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Economie et société 1973 à nos jours

Publié le 27/02/2008

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Economie et société 1973 à nos jours

 

I - Une croissance dépressive:

1 - La rupture de 1973-1974?

Au début des années 1970, l’économie mondiale semble installée dans une période de croissance soutenue. Aussi, la crise qui se manifeste en 1974, à la suite de la multiplication par quatre du prix du pétrole en 1973, apparaît totalement inattendue.

Avec une simultanéité remarquable, la production industrielle chute dans l’ensemble des pays industrialisés, pour la première fois depuis la crise des années 1930. Comme autrefois, les faillites se multiplient et le chômage augmente. Toutefois, à la différence du passé, les prix, qui baissaient dans les crises antérieures, s’envolent et les taux d’inflation dépassent 10 %jusqu’au milieu des années 1980.

 

2- Le ralentissement de la croissance éco : de nouvelles Trente Glorieuses?

 Contrairement à ce qui s’était passé pendant la crise des années 1930, la croissance se poursuit depuis 1974, à des rythmes certes inférieurs à ce qu’ils étaient au cours des Trente Glorieuses.

 

Des années de récession:1982, 1991

En volume, le taux moyen annuel d’augmentation du PIB dans les pays de I’OCDE passe ainsi de 5 % à un peu plus de 2% de 1973 à nos jours. Mais par habitant, le PIB augmente autant entre 1973 et nos jours qu’entre 1950 et 1973. Pour les pays de l’Europe occidentale, il passe ainsi de 12000 dollars (de 1990 à 1973) à 20000 dollars en 2001, une hausse de 8000 dollars tout à fait comparable à celle de la période précédente (il était passé de 4000 dollars en 1946 à 12000 dollars en 1973).

Assurée par les différentes prestations versées par l’Etat-providence aux chômeurs, aux familles et aux personnes âgées, la consommation des ménages a permis de maintenir la demande et d’assurer une croissance plus qu’honorable.

 

3 - La montée du chômage et de l’exclusion

En fait l’aggravation puis le maintien du chômage masquent les progrès de cette période.

Distinguer le cas des EU, du Japon, et celui de l’Europe continentaale.

En France et en Allemagne, par exemple, le volume de chômeurs s’est accru de décennie. La France comptait 1 million de chômeurs en 1975,2 millions en 1985, 3 millions en 1995 et encore 2,7 millions aujourd’hui. Un chômage qui frappe davantage femmes, les jeunes non diplômés mais aussi les cadres.

 

4 - L’inflation dépasse 2 chiffres, puis est maîtrisée à partir de 1985

Mais coût social des politiques de déflation (hausse du chômage en 1983 en France).

 

5 - Les échanges commerciaux progressent plus rapidement que la production

 

 

Il - Les facteurs

1 - La faute aux chocs pétroliers?

Dans la mesure où cette crise suit la hausse brutale du prix du pétrole déclenchée par les pays arabes exportateurs de pétrole en octobre 1973, il était tentant de l’expliquer par cette flambée des prix, d’autant que le deuxième choc pétrolier de 1979, consécutif à la révolution Iranienne, brise la reprise.

Incontestablement la hausse brutale du prix du pétrole a eu des effets perturbateurs. En déséquilibrant les balances commerciales des pays industriels fortement importateurs, elle les a

contraints à résorber ce déficit: soit en important moins, c’est-à-dire en acceptant de réduire leur activité économique, soit en exportant plus, c’est-à-dire en tentant de diminuer la consommation intérieure pour consacrer une plus large part de la production nationale à l’exportation.

 

 2 - L’effondrement du système de Bretton-Woods, les désordres financiers

Pour ceux qu’on appelle les monétaristes, ce ne sont pas les hausses du prix du pétrole qui sont responsables de la crise mais l’effondrement du système monétaire international mis en place à Bretton Woods en 1944.

En décidant, le 15 août 1971, de suspendre la convertibilité du dollar en or, garantie depuis les accords de Bretton Woods, puis de le dévaluer, le président des Etats-Unis, Richard Nixon, aurait poussé les pays exportateurs de pétrole à augmenter leurs prix pour compenser la baisse de leurs recettes. De plus, les fluctuations des taux de change qui ont suivi cette dévaluation ont encouragé la spéculation monétaire internationale et rendu les économies plus instables.

Les krachs boursiers de 1987 et de 2000-2001 illustrent les fragilités financières de la croissance, ainsi que le rôle de la spéculation. Ainsi, le Nadasq créé en 1971 aux Etats-Unis pour coter en bourse les valeurs de la nouvelle économie bondit de 2 192 points à la fin 1998 à5 130 points en mai 2000 avant de retomber en dessous de 2000 points en 2001. Autant de mouvements qui soulignent les tensions et les incertitudes des 30 années qui ont suivi le premier choc pétrolier.

 

3 - Le retour des cycles de Kondratiev ? - La crise du fordisme?

Pour les économistes et les historiens de l’éco, ces mouvements longs de 25 à 30 ans font alterner des périodes de croissance et des périodes de ralentissement. 1974 serait le début de la phase descendante d’un cycle.

Selon eux, la dépression économique amorcée au début des années 1970 marquerait la fin du cycle automobile-pétrole-appareils ménagers inauguré au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. En témoigneraient l’essoufflement de la consommation de masse et le rejet du taylorisme au début des années 1970 (absentéisme, turn-over élevés, surtout dans l’industrie automobile).

 

III - Les politiques économiques menées

 

1 - La poursuite des solutions keynésiennes

(relance par la demande - France de Chirac, EU de Carter, France de Maurois 1981-83)

 

2 - Le triomphe politique du néo-libéralisme:

Thatcher en GB, Reagan aux EU remettent en cause les fondements de l’Etat-providence:

privatisations des entreprises publiques, discours sur un capitalisme populaire, déréglementation, lutte contre les syndicats...

L’incapacité des politiques à trouver des solutions, le sentiment que l’avenir est incertain, l’insécurité et la violence se développe, favorisant les discours populistes et sécuritaires.

 

 

IV           Vers une société de communication?

 

1 - Vers le village global ? (McLuhan The Gutenberg Galaxy 1962, 

War and Peace in the Global Village 1968 )

Combinaison

- de choix politiques et économiques: priorité donnée aux entreprises par rapport aux services publics ; rôle des groupes internationaux (Turner, Murdoch..., présence des industriels de l’armement - Dassault, Lagardère).

Pour ces groupes, les biens culturels deviennent ainsi des biens comme les autres. Les livres, les disques et les films sont aujourd’hui fabriqués en masse et diffusés sur un marché de plus en plus international. Les grandes entreprises concentrer leurs efforts sur quelques produits phares, adaptables au monde entier, comme c’est le cas de Harry Potter, des personnages de Walt Disney.

 

- de mutations technologiques (évolution de la TV, rôle des satellites, de la télécommande), Entre 1976 et 1996, le coût d’une télécommunication téléphonique de trois minutes entre les Etats-unis et le Royaume-Uni est passé, en monnaie constante, de 8 dollars à 36 cents, tandis que le nombre des communications internationales grimpait de 3,2 milliards en 1985 à 20,2 milliards en 1996.

 

- de changements dans la société (culture de masse, divertissement, push ou communication descendante. On dénombre 4 milliards de téléviseurs dans le monde, dont au moins 3,7 milliards sont branchés sur les jeux Olympiques d’Athènes en août 2004. Coûts énormes des mises en spectacle planétaire (médiatisation)

 

- de changements dans les comportements individuels (mobiles, coût des licences UMIS, groupes industriels).

 

Rôle des marques dans les stratégies.

Résistances nationales (France> ou religieuses (monde musulman)

 

Avec Internet, double logique.

Au départ, l’armée US, puis les universitaires. Rôle du courrier électronique.

Depuis 2001, forte présence des groupes financiers (AOL aux EU, Vivendi en France), et recherche d’une demande solvable (publicité, vente à distance). Mais éclatement de la bulle internet.

Forte progression des usages personnels (pull) .

Encyclopédie virtuelle mondiale 7 Fractures numériques?

 

2 - Les formes de la mondialisation -

a - L’accélération des échanges

Même si la mondialisation est un phénomène ancien qui a connu une première phase d’apogée entre 1880 et 1914, elle prend aujourd’hui des dimensions sans aucune mesure avec ce que l’on avait connu dans le passé. Plus que jamais, les échanges mondiaux tirent la croissance. En l’an 2000, la part de la production mondiale exportée dépasse 25% contre 15% en 1973. Entre 1950 et 1973, les exportations mondiales en dollars constants de 1990 passent de 295 milliards à 1690 milliards. En 2001, elles dépassent 6000 milliards de dollars. L’Asie, qui, en 1973, assurait 2,2 % de la production mondiale, en assure aujourd’hui 27,1

Ce sont surtout les mouvements de capitaux qui ont pris une ampleur exceptionnelle. Le flux annuel des investissements directs à l’étranger passe de 25 milliards de dollars au cours des années 1970, à 50 milliards en 1965, 200 en 1990, 300 en 1996 et 1400 milliards en l’an 2000 ! Si les Etats-Unis continuent à attirer de nombreux investisseurs, c’est désormais la façade asiatique du Pacifique qui attire un flux croissant d’investissements. Ainsi, en 1999, la Chine est devenue le troisième pays d’accueil des investissements directs à l’étranger derrière les Etats-Unis et le Royaume-Uni.

 

b - Les mutations techniques au service de la mondialisation libérale

Si la machine à vapeur et le télégraphe avaient réduit les distances entre tes pays du monde au XIXe siècle, les techniques modernes ont fait beaucoup mieux. Le nombre de passagers des transports aériens internationaux est passé de 75 millions en 1970 à 409 millions en 1996.

 

d - L’inégalité du monde

Si certains pays connaissent des reculs marqués comme l'URSS, les pays communistes de l’Europe de l’Est ou les pays d’Afrique noire, certains pays d’Asie montrent des croissances spectaculaires. En 1950, par exemple, la Corée du Sud avait un PIB par habitant (770 dollars) inférieur à celui de la Côte-d’Ivoire (1 041 dollars). En 1981, il lui est dix fois supérieur (13 317 dollars contre 1 373).

Dans certains domaines, les progrès ont été spectaculaires. Alors que 18 % des nouveau-nés - presque un sur cinq - mouraient en 1950, la proportion de décès diminue à 11 % en 1976 et à 6 % en 1995. De même, la proportion de personnes sous-alimentées dans les pays en dévt est passée de 37 % en 1970 à 18 % en 1996.

Mais les écarts entre les régions les plus riches et les plus pauvres du monde qui était de 13 pour 1 en 1973 passe à 19 pour I à la fin du siècle. Le cas le plus dramatique est celui de l’Afrique subsaharienne qui cumule faible taux de croissance, croissance démographique élevée, crises sanitaires et conflits armés.

 

 

 

2 - Une société post-industrielle?

a - Les bouleversements des activités

La mutation des activités économiques est tout aussi spectaculaire. Amorcée pendant les Trente Glorieuses, la «fin des paysans» s’accélère. En 1970, l’agriculture occupait encore 13,5 % des actifs de l’Union européenne; aujourd’hui, elle n’en occupe plus que 4,6 %. Mais elle (sur)produit bien davantage qu’en 1970.

En 1970, l’industrie, alors à son apogée, absorbait 41,4 % des actifs de l’UE; aujourd’hui, elle n’en occupe plus que 29,1 %. En une trentaine d’années, la classe ouvrière, qui avait incarné l’ascension de l’âge industriel se retrouve numériquement moins nombreuse qu’elle ne l’était il y a un siècle. Son rôle politique, ses syndicats sont contestés.

Mineurs, dockers, métallos, autant de métiers qui disparaissent au profit des services qui emploient désormais 66,4 % de la population active de l’Union européenne contre 45 % en 1970. Ces services regroupent un vaste champ d’activités allant des transports à l’administration en passant par le commerce, les activités financières et immobilières, l’éducation, la santé et l’action sociale. Avec eux, le monde développé est entré dans la voie d’une société post-industrielle.

 

b - Le bouleversement des modes de vie

Fax, magnétoscope, DVD, CD, four à micro-ondes, branchement au câble ou au satellite, pizzas livrées à domicile, couches jetables, autant de services et de biens nouveaux qui ont transformé la société de consommation et bouleversé les modes de vie.

Avec le Macintosh d’Apple (1984), le PC (IBM), l’informatique est mise à la portée de tous.

L’aspect essentiel de la plupart de ces objets est qu’ils remettent en cause la coupure entre la vie privée et la vie professionnelle. Le meilleur symbole en est le téléphone portable dont la diffusion a été foudroyante et qui permet d’être joint à tout moment.

Alors que de 1973 à nos jours, le temps de travail a partout diminué, le travail n’a jamais semblé aussi absorbant. Dans la société de l’information, le travailleur doit sans cesse zapper d’une tâche à une autre, comme le cadre qui tape lui-même ses lettres et répond à son courrier électronique, des tâches autrefois dévolues à un ou une secrétaire.

Montée de l’individualisme, et remise en cause des institutions (en France, l’Eglise catholique)

Place de la flexibilité.

Place des femmes dans l’économie et dans la société.

Les migrations dans le monde.

 

c - La crise de l’État-Providence

Elément fondateur de la croissance des Trente Glorieuses dans les pays industrialisés, l’Etat-providence est aujourd’hui de moins en moins capable d’assurer toutes les protections qu’il avait mises en place.

Il a été remis en cause par les politiques néo-libérales.

Dans la plupart des pays d’Europe, le vieillissement marqué de la population fait aussi peser une lourde menace sur les systèmes de santé et de retraites mis en place à l’époque des Trente Glorieuses. Dans certains pays comme l’Italie, l’Espagne ou l’Allemagne, la chute de l’indice de fécondité est alarmante et le renouvellement de la population n’est plus assuré.

 

d - Une société duale

Aux illusions du progrès créées par les Trente Glorieuses succède un sentiment dépressif nourri par l’augmentation du nombre d’exclus. Aux Etats-Unis, le nombre de pauvres est passé de 24 millions en 1970 à 36 millions à la fin du siècle, malgré la très forte croissance économique des années Clinton.

Ainsi, se développe une société duale marquée par une précarité croissante. À un pôle, un groupe de privilégiés, sensibles à l’esprit de compétition et qui vouent un véritable culte à la réussite. À l’autre pôle, des exclus et des assistés démunis et privés de tout espoir de promotion sociale.

Face à ces menaces, la grande question est de savoir qui l’emportera à l’avenir, l’Etat ou le marché, l’individualisme ou la solidarité

 

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