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Les échanges favorisent-ils la paix entre les hommes ?

Publié le 09/04/2009

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Échange et moralité Mais il y a aussi d'autres types positifs de transformations, du fait des échanges sociaux. Dans l'Enquête sur les principes de la morale, Hume constate que la sympathie naturelle envers ses proches, que la nature a donnée à chacun, est modifiée par une vie sociale. En effet, cette sympathie naturelle acquiert artificiellement plus de force par rapport à l'amour-propre, et s'étend surtout au fait social en lui-même, dans la mesure où les échanges nous amènent à fondre notre intérêt dans celui de la collectivité. Mais pour cela, les relations entre les hommes doivent se développer. C'est aussi l'analyse de Rousseau quand il estime que le fait de participer à la volonté générale, issue d'un échange véritable, transforme l'instinct intéressé humain en dimension morale.
 
  • Conclusion
Les échanges favorisent la paix, non pas en eux-mêmes, ni selon la nature des objets échangés, mais en fonction des transformations qu'ils amènent chez ceux qui échangent. Et pour cela des conditions sont requises afin de ne pas exacerber les égoïsmes de chacun. Ce qui suppose que l'échange politique doit être privilégié par rapport à l'économique. Mais cela est-il possible aujourd'hui ?
 

« extérieur, on se voit soumis au jugement d'un tiers auquel on ne peut s'empêcher de s'identifier.

Et c'est bien ce quidonne l'impression de perdre son être et sa liberté.

On est dominé par la conscience de l'autre. 2.

Le conflit des intérêts L'échange commercial, ou la division du travail, n'est pas toujours propice à la paix, s'il repose lui aussi sur unevolonté d'imposition.

Or c'est souvent le cas.L'analyse de la plus-value faite par Marx dans Le Capital montre qu'il n'y a pas d'échange équitable, maisexploitation.

Le prolétaire vend l'usage de sa force de travail en échange d'un salaire qui n'est pas du tout à lahauteur de la valeur produite.De façon plus générale, pour réduire les coûts de production, une main-d'œuvre ou des matières premières bonmarché sont nécessaires.

Ce qui peut encourager l'exploitation coloniale, voire le recours à l'esclavage.

Cela favorisedu moins l'inégalité entre riches et pauvres, même si au total plus de richesses sont produites.Il n'y a alors ni intérêt ni respect réciproques.

Et la situation n'est pas propice à la paix.

Raison pour laquelle Engelsvoit dans la violence une conséquence nécessaire de ces inégalités sociales. 3.

La violence politique C'est aussi sur un contrat de dupes que peut reposer la société tout entière, comme l'analyse Rousseau, dans leContrat social.Il y a échange au sens de changement de statut.

Ceux qui sont provisoirement les plus forts proposent à tous uncontrat par lequel leur situation particulière devient acquise de droit.

« Le plus fort n'est jamais assez fort pour êtretoujours le maître, s'il ne transforme sa force en droit, et l'obéissance en devoir.

»On change une position de force en institution de droit, ce qui permet de faire durer l'inégalité, alors qu'elle n'estpas naturelle, et ce qui amène à ne plus la considérer comme injuste, alors qu'elle constitue une usurpationillégitime.

D'une certaine façon, cela produit la paix, mais au prix de la liberté et de la justice.

Or l'échange doitrespecter ces deux conditions.Le problème ne vient pas de l'échange lui-même, mais du fait que l'on nomme échange ce qui n'en est pasréellement.

Quelles sont donc les conditions à respecter ? III.

L'ambiguïté de l'échange 1.

Insociable sociabilité La difficulté vient de l'ambiguïté des paramètres de l'échange.

Il y a en effet relation et entente réciproques, sousforme de troc ou de contrat par exemple, mais il y a en même temps prise en compte des intérêts particuliers.De plus, il n'y a pas seulement permutation des objets échangés, il y a aussi changement des sujets qui ont faitl'échange.

Kant analyse cela dans la quatrième proposition de l'Idée d'une histoire universelle : les hommes ont unpenchant à s'associer et à échanger car ils voient qu'ils développent ainsi leurs facultés ou leurs possessions.

Maisils alimentent ainsi leur penchant à dominer, car ils deviennent de plus en plus fiers d'eux-mêmes.

Et inversement :c'est par désir de dominer les autres qu'ils s'associent avec eux.Cette mécanique entraînante n'est pas que propice à la paix, même si elle peut y amener par intérêt bien compris. 2.

Échange et argent En considérant l'objet d'échange par excellence, l'argent, Marx lui trouve par exemple le pouvoir d'exacerberl'égoïsme, voire la mégalomanie.

Par l'argent, en effet, toutes les transformations sont possibles.Grâce à lui, les désirs et possessions imaginées peuvent devenir réels, les défauts devenir qualités, puisque toutpeut s'acheter, y compris la réputation.

Il peut aussi transformer l'amour en haine, la fidélité en trahison, etc.Il équivaut donc à une puissance divine : « L'argent confond et échange toutes choses : c'est […] la permutationde toutes les propriétés naturelles et humaines » (Manuscrits de 1844).Dans ce cas, l'échange n'est pas propice à la paix, mais à la domination.

Et à un point tel que l'on peut dénaturertoutes les valeurs humaines essentielles. 3.

Échange et morale Mais il y a aussi d'autres types positifs de transformations, du fait des échanges sociaux.Dans l'Enquête sur les principes de la morale, Hume constate que la sympathie naturelle envers ses proches, que lanature a donnée à chacun, est modifiée par une vie sociale.En effet, cette sympathie naturelle acquiert artificiellement plus de force par rapport à l'amour-propre, et s'étendsurtout au fait social en lui-même, dans la mesure où les échanges nous amènent à fondre notre intérêt dans celuide la collectivité.

Mais pour cela, les relations entre les hommes doivent se développer.C'est aussi l'analyse de Rousseau quand il estime que le fait de participer à la volonté générale, issue d'un échangevéritable, transforme l'instinct intéressé humain en dimension morale. Conclusion. »

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