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Diviser le travail, est-ce séparer les hommes ?

Publié le 11/05/2012

Extrait du document

travail
Car cette forme de division du travail paraît difficilement effaçable, malgré les efforts du régime soviétique pour faire émerger dans les années trente, par exemple, une littérature ou des expressions artistiques directement produites par les ouvriers ou paysans... Dans la mesure où le travail intellectuel est rétribué selon d'autres critères de valeur que le travail manuel, leur opposition semble devoir être une forme durable de séparation entre les membres d’une même société.
— Lectures
• Rousseau, Discours sur l'Origine et les causes de l'inégalité parmi les hommes
• Marx, Manifeste du Parti communiste
• Smith, De la Richesse des nations
— Document
Chercher un travail pour le gain, c’est maintenant un souci commun à presque tous les habitants des pays de civilisations ; le travail leur est un moyen, il a cessé d'être un but en lui-même : aussi sont-ils peu difficiles dans leur choix pourvu qu 'ils aient gros bénéfice. Mais il est des natures plus rares qui aiment mieux périr que travailler sans joie ; des difficiles, des gens qui ne se contentent pas de peu et qu'un gain abondant ne satisfera pas s'ils ne voient pas le gain des gains dans le travail même. Les artistes et les contemplatifs de toute espèce font partie de cette rare catégorie humaine, mais aussi ces oisifs qui passent leur existence à chasser ou à voyager, à s'occuper de galants commerces ou à courir les aventures. Ils cherchent tous le travail et la peine dans la mesure où travail et peine peuvent être liés au plaisir, et, s'il le faut, le plus dur travail, la pire peine. Mais sortis de là, ils sont d'une paresse décidée, même si cette paresse doit entraîner la ruine, le déshonneur, les dangers de mort ou de maladie. Ils craignent moins l'ennui qu 'un travail
...

travail

« sera elle-même divisée en catégories étanches.

Il est vrai que les castes supé­ rieures (philosophes-dirigeants et soldats) ne produiront rien.

au sens matériel du terme, mais on peut considérer que leurs tâches constitueront néanmoins leur tra­ vail, dans une acception plus moderne que celle de l'auteur de La République.

Doit-on en conclure que la division du travail va nécessairement de pair avec la division de la société ? • Le concept philosophique du travail, tel qu'il s'élabore (tardivement) à travers les réflexions de Rousseau, Hegel et Marx, insiste sur la double transformation qu'il implique: transformation du milieu naturel de l'être humain, mais aussi, et simultanément, transformation de l'homme lui-même.

Comme il s'agit, par défini­ tion, d'un homme intégré dans une organisation sociale, il semble que toute modi­ fication dans la conception du travail lui-même entraîne une modification dans la société humaine.

• C'est bien une telle modification qui est d'ailleurs attendue, par l'économie classique libérale, de la division du travail : à en croire Adam Smith, cette der­ nière n'a que des avantages.

et doit aboutir à.

• On doit cependant constater que, historiquement, les choses ne se sont pas déroulées aussi harmonieusement.

Le travailleur, ou l'> hegelien, sera décrit par Marx comme soumis à une aliénation généralisée qui, du point de vue marxiste.

est le résultat le plus notable de la division du travail.

Autrement dit, à un travail divisé correspondent à la fois un homme lui-même divisé (c'est-à-dire incomplet) et une société divisée (c'est-à-dire traversée par la lutte des classes).

• Si, comme l'affirme le début du Manifeste du Parti communiste,>, cette dernière résulte nécessairement de l'organisation sociale du travail, c'est-à-dire de sa division.

Ce qu'avait Adam Smith, c'est que les échanges, par exemple, ne s'effectuent pas directement d'un travailleur à un autre; c'est aussi.

et olus fondamentalement, que les travailleurs sont rarement propriétaires de leurs outils de productiOn (cette propriété peut caractériser des artisans indépendants, mais certainement pas des ouvriers de manufactures, alors que c'est à propos de ces derniers qu'Adam Smith vante la division du travail): c'est encore que dans la société industrielle s'affirme la possibilité d'un travail très particulier.

qui est celui du capital ...

Ainsi apparaît-il que la division du travail est étroitement liée à la lutte des classes, et que la survie de l'une va de pair avec celle de l'autre.

• Ne peut-on cependant concevoir une société dans laquelle la division du travail ne produirait pas d'inégalités? C'est en un sens ce qu'entrevoit Rousseau, mais de façon rétrospective, lorsqu'il décrit la seconde période de l'histoire humaine, égale­ ment la plus brève, celle du bonheur vécu dans les premières sociétés de l'homme >.

Période heureuse en effet.

où la propriété se justifie par le travail accompli.

mais à l'intérieur de laquelle réside déjà une source d'inégalité- qui est bien naturelle et non sociale puisqu'elle consiste simplement en la différence de puissance physique dont dispose chaque individu.

L'homme fort produit plus que le faible : il aura donc davantage à échanger.

et même si le second travaille aussi. »

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