée qui provient du dehors, les idées « adventices «, enfin il affirme l’existence d’idées formées par moi-même, les idées « factices «. Si l’on considère le caractère inné des idées, alors il n’y a pas plus d’inspiration divine, seulement comment se représenter la source d’une connaissance venue de nulle part si ce n’est par ma propre expérience ? Pareillement n’y aurait-il pas un danger pour le génie qui considère ses propres idées préconçues comme valables ? Il risquerait en effet de ne pas considérer autrui dans son individualité.  Ainsi, lorsque Kant considère l’idée de génie en tant qu’un caractère représentatif de la pensée humaine il rend mieux compte de la nécessité même de l’idée. En effet, c’est seulement lorsque la raison s’efforce de penser au-delà de l’expérience possible que l’idée de génie montre son utilité. Grâce à elle, l’existence de l’âme s’affirme au-delà de la représentation des réalités subjectives. Ainsi si je me borne à penser l’idée d’un lit comme la conception préconçue que je lui avais donné je ne me représente pas la diversité de cette idée de lit. Il est donc nécessaire que je tende vers une conception qui me dépasse.    Cependant, lorsque nous affirmons que l’idée ne prend naissance qu’en dernier ressort dans l’expérience sensible, nous réduisons la connaissance à une généralisation. En effet, une idée ne doit pas se contenter de changer à chaque instant, elle doit aussi rendre compte de la régularité des phénomènes naturels.    En fait, c’est en dépassant l’expression d’une idées trop conventionnelle, par le biais du travail, que le génie a le plus de chance de montrer son inventivité. En effet, le génie ne doit pas être perçue comme un être transcendant. Comme tout à chacun, le génie travaille pour accoucher d’une expression unique et originale. Ainsi lorsque le peintre représente une partie de l’anatomie humaine, son génie ne réside pas uniquement dans son œuvre, il réside aussi dans les moyens qu’il s’est donné pour parvenir à son but. A force d’observer et de travailler la forme de telle ou telle partie de l’anatomie, le génie apparaît comme « un être en puissance « qui continue toujours de persévérer. En effet, si l’être humain ne se donnait pas de but comment pourrait-il avancer par l’unique force d’une inspiration divine ?  Dans la même perspective, Boileau, dans son Art poétique, lie la source du beau à la raison. En effet, il admet que le poète travaille toujours à perfectionner son œuvre grâce aux règles qu’il se fixe. Ainsi les règles classiques lui permettent de toujours tendre vers un but tout en surmontant les obstacles plus aisément.    Le génie n’apparaît donc pas comme un « surhomme «. D’ailleurs certains auteurs admettent que le génie est plutôt atteint d’une pathologie qui nourrit sa création. En effet, pour Nietzsche, l’artiste n’apparaît pas comme un être supérieur à autrui. Dans son Humain trop humain, Nietzsche affirme que croire en une « divinité « des artistes est un caprice de la raison. Le génie apparaît donc comme un être connu de tous qui s’affirme uniquement par sa production et par sa persévérance.  De plus, dans son problème XXX, Aristote continue de s’opposer au dualisme de Platon en affirmant que la création du génie est rendue par un mal venue du corps et de l’âme. Ainsi, il y a différentes façons d’être mélancolique selon la nature et l’essence même des génies. Selon lui, l’excès de « bile noire « (melas kholè*) et le déséquilibre des humeurs témoignent chez les génies d’une maladie mais aussi et surtout d’une nature exceptionnelle. L’humeur mauvaise de la mélancolie n’est donc plus une malédiction divine mais un don que l’homme se fait à lui-même.  En fait, il ne semble plus y avoir de véritable alternative entre le génie et le fou. Ainsi, Proust définit le personnage de Swann (dans la partie « un amour de Swann « de sa Recherche du temps perdu) comme un amoureux transis qui se laisse emporter et aveugler par sa folie. Aussi cette folie n’est pas inutile puisqu’elle permet de rendre compte de la « vraie vie «. En effet, pour Proust, le génie se manifeste grâce à l’art et la rêverie qui permettent à Swann d’explorer tout le pouvoir de son imagination. En effet, si nous ne pouvons connaître la réalité de l’homme par l’intelligence, il ne reste qu’un refuge à la vérité ; celui de l’art et de la littérature.    Finalement c’est bien grâce aux moyens d’expressions que la puissance de l’idée du génie peut se manifester. Selon Scheler, plus ces moyens d’expression sont élaborés et plus le génie devient un créateur en puissance. En s’inspirant de Platon, il affirme que cette notion s’applique notamment aux domaines d’exercice de l’artiste, du philosophe, du sage, du législateur et du juge.  Dans la même perspective, nous constatons que le génie est un être qui tend constamment vers une évolution. Il ne cesse pas de persévérer et il se donne toujours de nouveaux moyens. Chez les scientifiques, cette caractéristique semble essentielle. En effet, les nombreuses découvertes de la Renaissance ont permis de mettre fin à un monde « obscurantiste «. Un peu plus tard, les scientifiques et philosophes des Lumières ont continué à tendre vers la perfectibilité. Ils apparaissent comme des génies non seulement pour leurs découvertes mais aussi pour leurs idées. En effet ces dernières ont soufflé un vent de libertés pour les peuples opprimés.    Cependant cette analyse pose un dernier paradoxe. En effet, si l’on considère que le génie d’une idée n’est possible que par le travail et la perfectibilité vers laquelle doit tendre l’homme, qu’en est-il de la nature et de l’essence même du génie ? Peut-il toujours exercer son libre-arbitre devant une conception trop conventionnelle des idées ?    En fait, la seule fin vers laquelle tend le génie n’est pas dans l’idée mais dans l’expression de son individualité. C’est en ce sens que le génie échappe aux règles que l’âge classique avait définie. En effet, cela lui permet d’exprimer le caractère propre de son génie. Ainsi, lorsque le peintre Magritte peint une pipe en affirmant que « ceci n’est pas une pipe « il montre toute sa singularité. En effet, au lieu d’imiter la nature, l’artiste parvient à s’emparer de l’essence même de cet objet. Il s’approprie ensuite une nouvelle signification. Ainsi il le fait sortir de lui-même et ne se contente plus de la simple « mimesis «. En ce sens, le génie s’exprime et se reflète dans l’œuvre en dépassant les conditions empiriques de la production.  Pareillement, le génie de l’homme n’est pas dans la convention technique de l’expression. En effet, si Shakespeare est considéré comme le génie du théâtre c’est bien par ce qu’il n’a pas suivie les règles des classiques. Au lieu de cela il a su faire « œuvre créatrice «. Ainsi le génie n’est plus cet être assujettit aux règles des classiques. Il invente lui-même et produit ses propres règles.  Ainsi une critique d’art apparaît meilleure lorsque l’on prend en compte la spécificité de l’œuvre. Il ne faut pas se borner à prendre en compte le contexte historique où la vie du génie. Ce qui importe est uniquement le sens qui surgit de l’œuvre et qui dévoile l’intention de son créateur.    C’est en ce sens que le créateur parait dépasser sa propre créature. En effet, l’ « igenium « de l’idée du génie est ce qui préside avant sa naissance. Ainsi, Mozart et Beethoven apparaissent comme des être « nés pour « faire de la musique. Ce qui compte n’est pas leurs œuvres en elle-même mais toute la nature du grand personnage qui se cache derrière.  Pareillement, le philosophe Alain affirme que le but et la fin vers laquelle doit tendre le génie n’est pas son œuvre : « l’Art n’a pas pour fin d’exprimer une idée «. Ce qui prime c’est la puissance et l’expression qu’il donne à son idée. En effet, en imaginant un artiste qui aurait déjà en tête le produit finit de son œuvre, on se rend compte que le résultat ne pourra pas rendre compte de la puissance de son imagination. Dans le même sens, Malraux écrit : « La relation entre les théories et les oeuvres appartient souvent à la comédie de l’esprit. Les artistes mettent en théorie ce qu’ils voudraient faire, mais font ce qu’ils peuvent. «    Finalement, le génie ne rend pas uniquement compte de la singularité de son idée, il apparaît aussi comme un législateur d’exception voué à défendre la cause d’autrui. Ainsi, pour Victor Hugo, l’artiste doit travailler à rendre son œuvre utile. Il s’oppose ainsi à la conception de « L’Art pour l’Art « de Théophile Gautier selon laquelle l’Art est une beauté formelle et inutile. Ainsi le génie apparaît comme un être responsable qui accomplit une sorte de mission « divine « au service du progrès. Aussi l’idéal de l’idée et le réel doivent s’allier pour le bien commun.  Le génie apparaît donc comme un être rare qui est le seul à pouvoir voir au-delà du monde sensible dans l’intérêt du « bien commun «. Le but ultime vers lequel doit tendre le génie n’est pas dans la réalisation de son œuvre. En effet sa seule fin est de préparer la foule au véritable savoir afin de toujours tendre vers une universalité. Le génie ne doit pas être une machine d’imitation et de production il doit viser un idéal de générosité.    Cette analyse nous a permis d’évaluer le processus de création qui lie l’idée au génie. En effet, le génie n’est pas seulement cet être doté d’une capacité surnaturelle. L’idée de génie nécessite un travail qui tend vers le dépassement de soi. En considérant le mouvement perpétuel du monde et de notre existence, il semble assez réducteur d’assimiler la connaissance du génie à une transcendance. En fait, le véritable génie est celui qui ne subordonne pas son idée à son œuvre. En quelque sorte, l’idée du génie se traduit par son caractère hors du commun qui le pousse à suivre ses désirs et ses passions. Le génie ne doit pas apparaître comme une machine qui ne sert qu’à produire et dont l’unique but est de devenir plus performante qu’une autre machine. Finalement, l’idée de génie est semblable à l’œuvre des symbolistes qui cherchent à déchiffrer les mystères au nom d’une universalité.

philosophie

« telle partie de l'anatomie, le génie apparaît comme « un être en puissance » qui continue toujours de persévérer.

Eneffet, si l'être humain ne se donnait pas de but comment pourrait-il avancer par l'unique force d'une inspirationdivine ?Dans la même perspective, Boileau, dans son Art poétique, lie la source du beau à la raison.

En effet, il admet que lepoète travaille toujours à perfectionner son œuvre grâce aux règles qu'il se fixe.

Ainsi les règles classiques luipermettent de toujours tendre vers un but tout en surmontant les obstacles plus aisément. Le génie n'apparaît donc pas comme un « surhomme ».

D'ailleurs certains auteurs admettent que le génie est plutôtatteint d'une pathologie qui nourrit sa création.

En effet, pour Nietzsche, l'artiste n'apparaît pas comme un êtresupérieur à autrui.

Dans son Humain trop humain, Nietzsche affirme que croire en une « divinité » des artistes est uncaprice de la raison.

Le génie apparaît donc comme un être connu de tous qui s'affirme uniquement par saproduction et par sa persévérance.De plus, dans son problème XXX, Aristote continue de s'opposer au dualisme de Platon en affirmant que la créationdu génie est rendue par un mal venue du corps et de l'âme.

Ainsi, il y a différentes façons d'être mélancolique selonla nature et l'essence même des génies.

Selon lui, l'excès de « bile noire » (melas kholè*) et le déséquilibre deshumeurs témoignent chez les génies d'une maladie mais aussi et surtout d'une nature exceptionnelle.

L'humeurmauvaise de la mélancolie n'est donc plus une malédiction divine mais un don que l'homme se fait à lui-même.En fait, il ne semble plus y avoir de véritable alternative entre le génie et le fou.

Ainsi, Proust définit le personnagede Swann (dans la partie « un amour de Swann » de sa Recherche du temps perdu) comme un amoureux transis quise laisse emporter et aveugler par sa folie.

Aussi cette folie n'est pas inutile puisqu'elle permet de rendre compte dela « vraie vie ».

En effet, pour Proust, le génie se manifeste grâce à l'art et la rêverie qui permettent à Swannd'explorer tout le pouvoir de son imagination.

En effet, si nous ne pouvons connaître la réalité de l'homme parl'intelligence, il ne reste qu'un refuge à la vérité ; celui de l'art et de la littérature. Finalement c'est bien grâce aux moyens d'expressions que la puissance de l'idée du génie peut se manifester.

SelonScheler, plus ces moyens d'expression sont élaborés et plus le génie devient un créateur en puissance.

Ens'inspirant de Platon, il affirme que cette notion s'applique notamment aux domaines d'exercice de l'artiste, duphilosophe, du sage, du législateur et du juge.Dans la même perspective, nous constatons que le génie est un être qui tend constamment vers une évolution.

Il necesse pas de persévérer et il se donne toujours de nouveaux moyens.

Chez les scientifiques, cette caractéristiquesemble essentielle.

En effet, les nombreuses découvertes de la Renaissance ont permis de mettre fin à un monde« obscurantiste ».

Un peu plus tard, les scientifiques et philosophes des Lumières ont continué à tendre vers laperfectibilité.

Ils apparaissent comme des génies non seulement pour leurs découvertes mais aussi pour leurs idées.En effet ces dernières ont soufflé un vent de libertés pour les peuples opprimés. Cependant cette analyse pose un dernier paradoxe.

En effet, si l'on considère que le génie d'une idée n'est possibleque par le travail et la perfectibilité vers laquelle doit tendre l'homme, qu'en est-il de la nature et de l'essence mêmedu génie ? Peut-il toujours exercer son libre-arbitre devant une conception trop conventionnelle des idées ? En fait, la seule fin vers laquelle tend le génie n'est pas dans l'idée mais dans l'expression de son individualité.

C'esten ce sens que le génie échappe aux règles que l'âge classique avait définie.

En effet, cela lui permet d'exprimer lecaractère propre de son génie.

Ainsi, lorsque le peintre Magritte peint une pipe en affirmant que « ceci n'est pas unepipe » il montre toute sa singularité.

En effet, au lieu d'imiter la nature, l'artiste parvient à s'emparer de l'essencemême de cet objet.

Il s'approprie ensuite une nouvelle signification.

Ainsi il le fait sortir de lui-même et ne secontente plus de la simple « mimesis ».

En ce sens, le génie s'exprime et se reflète dans l'œuvre en dépassant lesconditions empiriques de la production.Pareillement, le génie de l'homme n'est pas dans la convention technique de l'expression.

En effet, si Shakespeareest considéré comme le génie du théâtre c'est bien par ce qu'il n'a pas suivie les règles des classiques.

Au lieu decela il a su faire « œuvre créatrice ».

Ainsi le génie n'est plus cet être assujettit aux règles des classiques.

Ilinvente lui-même et produit ses propres règles.Ainsi une critique d'art apparaît meilleure lorsque l'on prend en compte la spécificité de l'œuvre.

Il ne faut pas seborner à prendre en compte le contexte historique où la vie du génie.

Ce qui importe est uniquement le sens quisurgit de l'œuvre et qui dévoile l'intention de son créateur. C'est en ce sens que le créateur parait dépasser sa propre créature.

En effet, l' « igenium » de l'idée du génie estce qui préside avant sa naissance.

Ainsi, Mozart et Beethoven apparaissent comme des être « nés pour » faire de lamusique.

Ce qui compte n'est pas leurs œuvres en elle-même mais toute la nature du grand personnage qui secache derrière.Pareillement, le philosophe Alain affirme que le but et la fin vers laquelle doit tendre le génie n'est pas son œuvre :« l'Art n'a pas pour fin d'exprimer une idée ».

Ce qui prime c'est la puissance et l'expression qu'il donne à son idée.En effet, en imaginant un artiste qui aurait déjà en tête le produit finit de son œuvre, on se rend compte que lerésultat ne pourra pas rendre compte de la puissance de son imagination.

Dans le même sens, Malraux écrit : « Larelation entre les théories et les oeuvres appartient souvent à la comédie de l'esprit.

Les artistes mettent en théoriece qu'ils voudraient faire, mais font ce qu'ils peuvent.

» Finalement, le génie ne rend pas uniquement compte de la singularité de son idée, il apparaît aussi comme unlégislateur d'exception voué à défendre la cause d'autrui.

Ainsi, pour Victor Hugo, l'artiste doit travailler à rendre sonœuvre utile.

Il s'oppose ainsi à la conception de « L'Art pour l'Art » de Théophile Gautier selon laquelle l'Art est unebeauté formelle et inutile.

Ainsi le génie apparaît comme un être responsable qui accomplit une sorte de mission. »

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