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Le droit du plus fort ?

Publié le 12/02/2004

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droit
  Définition des termes du sujet: FORCE / FORT: a) Principe de puissance ou d'action. b) Par opposition au droit: recours à la contrainte pour faire respect un pouvoir illégitime. c) Droit du plus fort: conception qui fait reposer l'autorité du chef sur sa supériorité physique. d) Fort: qui possède la force au sens fort ou au figuré. Opposé à faible. DROIT:a° Un droit: liberté d'accomplir une action (droit de vote); possibilité d'y prétendre ou de l'exiger (droit au travail, droit de grève). b° Le droit: ce qui est légitime ou légal, ce qui devrait être, opposé au fait, ce qui est. c° Ce qui est permis par des règles non écrites (droit naturel) ou par des règles dûment codifiées (droit positif).Le droit positif est l'ensemble des règles qui régissent les rapports entre les hommes dans une société donnée. Le droit naturel est l'ensemble des prérogatives que tout homme est en droit de revendiquer, du fait même de son appartenance à l'espèce humaine (droit au respect).
droit

« Hobbes vit dans une Angleterre troublée par une guerre civile dont les causessont à la fois religieuses et politiques.

Le principe même de la monarchie estcritiqué et le roi atteint dans sa personne.

En Angleterre, Charles Ier estexécuté en 1649 et Jacques II doit s'enfuir en 1688.Hobbes va s'atteler à une tâche à la fois pratique et théorique.

Il s'agit desoutenir la monarchie au pouvoir ; ce soutien prend la forme d'un ouvragethéorique qui justifie l ‘autorité quasi absolue du pouvoir en place.L'oeuvre de Hobbes est axée sur le concept de souveraineté (autoritépolitique, puissance de l'Etat, pouvoir de commander) dont il affirme qu'elleest indivisible et quasi absolue.Avant d'expliquer ce qui fait la spécificité de la pensée de Hobbes, expriméeprincipalement dans le « Léviathan » (1651), il est nécessaire de préciserquelques points de vocabulaire. « République » (« Common-Wealth ») correspond à ce que nous appelons l'« Etat ».

Hobbes lui-même donne le mot « Stade » comme un équivalent.

« Souveraineté » (ou souverain) est un mot qui, comme chez Bodin,désigne l'âme de la République, en ce sens qu'il exprime l'autorité de l'Etat,telle qu'elle existe indépendamment des individus.

Le mot « souverain » peutdonc, comme le mot « personne » étudié ci-après, se rapporter à plusieursindividus.

« Personne » est employé dans le sens moderne de « personne morale ».

Cette personne qui détient lasouveraineté peut être un individu, une assemblée ou la totalité du peuple.

Quant Hobbes dit que la souveraineté nepeut pas être divisé et doit être détenue par une « personne unique », il envisage ces trois situations (un seul, uneassemblée, la totalité du peuple).

Le fait que ses préférences aillent à la monarchie dont le roi détient effectivementle pouvoir (qui s'oppose à la monarchie parlementaire où le parlement détient une part de la souveraineté) nel'empêche pas de penser que, dans les trois cas, la souveraineté doit être quasi absolue et indivisible. Enfin, dans l'exposé qui précède, nous avons parlé de l'Angleterre, alors qu'en toute rigueur, il aurait fallu parler duRoyaume-Uni.

Nous avons suivi en cela, et continuerons à suivre, l'usage populaire.

A strictement parler, le motGrande-Bretagne convient mieux parce qu'en 1603, Jacques VI Stuart, roi d'Ecosse, devient Jacques I erd'Angleterre.

Même s'il faudra attendre 1707 pour qu'ait lieu la fusion des couronnes, on date de 1603 le début duRoyaume-Uni.Si l'on devait résumer en une seule phrase l'oeuvre politique de Hobbes, la phrase étudiée ici, qui figure au chapitre13 du « Léviathan », est certainement celle qui conviendrait le mieux : « Il apparaît clairement par là qu'aussilongtemps que les hommes vivent sans un pouvoir commun qui les tient en respect, ils sont dans cette condition quise nomme guerre, et cette guerre est la guerre de chacun contre chacun.

» Les éléments fondamentaux sont mis en place :• parce que l'homme est poussé par un insatiable appétit de domination et qu'il cherche aussi à se protéger contreles agressions d'autrui par des actions préventives, la situation (« état de nature ») qui précède la vie en société seramène à une guerre perpétuelle ;• la paix entre les hommes ne peut être obtenue que si tout le monde se soumet à une autorité (« un pouvoircommun ») qui contraint (« les tient en respect ») les hommes à ne plus attenter à la vie d'autrui. Le passage de l'état de nature à la société se présente comme le remplacement d'une crainte par une autre.

Dansl'état de nature, l'homme craint son semblable qui peut à chaque instant le tuer ou le déposséder.

Dans la vie ensociété, l'individu craint un pouvoir fort qui garantit sa sécurité mais qui lui demande une obéissance quasi absolue.Pour que ce passage de l'état de nature à la société puisse avoir lieu, il est donc nécessaire que soit mis fin à « laguerre de chacun contre chacun » par un contrat « de chacun avec chacun ». Dans le système de Hobbes, comme cela se trouve chez certains prédécesseurs de Hobbes ou comme chezRousseau, un contrat liant gouvernant et gouvernés.

Le contrat Hobbesien est un contrat qui ne lie que lesgouvernés entre eux.

Chacun de ceux-ci dit à l'autre en substance : j'accepte de ne pas attenter à ta vie et, enéchange, tu t'engages à faire de même.

Pour garantir cet accord, nous acceptons d'obéir à une autorité dont lafonction sera d'imposer le respect des termes du contrat.La seule limite de cette autorité, et en même temps de cette obéissance, va découler de la « fin » de cetteconvention, c'est-à-dire de son objectif.

Chacun abandonne l'essentiel de sa liberté au profit de sa sécurité.

Chacunréfrène sa volonté de puissance (Freud dirait ses pulsions agressives) pour ne pas être tué ou blessé par autrui.

Enconséquence pour Hobbes, si le pouvoir souverain veut attenter à ma vie (ou me blesser, m'emprisonner et autresactions qui peuvent entraîner la mort), je me trouve en état de légitime défense et j'ai le droit de résister.

Certainesnuances sont apportées à ce droit de résistance ; ainsi, s'il y a promesse de pardon, je dois m'incliner.

De plus, sesmodalités de mise en oeuvre pourraient être mieux précisées.

Mais l'essentiel est qu'il demeure un droit de résistancese rattachant à l'idée que l'organisation sociale a pour but de protéger le corps de l'homme et qu'elle perd son senssi, portant atteinte à ce corps, elle recrée la situation de l'état de nature qu'elle avait pour mission de supprimer.L'individu concerné pourra alors protéger sa vie de la même manière qu'il l'aurait fait à l'état de nature.Nous ne sommes pas dans un système totalitaire qui exige l'anéantissement de l'individu au profit de la collectivité.L'organisation sociale a pour but de protéger l'individu.

Le pouvoir qui fait régner l'ordre est quasi absolu à seule find'éviter la guerre civile qui n'est, en fait, qu'un retour à l'état de nature.

Mais quasi absolu seulement, car ce. »

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