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L'Ecriture ou la vie (1994) de Jorge Semprun

Publié le 20/05/2012

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semprun

 

 Int :- EM : La 2de guerre mondiale, les camps de concentration/ le devoir de mémoire, le témoignage, la « littérature des

camps →J. Semprun déporté à 19 ans à Buchenwald

-Présentation auteur/oeuvre/ passage précis

-Pbmatique : en quoi ce passage célèbre-t-il le maintien/ la victoire de l'humanité au cœur de la barbarie ? / refuse-t-il l'entreprise de déshumanisation perpétrée par les nazis ?... transmet-il un message humaniste ?; etc

    + annonce de plan (I et II)

     

I)Un récit autobiographique qui rend compte de la déshumanisation de l'homme dans les camps de concentration

 un récit concentrationnaire :

-récit autobiographique sur un épisode dans le camp de Buchenwald: cf paratexte + emploi de la 1ère personne : pronoms « j(e) «, « m(e )« « moi « (l.1, 5, 6, … 20, 21...,28 ) + récit rétrospectif : imparfait, plus que parfait (l.1 à 17) ou présent de narration (l.18 à fin) + des personnages réels : le professeur et résistant : Maurice Halbwachs et l'auteur-narrateur, le contexte nazi suggéré par la présence du Kapo (= personne, souvent un détenu, chargée d'encadrer les prisonniers dans les camps de concentration nazis) et sa langue : l'allemand (l. 1 à 4)

 

semprun

« idée aussi de mort progressive : adverbe « lentement »(l.9) + imparfaits duratifs ; « il se vidait », qui l'emportait »(l.9, 10) doncsouffrance de l'agonie ≠ mort instantanée -A la dégradation physique s'ajoutent l'angoisse et l'impuissance face à la mor t du mourant comme du narrateur-témoin: la souffrance et la honte de M.

Halbwachs : incapacité à lutter davantage : « était parvenu à la limite des résistanceshumaines »(l.8), peur et désespoir : « la détresse »(l.13) et surtout souffrance morale de mourir dans des conditions aussidégradantes, dans un état physique humiliant : « la détresse immonde, la honte de son corps en déliquescence »(l.13) polysémie de « immonde » : -sale, puant, répugnant, se rapportant à son corps sali par les effets de la dysenterie // avec « corpsen déliquescence » et au sentiment de honte qui en découle mais aussi, associé au nom « détresse », : - ignoble, lâche, se rapportant à la peur de la mort la panique et l'impuissance du narrateur : désarroi du narrateur : jeune homme de 19 ans seulement (cf bio Semprun) face à un maître : un grand professeur qu'il respecte :« ton Professeur », « le professeur Maurice Halbwachs »(l.

3, 8) qu'il voit humilié et surtout face à un mourant :n'a sans doutejamais eu à accompagner un mourant vers la mort : ne sait pas comment réagir, n'a pas d'idée précise sur les rites àrespecter :ignorance et improvisation : « je lui racontais n'importe quoi »(l.11), « ignorant si je puis invoquer quelque Dieu »(l.18,19), « c'est la seule chose qui me vienne à l'esprit »(l.22), peur et émotion : »dans une panique soudaine » (l.18),qui se traduisentphysiquement : « la gorge serrée », « essayant de maîtriser [ma voix] »(l.20) Tr : Ce passage rend compte de façon sobre mais réaliste des conditions dégradantes et pleines de souffrance d'une agonie à l'intérieur d'un camp de concentration et pourtant il rend toute sa grandeur et sa dignité humaines à cette mort,à ce mourant L'affirmation de la dignité humaine, la célébration de l'humanitéI. la fraternité : -le contact physique, la communication entre le mourant et le narrateu r: communication par les sens qui remplacent la parole : par le toucher « J'avais pris la main de Halbwachs », « une réponse de ses doigts, une pression légère »(l.5, 6) par l'ouïe : » »je luiracontais(...

) le son d'une voix amie » (l.11, 12), par la vue, le regard,: cf important champ lexical :« il a soudain ouvert lesyeux », la lueur immortelle d'un regard » (l.15), « le regard de Halbwachs » (l.24), « son regard sur moi »(l.28) et l'expression duvisage:le sourire final : « un mince frémissement s'esquisse sur [s]es lèvres » , « Il sourit »(l.

27,28) les sens obéissent ainsi à une intention de communiquer, malgré l'incapacité à parler du mourant : lexique de la communication, del'échange : « message »(l.7), « lisibles » (l.13), « son regard sur moi » (l.28) et d'être réunis, de communier dans cette expériencede la mort : : les mains l'une dans l'autre (l 5 à 7) : geste symbole de fraternité + lexique « une voix amie » (l.12), « fraternel »(l28), communion aussi, complicité dans l'appel à une culture commune, au goût de la poésie (l.20 à 26) qui amène le sourire:-signe de satisfaction, de complicité : le « mince frémissement » des lèvres (l.27) correspondant peut-être aussi à une tentative deréciter aussi les vers, forme de communion, -et sans doute aussi de reconnaissance. -le rôle d'accompagnateur spirituel du narrateur cette communication par les sens sort M.

Halbwachs de la léthargie dans laquelle le faisait entrer son agonie, le ramène à laconscience,et lui permet de transmettre ses sentiments intérieurs au narrateur : l'humiliation et le courage « la détresse (…) et lahonte (…) y étaient lisibles.

Mais aussi une flamme de dignité » (l.13,14), l'acceptation de la mort : « un regard qui constate. »

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