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Doit on dire la science ou les sciences ?

Publié le 24/08/2005

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b) Quant à la science (au singulier) nous retrouvons les ambiguïtés dont il a été question précédemment. Ce singulier a-t-il un sens subjectif ou objectif ?Quand un savant meurt, meurt avec lui la science qu'il possède. D'abord, la science au sens de faculté de connaître, comme dans le terme « science de l'avenir » ; toutefois, notons-le en passant, cette acception est vieillie. Ensuite, la science au sens de savoir, l'ensemble des connaissances : ce qu'il savait, le mort ne le sait plus. Mais cette acception est aussi objective : si le fait de savoir est subjectif, ce qu'on sait appartient au monde des objets de pensée ; nous pouvons appliquer à la science le fameux axiome des phénoménologues : la science est toujours science de quelque chose.Si de la science du savant nous passons à la science en soi, nous tombons sur une autre difficulté. Cette science est évidemment objective. Mais si nous examinons ce que recouvre ce terme, nous trouvons toute une série de sciences différentes ; nous ne trouvons pas « la science ». Sans doute, ces différentes sciences présentent des caractères communs qui leur méritent le nom de science.

« b) Au contraire, dans d'autres cas, « science » désigne, non pas ce que l'on sait, mais le fait de savoir ; non pas uncertain objet de connaissance, mais le fait de connaître : on a alors l'acception abstraite.

C'est en ce sens que l'onattribue aux prophètes la science de l'avenir, que l'on dit « savoir de science certaine »... c) Malheureusement il est des cas ambigus.

On parle des progrès de la science, mais qu'entend-on par là ? Le faitque, grâce à la prolongation de la scolarité et aux multiples moyens de vulgarisation scientifique, ils sont de plus enplus nombreux ceux qui ont, du domaine étudié par les savants, une certaine connaissance et une connaissanceplus approfondie ? « Science » serait pris alors au sens abstrait.

Mais ne veut-on pas dire plutôt que les savantsétendent le domaine du connu, acquièrent des connaissances nouvelles ? Dans ce cas, nous aurions l'acceptionconcrète.

On peut croire aussi que la science est alors personnifiée et qu'on la voit, tel un conquérant, occuper denouveaux territoires.

D'ailleurs, la personne en question peut s'identifier plus ou moins consciemment au savant ou àla personne morale constituée par l'ensemble des chercheurs : c'est bien ainsi, semble-t-il, qu'il faut comprendre lestextes dans lesquels il est dit comment procède la science, à quels obstacles elle se heurte...Pour tâcher de réduire ces ambiguïtés, nous allons recourir à une autre distinction. B.

Acception objective et acception subjective.

— Est objectif ce qui existe en dehors du sujet pensant etindépendamment de lui ; subjectif ce qui n'a pas de réalité hors du sujet-pensant. a) Les sciences constituent une réalité objective.

Sans doute, elles résultent d'une activité subjective, mais unefois constituées, elles possèdent une existence propre que n'affectent pas les accidents qui peuvent survenir dansl'existence des hommes de science : qu'un grand physicien s'endorme ou meure, la physique subsiste sans lui. b) Quant à la science (au singulier) nous retrouvons les ambiguïtés dont il a été question précédemment.

Cesingulier a-t-il un sens subjectif ou objectif ?Quand un savant meurt, meurt avec lui la science qu'il possède.

D'abord, la science au sens de faculté de connaître,comme dans le terme « science de l'avenir » ; toutefois, notons-le en passant, cette acception est vieillie.

Ensuite,la science au sens de savoir, l'ensemble des connaissances : ce qu'il savait, le mort ne le sait plus.

Mais cetteacception est aussi objective : si le fait de savoir est subjectif, ce qu'on sait appartient au monde des objets depensée ; nous pouvons appliquer à la science le fameux axiome des phénoménologues : la science est toujoursscience de quelque chose.Si de la science du savant nous passons à la science en soi, nous tombons sur une autre difficulté.

Cette scienceest évidemment objective.

Mais si nous examinons ce que recouvre ce terme, nous trouvons toute une série desciences différentes ; nous ne trouvons pas « la science ».

Sans doute, ces différentes sciences présentent descaractères communs qui leur méritent le nom de science.

Mais ces caractères ne constituent pas la science.

Ilsrenvoient plutôt aux processus par lesquels s'obtient la vérité scientifique et, par là, à la subjectivité. Conclusion. — Après divers tâtonnements, nous voilà à même de répondre à la question posée : « Faut-il dire la science ou les sciences ?L'un et l'autre peuvent se dire puisqu'ils se disent en fait et qu'on les rencontre chez des écrivains qui connaissentle bon usage.Mais, vue la fréquente ambiguïté du terme, nous reconnaîtrons qu'il est préférable d'éviter « la science ».

Toutefois,nous hésiterions à affirmer d'une façon absolue qu' « il faut » dire « les sciences ».. »

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