DOULEUR ET PHENOMENOLOGIE

Il a fallut attendre le 20^ème siècle pour que le soulagement de la douleur soit reconnu comme un droit fondamental et inaliénable de la personne humaine. Et il a fallut qu’advienne  un mouvement philosophique, celui de la phénoménologie pour  que la douleur soit appréhendée du point de vue de la conscience vécue  de l’individu  et  des conséquences  que cette douleur induit  sur son quotidien.

La méthode phénoménologique ne s’attache pas à démêler le normal du pathologique, mais va aborder le phénomène douleur dans sa dimension existentielle. Ainsi, elle transcende l’abord physiologique et médical rappelant que la perception douloureuse telle que peut la percevoir le soignant  ou encore telle que la manifeste  le patient «affirme plus de chose qu’elle n’en saisit… et comporte toujours un au-delà de ce qui est donné » Le corps et le sens, Clara Silva Chapack, en réhabilitant le monde vécu du patient sur le mode du sensoriel, du sensible et de l’affectif.

Aborder la douleur à partir de la phénoménologie, c'est la considérer du point de vue de la science, mais aussi du point de vue de la conscience du malade, « seul le malade sait ». La phénoménologie appliquée à la douleur est « observation attentive, minutieuse de ce que dit, fait , devient le patient » et « requiert initialement la suspension de tout jugement( l’époché) pour accepter de recevoir en plein visage la phénoménalité brutale de la douleur qui se dit et se vit dans le patient venu quémander un soulagement » J.Vion-Dury