Le droit est-il réductible à l'intérêt ?

« — Défendre ses droits, ce n'est pas défendre ses intérêts Si l'on a des droits, l'on a réciproquement des devoirs.

La notion d'intérêt ne suffit pas à fonder le droit.

Au nom de l'intérêt, l'homme peut facilement être tenté de transgresser ses droits.

Droits et lois ne remplacent pas la conscience morale L e droit est général, son application est particulière.

Aucune législation humaine ne peut prétendre rendre compte de toutes les «Le droit, qui est parvenu à l'existence empirique sous la forme de la loi, est pour soi: il s'oppose comme réa- lité indépendante à la volonté particulière (...).» Friedrich Hegel, Principes de la philosophie du droit situations particulières qui naissent de la com- plexité des relations entre les hommes.

C'est la raison pour laquelle tout droit effectif ren- voie à une responsa- bilité morale.

J'ai des devoirs envers autrui et envers le droit qui garan- tit la juste application des lois.

Les intérêts parti- culiers contredi- sent l'idée de droit R ousseau, dans son Contrat social, ne cessera de fustiger la volonté particulière.

Elle est, selon lui, à l'ori- gine de toutes les injus- tices, de tous les mal- heurs de la société.

La meilleure façon qu'ont les hommes de défendre leurs droits, c'est de s'en remettre à la volonté générale, laquelle est seule capable de pro- mouvoir la liberté, la paix et l'égalité.

Se contenter de défendre ses intérêts n'est pas un droit ri e, laton n'est pas l'ami Ir des avocats, de ceux qui utilisent leur habi- leté dans l'art de parler afin d'interpréter la loi pour mieux la contour- ner.

Il a sans doute rai- son si l'on pense à tous ceux qui, au nom de leurs propres intérêts, ont défié et méprisé le droit tout en reven- diquant «leurs» droits.

On ne peut pas dire que défendre ses intérêts revient à défendre ses droits.

L'intérêt particulier doit céder le pas à l'intérêt collectif Il doit également se soumettre à une obligation morale.. »