Devoir de Philosophie

Doit-on rejeter les apparences au nom de la vérité ?

Publié le 26/08/2005

Extrait du document

Problématique.L'apparence est la forme sous laquelle nous sont présentés les objets de l'expérience. La notion d'apparence permet donc d'introduire la distinction entre la chose en soi et son apparence même, laquelle serait dépourvue de vérité. Cette distinction peut être mise en question, puisque nous n'avons de rapport avec les choses que parce qu'elles nous apparaissent. L'apparence qui cache la chose est aussi ce qui la dévoile, la vérité ne pourra dès lors se saisir que dans l'apparence. Plan détaillé: 1) Critique du monde sensible. a) L'apparence est sensible.L'apparence relève, par excellence, du domaine du sensible. L'apparence est perçue par les sens et non par l'entendement. Or le sensible, à la différence de l'intelligible, est soumis au changement au devenir.

« pas par la faculté d'imaginer. Qu'est-ce maintenant que cette extension (1) ? N'est-elle pas aussi inconnue, puisque dans la cire qui se fond elleaugmente, et se trouve encore plus grande quand elle est entièrement fondue, et beaucoup plus encore quand lachaleur augmente davantage ? Et je ne concevrais pas clairement et selon la vérité ce que c'est que la cire, si je nepensais qu'elle est capable de recevoir plus de variétés selon l'extension, que je n'en ai jamais imaginé.

Il faut doncque je tombe d'accord, que je ne saurais pas même concevoir par l'imagination ce que c'est que cette cire, et qu'iln'y a que mon entendement seul qui le conçoive; je dis ce morceau de cire en particulier, car pour la cire engénéral, il est encore plus évident.

Or quelle est cette cire, qui ne peut être conçue que par l'entendement oul'esprit ? Certes c'est la même que je vois, que je touche, que j'imagine, et la même que je connaissais dès lecommencement.

Mais ce qui est à remarquer, sa perception, ou bien l'action par laquelle on l'aperçoit, n'est pointune vision, ni un attouchement, ni une imagination, et ne l'a jamais été, quoiqu'il le semblât ainsi auparavant, maisseulement une inspection de l'esprit, laquelle peut être imparfaite et confuse, comme elle était auparavant, ou bienclaire et distincte, comme elle est à présent, selon que mon attention se porte plus ou moins aux choses qui sont enelle, et dont elle est composée." (1) L'extension désigne la portion d'espace occupée par un corps. Méditations métaphysiques (1641), Méditation seconde, traduction du duc de Luynes revue par Descartes. b) L'illusion. A la limite les apparences sont le domaine de l'illusion.

On pourra songer à n'importe quel exemple d'illusion d'optiqueou aux mirages pour éclaircir ce point: le mirage est en effet l'apparence pure, à quoi ne correspond aucune réalité.L'apparence n'est plus alors apparence de rien et ne peut nous mener qu'à l'erreur.

L'art de l'illusionniste est ainsicelui du sophiste, qui joue avec les apparences de la vérité par des raisonnements captieux, désireux de tromper lenaïf ou l'ignorant. c) Apparence et science. L'apparence, objet de la sensation, ne peut être l'objet d'aucune science.

La science, c'est précisément laconnaissance en tant qu'elle s'oppose à l'opinion.

L'opinion se contente de l'apparence sans chercher la vérité.

Lasensation, même si elle s'accorde par hasard à la vérité, ne se confond jamais avec elle parce qu'elle demeure dansle singulier, la science étant toujours science de l'universel. II.

L'apparence comme matière de la connaissance. 1.

Connaissance et expérience.La connaissance débute cependant avec l'expérience, même si elle s'élève à l'universel.

La connaissance est eneffet cette tentative de dépasser la singularité du fait, tel qu'il est donné dans l'apparence, pour accéder àl'universel.

En ce sens, la connaissance a affaire aux apparences.

La vérité ne peut être une vérité qui néglige lesapparences, qui sont la seule matière sur laquelle la connaissance peut s'exercer. 2.

L'apparence est la manière dont les choses nous apparaissent.Les objets de la connaissance ne nous sont en effet donnés que pour autant qu'ils nous apparaissent.

Nous n'avonspas accès à une quelconque chose en soi mais seulement à des apparences avec lesquelles il nous faut composer.Nous ne savons en ce sens rien de ce que peut être la chose qui nous apparaît, mais seulement qu'elle nousapparaît et comment elle nous apparaît. 3.

Le phénomène comme matière de la connaissance.La distinction kantienne entre le phénomène et la chose en soi permet de penser l'apparence dans sa positivité :soumise aux formes a priori de la sensibilité (l'espace et le temps), les apparences ne nous apparaissent pasn'importe comment.

L'application des catégories de l'entendement au phénomène permet de faire de celui-ci unobjet de science, et le seul objet possible de science (la chose en soi est, par définition, inconnaissable). III.

Apparence et art. 1.

La vérité en art.Ce qui vaut pour la vérité scientifique peut se penser aussi dans le domaine de l'art.

Le beau est ce qui nousapparaît dans sa plus grande vérité : ce qui est beau, ce n'est pas une reproduction servile d'un objet réel, mais lachose en sa plus grande perfection.

L'apparence est ce qui révèle la vérité de la chose représentée : l'artiste quijoue sur les apparences n'est pas l'illusionniste ou le faussaire, mais celui qui se sert des apparences pour nousmontrer l'objet beau dans sa plus grande vérité.

L'apparence nous fait accéder à une vérité supérieure à celle de lascience objective. 2.

Vérité et interprétation.La vérité de l'apparence n'est plus dès lors celle qui ne peut être qu'une mais celle qu'interprète l'artiste.Interpréter, ce n'est pas donner des choses une connaissance univoque, mais au contraire montrer en quoi leurvérité ne s'épuise pas dans une interprétation unique.

Le sens de la vérité est lui-même à revoir : ce n'est pas. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles