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Donner sa parole est-ce aliéner sa liberté (Promesse et liberté) ?

Publié le 27/02/2008

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) Je m'aperçois bientôt ainsi que si je peux bien vouloir le mensonge, je ne peux en aucune manière vouloir une loi universelle qui commanderait de mentir ; en effet, selon une telle loi, il n'y aurait plus à proprement parler de promesse, car il serait vain de déclarer ma volonté concernant mes actions futures à d'autre hommes qui ne croiraient point à cette déclaration ou qui, s'ils y ajoutaient foi étourdiment, me payeraient exactement de la même monnaie (...) »     Transition : Ne suis-je malgré tout pas toujours libre de ne pas tenir mes promesses, de même que je suis toujours libre de faire le mal alors que je connais le bien ou de ne pas obéir à la loi, qu'elle soit positive (la loi d'un État) ou morale ?        2.    Je suis toujours libre de ne pas tenir mes promesses.    a)    Je peux toujours ne pas tenir ma promesse, même s'il m'en faudra assumer les conséquences.   On peut ici reprendre le texte de Kant et montrer que les conséquences ne sont pas seulement des ennuis avec la justice, la vengeance de celui que j'ai lésé ou encore la perte d'un ami, mais à la fois l'immoralité de ma conduite et son irrationalité.      b)    J'ai le droit de ne pas tenir une promesse qu'on m'a extorquée sous la contrainte.   Texte : Spinoza, Traité théologico-politique, chapitre XVI, traduction Charles Appuhn. « (...) personne ne promettra sinon par ruse d'abandonner quelque chose du droit qu'il a sur tout, et que personne absolument ne tiendra la promesse qu'il a pu faire, sinon par crainte d'un mal plus grand ou espoir d'un plus grand bien.

« à d'autre hommes qui ne croiraient point à cette déclaration ou qui, s'ils y ajoutaient foi étourdiment, mepayeraient exactement de la même monnaie (...) » Transition : Ne suis-je malgré tout pas toujours libre de ne pas tenir mes promesses, de même que je suis toujours libre de fairele mal alors que je connais le bien ou de ne pas obéir à la loi, qu'elle soit positive (la loi d'un État) ou morale ? 2.

Je suis toujours libre de ne pas tenir mes promesses. a) Je peux toujours ne pas tenir ma promesse, même s'il m'en faudra assumer lesconséquences. On peut ici reprendre le texte de Kant et montrer que les conséquences ne sont pas seulement desennuis avec la justice, la vengeance de celui que j'ai lésé ou encore la perte d'un ami, mais à la foisl'immoralité de ma conduite et son irrationalité. b) J'ai le droit de ne pas tenir une promesse qu'on m'a extorquée sous la contrainte. Texte : Spinoza, Traité théologico-politique , chapitre XVI, traduction Charles Appuhn. « (...) personne ne promettra sinon par ruse d'abandonner quelque chose du droit qu'il a sur tout, et quepersonne absolument ne tiendra la promesse qu'il a pu faire, sinon par crainte d'un mal plus grand ouespoir d'un plus grand bien.

Pour le faire mieux entendre, supposons qu'un voleur me contraigne à luipromettre de lui faire abandon de mes biens où il voudra.

Puisque mon droit naturel est limité, comme jel'ai montré, par ma seule puissance, il est certain que, si je puis par rue me libérer du voleur en luipromettant ce qu'il voudra, il m'est, par le Droit Naturel, loisible de le faire, autrement dit de conclure parruse le pacte qu'il voudra.

Ou bien supposons que, sans intention de fraude, j'ai promis à quelqu'un dem'abstenir pendant vingt jours de pain et de tout aliment et qu'ensuite je voie que j'ai fait une promesseinsensée et que je ne puis la tenir sans le plus grand dommage ; puisque, en vertu du Droit Naturel, dedeux maux je suis tenu de choisir le moindre, je peux d'un droit souverain manquer de foi à ce pacte etfaire que ce qui a été dit soit comme s'il n'avait pas été dit.

» Ce texte est à mettre en relation avec ce lui de Kant : n'y a-t-il pas des cas dans lesquels on a envie dedire que suivre la morale kantienne jusqu'au bout semble mener à des conduites irrationnelles.

Pourquoidevrais-je honorer la promesse que j'ai faite à un voleur, qui n'a, de fait, aucun droit sur mes biens, si cen'est par la violence dont il use à mon encontre.

Tenir ses promesses dans de tels cas, n'est-ce pasmême inciter d'autres personnes à se comporter comme ce voleur ? Transition : Si j'ai le droit de ne pas tenir une promesse que j'ai faite sous la contrainte, c'est avant tout parce que promettreest un acte de liberté. 3.

Promettre, c'est exercer ma pleine liberté. a) Dans la promesse, c'est moi qui choisis de promettre. La promesse même est donc l'expression de ma liberté.

Je suis libre de promettre ou non, et c'est laraison pour laquelle une promesse qui m'a été arrachée de force ne peut être valable (un contrat sera parexemple jugé comme nul s'il est avéré qu'on a, par exemple, abusé de la crédulité de celui qui a signé). b) Je m'engage librement. La promesse, en tant qu'engagement, est précisément l'expression de ma liberté. Exemple du mariage.

Dans le mariage, je m'engage librement, dans le sens où c'est sans contrainte que jedis « oui » (faute de quoi le mariage sera nul), mais aussi dans le sens où je ne perds pas ma liberté ensignant.

Je suis libre de signer ou non, mais je garde aussi ma liberté après avoir signé. Plus généralement, ma fidélité à un engagement n'est pas la marque d'un renoncement à la liberté, maisau contraire l'expression de la liberté, liberté notamment face aux inclinations naturelles (pour mieuxcomprendre, prenons l'exemple d'un pari : mes inclinations naturelles, en me montrant ce que je pourraisfaire de l'argent que j'ai perdu en pariant me poussent à ne pas donner cet argent). Conclusion :. »

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