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Y a-t-il un droit à la paresse ?

Publié le 14/02/2005

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Nous nous interrogeons sur le droit à la paresse. Y a-t-il un droit à la paresse ? Si la société est fondée sur l'échange des services et des biens que chacun de ses membres peut fournir grâce à son travail, serait-il juste qu'il y ait un droit à la paresse ? Une telle société ne verrait-elle pas immédiatement son équilibre se dissoudre si certains pouvaient invoquer le droit de ne pas travailler, de ne rien produire tout en continuant à recevoir les biens faits du travail des autres au sein de la société ? Ne faudrait-il alors affirmer que le droit à la paresse serait contradictoire avec la justice dans la société ? Sans doute. Mais pour autant, instaurer le devoir du travail, c'est-à-dire réduire toute activité humaine à du travail forcé, ne reconnaître aucun droit à la paresse ne risque-t-il pas de réduire les hommes à des automates et leur activité à la production de richesse ? Ne faudrait-il alors trouver le moyen de permettre la paresse, l'oisiveté, non plus comprise en opposition avec le  travail ou l'effort mais comme un temps non travaillé, non salarié, pour faire autre chose ? De l'art, de la philosophie, ou simplement se divertir ? Comment alors comprendre un « droit « à la paresse, sans que celui ne soit un droit juridique qui compromettrait la justice sociale elle-même ?

 

  • 1 . Il ne peut y avoir de droit à la paresse sans que la société elle-même ne périclite.
  • 2 . Il doit y avoir, cependant, une garantie du droit à la paresse sans quoi les hommes s'abêtissent dans la construction de richesses.
  • 3 . Le droit à la paresse n'est pas un droit juridiquement reconnu, si par paresse l'on entend l'opposition au travail mais il l'est cependant si par droit à la paresse on entend la liberté de faire ce que l'on juge bon pour soi, en en assumant la responsabilité.

 

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« alors comprendre un « droit » à la paresse, sans que celui ne soit un droit juridique qui compromettrait la justicesociale elle-même ? Proposition de plan : 1 .

Il ne peut y avoir de droit à la paresse sans que la société elle-même ne périclite.

a) LA société est fondée par les échanges entre les citoyens qui la composent.

Leur accorder le droit à la paressec'est rompre l'équilibre de l'échange c'est risquer que certains profitent du travail des autres et ne leur rendent pasce qu'ils leur « doivent ».b) Le droit à la paresse, garanti par la loi, c'est le début de la dislocation de la société, c'est la fin de la productionde richesses, la fin de la justice entre les citoyens, c'est l'avènement de deux classes de citoyens : ceux quitravaillent et les autres.c) Aucune société qui garantirait par des lois le droit à la paresse ne pourrait fonctionner correctement etjustement, non seulement il n'y en a pas mais il ne peut y en avoir.Problème : Ne risque-ton pas de transformer les hommes en automates et leur activité en production de richesse ?Quid de l'art, de la philosophie, de ces activités qui ne produisent rien de commercialisable ? Ils seront rendus hors la loi à n'en point douter.

Transition : Ne faudrait-il alors garantir que les hommes puisse toujours se livrer hors de leur travail aux activités essentielles de l'humanité ? 2 .

Il doit y avoir, cependant, une garantie du droit à la paresse sans quoi les hommes s'abêtissent dans laconstruction de richesses.

a) Si l'on ne reconnaît pas le droit à la paresse, c'est que l'on fait du travail un devoir social et moral.

Mais toutel'activité humaine ne se réduit pas à la production de marchandises.b) Ainsi contraint de travailler à produire de la richesse, l'homme ne devient plus qu'un automate bon marché.

Il n'ade valeur qu'en tant qu'il est un travailleur plus en tant qu'il est un homme.

Tout le temps qu'il passe à ne pastravailler c'est comme-ci il le volait à ses semblables qui eux travaillent pendant ce temps.c) Dans cette perspective, tout homme qui ne travaille pas, qui ne produit rien, est un parasite : l'artiste, lephilosophe, l'enfant, le vieillard, le malade, le fou, l'handicapé tous sont « inutiles » à la société.

Il s'en faudrait depeux qu'il ne soient rejetés, comme des machines qui ont un défaut de fabrication.Problème : Cette conception est inhumaine et immorale.

Elle transforme les hommes en animaux machines,automates, elles les abêtit.

Transition : Comment alors comprendre la garantie de la possibilité de la paresse sans pour autant en faire un objet de revendication juridique ? 3 .

Le droit à la paresse n'est pas un droit juridiquement reconnu, si par paresse l'on entend l'opposition autravail mais il l'est cependant si par droit à la paresse on entend la liberté de faire ce que l'on juge bonpour soi, en en assumant la responsabilité.

a) La société qui garantie légalement le droit à la paresse se dissout dans l'injustice, celle qui ne le garantie pastransforme ses citoyens en machines inhumaines.

Il faut donc que la société juste le garantisse indirectement,comme l'une des possibilités de l'existence, comme une des libertés laissée au jugement de chacun.b) Une société ne peut imposer à ses membres son concept unique du bonheur, parce que la raison est incapabled'en donner un concept.

Le bonheur est l'affaire privée par excellence.c) Une société juste doit donc garantir non pas le droit à la paresse, mais la liberté de ses citoyens de choisir ce quiest bon pour eux.

De choisir ce qu'ils juge bon pour eux et d'être responsables de leurs choix.

Celui qui ne trouvepas voit pas dans le travail et le salaire qu'il donne une fin en soi, pourra choisir de vivre en se contentant de peud'argent pour se consacrer à la philosophie ou à l'art.

Celui qui au contraire souhaite gagner beaucoup d'argent pourjouir des marchandises que la société produit, doit pouvoir en faire le choix, se trouver un emploi lucratif et se faireplaisir grâce à ce biais.

Ni devoir du travail, ni droit à la paresse, la société doit avant tout garantir « l'autonomie »de ses citoyens : la capacité à se déterminer soi même à agir selon leur critère du bonheur.. »

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