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duel (histoire)

Publié le 07/02/2013

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histoire

1   PRÉSENTATION

duel (histoire) (en latin duellum, forme archaïque de bellum, « guerre «), combat par les armes entre deux adversaires, convenu à l'avance et soumis à des règles formelles.

Pratique aujourd’hui révolue, le duel diffère des altercations et des rixes par un cérémonial et des règles strictes qui en déterminent le degré de violence, suivant la gravité du litige. La cause habituelle du duel (privilège nobiliaire) est un affront fait par une personne à une autre, ou une animosité mutuelle liée à une question d'honneur.

Dans la plupart des cas, l'offensé avait le choix de l'heure, du lieu et des armes. L'arme blanche (épée et dague) et l’arme à feu (pistolet) étaient les instruments traditionnellement utilisés dans les duels ; ceux-ci avaient généralement lieu au petit matin dans des endroits retirés, en présence de témoins appelés « seconds «.

2   LE DUEL JUDICIAIRE AU MOYEN ÂGE

La pratique du duel apparaît dans les pays germaniques au début du Moyen Âge. Le duel dit « judiciaire « est alors utilisé comme preuve juridique pour trancher des litiges relatifs à des crimes ou à la propriété de terres (voir ordalie). Ce type de combat est légalisé pour la première fois en 501 apr. J.-C. par Gondebaud, roi des Burgondes.

La coutume du duel judiciaire s'étend progressivement dans le monde occidental. Dans le royaume de France, elle se généralise entre le Xe et le XIIe siècle. La littérature se fait l’écho de cette pratique comme le rappelle l’épisode de la Chanson de Roland qui relate l’épreuve d’un duel judiciaire permettant de reconnaître la culpabilité du messager Ganelon. L’État monarchique cherche très tôt à légiférer cette pratique ; pour exemple l’ordonnance de Saint Louis qui condamne le duel au XIIIe siècle. Le duel s’impose également hors du royaume de France : lorsqu’ils conquièrent l’Angleterre en 1066, les Normands importent cette forme de combat sur les îles Britanniques ; de même, l'Église romaine y recourt en cas de litige territorial. Cependant, en 1508 le pape Jules II condamne à l’excommunication tout duelliste.

3   DIFFUSION ET LÉGISLATION DU DUEL

La pratique du duel se généralise en Europe à partir de 1528, date à laquelle l’empereur Charles Quint, offensé par la déclaration de guerre de François Ier de France, défie ce dernier en duel. Bien que le combat soit ajourné, l’incident encourage les nobles d'Occident à s'arroger le droit de se venger de cette manière des offenses qui leur sont faites.

3.1   En France

Dans le royaume de France, la pratique du duel pour résoudre des questions d’honneur — et le nombre de décès qui s’ensuivent — devient si courante que le roi Henri IV décrète par un édit de 1602 que la participation à un duel est passible de la peine de mort. D’autres édits visant à interdire le duel sont émis par ses successeurs, notamment sous Louis XIII (édit de Richelieu en 1626) et sous Louis XIV (édit de 1679), mais sans grand résultat. Bien qu’en 1810 le Code civil napoléonien assimile le duel à un homicide volontaire, la pratique des duels se poursuit. Il faut attendre 1837 pour que les duellistes et leurs complices soient véritablement arrêtés et jugés.

3.2   Dans les pays anglo-saxons

En Angleterre, le duel se généralise à partir de la Restauration monarchique (1660), probablement en réaction à la moralité puritaine du protectorat d'Oliver Cromwell ; sous le règne de George III (1760-1820), les quelque cent soixante-dix affrontements ne font pas moins de quatre-vingt-onze morts. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, une volumineuse législation ne permet pas de mettre un frein à cette pratique. Si le droit coutumier anglais considère le fait de tuer quelqu'un en duel comme un meurtre, il est rare que les jurés rendent un verdict établissant la culpabilité du prévenu dans une affaire de duel. En 1817 d’ailleurs, un tribunal britannique autorise toujours, pour les affaires de meurtre, la pratique du duel judiciaire entre accusateur et accusé. Puis, sous le règne de Victoria (1837-1901), la coutume se raréfie. Le code de justice militaire britannique est finalement amendé en 1844 de façon à pouvoir traduire en conseil de guerre les soldats ayant participé à des duels. Cette disposition marque la fin du phénomène dans l'armée anglaise.

Dans les territoires du Saint Empire romain germanique, le duel est une coutume acceptée dans l'armée et la marine, chaque affaire étant cependant soumise à l'approbation d'un « conseil d'honneur «. Les Mensuren (duels) des étudiants allemands sont considérés comme une forme d'exploit sportif. Chaque université possède ses Verbindungen (clubs de duels) et en faire partie est un honneur. Pourtant, des dispositions limitant la pratique du duel entrent en vigueur au cours du IIe Reich (1871-1918). Durant la République de Weimar, le code pénal de 1928 considère le duel comme une infraction passible d'emprisonnement.

4   LE DÉCLIN DU DUEL

Au début du XXe siècle, le duel est presque universellement interdit par les législations nationales. Forme de justice privée incompatible avec le monopole public du pénal, le duel heurte en outre des considérations morales et religieuses. Enfin, ultime raison de l’abolition du duel, et non des moindres, le déclin de l’aristocratie contribue fortement à la disparition d’une pratique dont elle était la principale protagoniste.

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