Devoir de Philosophie

Qu'est-ce qu'une éducation réussie ?

Publié le 27/02/2005

Extrait du document

Ainsi, ils leur expliquent que l'on ne dit pas de gros-mots, que l'on ne montre pas du doigt etc. Mais est-ce que les enfants doivent tout suivre de l'éducation qu'on leur donne ? Dans l'éducation, nous apprenons à l'enfant à bien se conduire, mais aussi à bien penser, et enfin à apprendre et à comprendre le monde. Mais alors l'enfant doit-il tout croire ? Ernst Lavisse montre comment un professeur d'histoire, dans le cadre d'un enseignement dans une classe républicaine, n'apprend pas au enfants le passé, mais le patriotisme, ainsi, le professeur détourne les faits, les arranges à sa guise pour faire ressortir ce qu'il veut. Il remodèle le passé. Nous comprenons donc que l'éducation des parents et plus largement des adultes est intéressée. Une bonne éducation, c'est-à-dire une éducation qui est sensée rendre l'individu autonome, n'est pas bonne si l'enfant suit l'éducation rigoureusement et à la lettre. L'enfant ne doit pas tout croire, il doit tester, essayer : se faire ses propres expériences afin de connaître par lui-même. Une éducation réussie n'est donc pas une obéissance à la lettre des principes enseignés.
L’éducation de l’homme se différencie du dressage de l’animal. En effet, l’animal est dressé avec le bâton et la carotte, c'est-à-dire qu’on le conditionne à réagir à certains stimuli comme le chien de Pavelov qui allait voir sa gamelle dès qu’une cloche sonnait, car à chaque fois, avant de lui donner à manger, on faisait sonner cette cloche. Contrairement à cela l’éducation de l’homme passe par la réflexion. Ainsi on ne lui donne pas à manger lorsqu’il a bien agit, mais on lui explique les raisons qui font que cette action est bonne et que cette autre ne l’est pas. Eduquer quelqu'un, c’est donc lui inculquer des règles et des valeurs que l’ont croit bonnes. Une éducation réussie et une éducation en échec se distinguent donc selon que l’enfant obéit ou non aux règles et aux préceptes que les adultes lui ont apprit. Mais si les parents éduquent leurs enfants dans le but que ceux-ci soient autonomes et gèrent leur vie seuls le mieux possible, alors l’éducation réussie est-ce : lorsque les enfants agissent exactement selon la volonté de leurs parents ; ou bien lorsque après une réflexion raisonnable, ils décident d’agir autrement ? Mais alors une question essentielle se pause : comment peut-on rendre quelqu'un autonome en l’asservissant ? Par ailleurs, d’où les adultes tirent-ils ces valeurs qu’ils apprennent aux enfants ? C’est la société qui leur a dicté. Mais comment savoir si ce que la société nous apprend n’est pas faux et moralement incorrect ? Autrement dit une éducation réussie est-ce une éducation qui fait confiance les yeux fermés à la société et agit selon son bon vouloir ? 
 
  • I. Une éducation est réussie quand les enfants suivent les ordres des adultes.
 
  • II. L’éducation est réussie quand les enfants suivent les règles de la société.
  • III. L’éducation est une réussite lorsque l’enfant pense par lui-même.
 
 

« Qu'est-ce qu'une éducation réussie ? « L'homme ne peut devenir homme que par éducation.

Il n'est que ce que l'éducation fait de lui.

» C'est ce qu'explique Kant dans les Réflexions sur l'éducation.L'homme est un être inachevé par la nature comme nous l'explique le mythe de Prométhée et d'Epiméthée.

Oublié par Epiméthée il est démuni face à la vie.

L'hommedoit donc se construire et apprendre par lui-même pour survivre ; il doit apprendre la vie.

C'est le rôle que l'on donne à l'éducation que les enfants vont recevoir : elledoit leur enseigner tout ce qu'ils ont besoin de savoir pour pouvoir survivre.

Elle a pour but d'effectuer le transfert de l'enfant de la sphère familiale à celle de lasociété.Mais alors, que doit-on inculquer à ces enfants ? A quel moment peut-on dire d'une éducation qu'elle est réussie ? L'éducation par définition doit former, instruire,enseigner aux enfants un ensemble d'acquisitions morales, intellectuelles ou culturelles ainsi que les bons usages d'une société.

C'est aujourd'hui le rôle des parents,mais aussi de l'école.

Lorsqu'on parle d¬'éducation réussie, on s'interroge aujourd'hui sur un succès selon point de vue des ‘éducateurs', plus généralement de lasociété.

Mais, un succès vis-à-vis de l'extérieur est-ce un réel succès pour l'individu en lui-même ? La réussite personnelle de quelqu'un dépend-t-elle toujours d'uneréussite dans la société ou ne cherche-t-on pas plutôt à permettre l'autonomie des individus ? Ces deux points de vue seront ceux auxquels nous nous intéresserontpour décider des conditions de réussite d'une éducation.******(I) Si l'on considère l'étymologie de l'éducation qui renvoie à un apprentissage très directif en vue d'assurer le transfert d'un enfant de la sphère familiale à celle de lasociété, une éducation réussie se rapporte au point de vue que la société peut avoir vis-à-vis de cet enseignement.

Cette éducation est jugée réussie à deux conditions,l'acquisition d'un grand nombre de connaissances que supposent une réussite scolaire et une intégration dans la société.(A)En abordant le sujet d'une éducation dite «réussie», on considère la culture d'un individu.

Ces connaissances s'obtiennent principalement au travers de l'école.

Onattend de l'école qu'elle transmette aux enfants un enseignement complet mais aussi qu'elle puisse inculquer le même savoir à tous.(-) C'est ce que rappelle Montaigne lorsqu'il parle d'«une tête bien pleine» dans ses Essais.

L'école dispense un enseignement vaste, exigeant et intellectuellementambitieux.

Elle transmet un enchainement de connaissances qu'il faut ensuite mémoriser, c'est le fameux apprentissage « par cœur » sur lequel est fondé le systèmeéducatif traditionnel.

L'éducation que dispense Ponocratès, le précepteur de Gargantua, correspond à cette méthode.

Rabelais imagine un enseignement complet etécrasant pour son héros.

Ponocratès lui transmet une éducation «totale», il étudiera les écritures, les mathématiques, la littérature, mais aussi le sport ou les arts pourdevenir «un géant de connaissances».

Il devra mémoriser ce savoir cumulatif où une quantité impressionnante de connaissances se succèdent.

Dans une lettre queGargantua envoie à son fils, il exprime son désir que, « rien ne [lui] soit inconnu.

», il veut que son fils connaisse « un abîme de science » ; « Et quand tu connaitrasque auras tout le savoir de par delà acquis, retourne vers moi.

».

Aristote, quant à lui partage cet avis qu'il faut assimiler une grande quantité de savoir, « la scienceest la seule chose qu'on apprenne à l'homme.

» (Métaphysique).(-) L'école doit aussi enseigner de la même manière à tous, quelques soient leurs compétences et leurs origines.

Pierre Bourdieu nous dit que « l'école traite comme‘égaux en droits' des individus ‘inégaux en fait', c'est-à-dire inégalement préparés par leur culture familiale à assimiler un message pédagogique.

» Plutarque dans sesŒuvres morales exprime son désir que « cette [s]ienne instruction pût servir et être utile à tous.

» Il souhaite que les pauvres, comme les riches « tachent de fairenourrir leurs enfants en la meilleur discipline qu'il soit : ».

Condorcet qui est à l'origine du système éducatif d'aujourd'hui nous dit d'ailleurs dans son œuvre Sur lanécessité de l'instruction publique que « Le maintien de la liberté exige donc un certain rapport entre l'instruction des citoyens qui peuvent en recevoir le moins, et leslumières des hommes les plus éclairés.

»[….](B)En plus de cet enchainement de connaissances, on voit bien que la finalité de l'éducation pour la société, comme l'exprime sa définition, est l'intégration desindividus dans la société.

C'est d'ailleurs le but de l'éducation nationale, elle doit « placer » chaque étudiant dans le monde du travail ; pour arriver à cette intégration,elle doit les soumettre à l'autorité.(-) La société juge une éducation comme réussie si l'individu est intégré dans la société et cette intégration s'obtient au travers du monde du travail.

Si l'on réussitdans son travail, on peut considérer que l'on réussit pour la société.

L'école doit donc veiller à cette finalité.

August Strindberg manifeste cette finalité dans son livreDans la chambre rouge, il nous dit que « l'éducation fait de chacun de nous une pièce de machine et non pas un individu.La société juge une éducation comme réussie si l'individu est intégré dans la société.

Une des conditions de l'intégration sociale est aujourd'hui la réussiteprofessionnelle ; c'est le rôle de l'école de parvenir à la réussite des enfants à l'intégration professionnelle.

Une réussite dans le monde du travail dépendra donc d'uneréussite à l'école, une réussite scolaire ; si l'on réussit à l'école, on peut considérer que l'on réussit pour la société.

Les enjeux de la réussite scolaire sont aujourd'huitrès importants.August Strindberg dans son livre Dans la chambre rouge, il nous dit que « l'éducation fait de chacun de nous une pièce de machine et non pas un individu.[….] (-)Afin d'arriver à cette intégration des individus dans l'ordre social, il faut d'abord soumettre les enfants à l'autorité, on dit d'un enfant qu'il est bien élevé lorsqu'ilrespecte les règles de ses parents et de la société, le tout dans le but de les rendre conformes aux valeurs et aux habitudes de la société.

Montaigne dans ses Essais del'éducation dans les écoles allemandes, « Ce que les "écoles supérieures" allemandes atteignent [...], c'est un dressage brutal pour rendre utilisable, exploitable pour leservice de l'Etat, une légion de jeunes gens avec une perte de temps aussi minime que possible.

».

Dans le roman de Flaubert, Mémoires d'un fou, il nous décritl'éducation quasi-militaire que dispensait un collège de Rouen en 1831, c'est aussi ce que décrit Michel Foucault dans « Surveiller ou punir », un désir de«militarisation » de la société par le biais de l'école.

Dans l'école de Flaubert, on apprend à répondre au signal, à réagir par des réflexes, bref à oublier sa proprepensée.

Cet apprentissage de l'obéissance est le principe d'une soumission à l'autorité.

Elle transmet alors les valeurs, les mœurs et les usages qui sont communs àceux qui la composent afin de rendre les individus conformes et de leur permettre de s'intégrer.

L'école forme à des comportements sociaux afin d'assurer cetteintégration au sein de la société.

L'éducation mène par la suite les individus à la place qui leur est assignée dans la société.

La racine latine ducere, conduire, renvoied'ailleurs à une entreprise d'encadrement collectif, à une sorte de dressage.

L'école forme à des comportements sociaux afin d'assurer cette intégration au sein de lasociété. Ainsi, on voit que le but d'une éducation, ce qui fait qu'une éducation est réussie c'est la réussite scolaire, et l'intégration dans la société.

Mais cette finalité del'éducation pour notre société, est-ce une réelle réussite pour l'individu qui doit être éduqué ? Une éducation réussie ne serait-ce pas plutôt un épanouissementpersonnel qui fasse en sorte que l'individu puisse « naviguer » librement dans la société ? (II) Au contraire de la réussite selon le point de vue de la société, une éducation qui rencontre le succès pour celui que l'on instruit, ne repose pas sur un savoir total,mais plutôt sur des connaissances élémentaires ; qu'elle inculquera dans la douceur, afin de façonner des hommes « libres ».(A) « Mieux vaut une tête bien faîte qu'une tête bien pleine.

» telle est la citation complète de Montaigne.

Une éducation si elle est réussie doit transmettre à l'enfantles moyens d'acquérir par lui-même un certain savoir.

Ce sera alors à l'enfant de chercher par lui-même ses connaissances.(-)Une éducation doit réussir à « former l'esprit » comme le formule Rousseau.

Elle doit apprendre à raisonner, inculquer une méthode, un cheminement quipermettra de classer, trier et ordonner les informations.

L'éducateur doit alors guider son élève vers la connaissance sans autre effort que celui du raisonnement.

Uneconnaissance n'est vraiment riche que si elle s'ouvre à la pensée, « science sans conscience n'est que ruine de l'âme » comme le dit Gargantua; c'est d'ailleurs la deviseque Kant attribue aux Lumières dans son ouvrage Qu'est-ce que les lumières ? : «Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement.

Voilà la devisedes Lumières.

».

Selon Antoine de Saint-Exupéry dans ses Carnets, la « Seule direction de l'éducation : le style.

Ce n'est point le bagage qui compte (instruction) maisl'instrument de préhension.

», et Montaigne dans ses Essais le rejoint lorsqu'il affirme que « Savoir par cœur n'est pas savoir : c'est tenir ce qu'on a donné en garde à samémoire.

» Ou lorsqu'il nous dit que « son éducation, son travail d'étude ne visent qu'à former son jugement ».

L'enfant doit apprendre à raisonner par l'observation. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles