L'éducation spartiate et novatrice du futur Louis-Philippe
Publié le 30/08/2013
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droit aux gourmandises, car la comtesse est une ennemie convaincue du sucre. Leur or¬dinaire, simple mais toujours servi en abondance, se com¬pose de laitages, de fruits et de légumes frais, de viandes rôties et de pain. Leurs chambres et leurs salles d'é¬tudes sont ornées de tableaux représentant des scènes my¬thologiques ou historiques destinées à les éveiller à cès domaines de la connaissan¬ce, Si l'on déroge à l'emploi du temps rigoureux, c'est toujours avec le souci de par¬faire leur éducation. Les voyages de découverte, à la mer, en Normandie, en Bre¬tagne, à Spa, ne manquent pas mais ils sont ponctués par les doctes commentaires, culturels et géographiques, de madame de Genlis.
«
pratiquer lui-même des sai
gnées -en cas de besoin !
Au pavillon de Bellechasse,
les quatre petits Orléans sont
soumis à un régime d'une
grande frugalité.
Ils n'ont pas
UNE FEMME
SAVANTE
Stéphanie Félicité du Crest
de Saint-Aubin est née
le 25 janvier 1746,
à Champcéry, en Bourgogne.
Elle manifeste
très tôt
de grandes aptitudes
intellectuelles et une vive
personnalité.
A seize ans;
elle
épouse le comte
de Genlis, à qui elle donnera
deux filles.
Elle est introduite au Palais-Royal par sa tante,
madame de Montesson,
épouse morganatique du duc
Louis-Philippe d'Orléans,
père du futur Philippe
Égalité.
Devenue la
maîtresse de ce dernier, elle se distingue
par une grande ambition,
servie
par sa vaste culture.
Séduisante ét savante,
elle mène sa carrière
dans l'ombre des Orléans
tout en écrivant des ouvrages pédagogiques.
En 1792,
elle part en exil et visite
l'Angleterre, l'Allemagne
et la Suisse.
De retour en France en 1 801, elle est nommée par Bonaparte inspectrice des écoles
primaires.
Madame de Genlis
meurt à Paris le 31 décembre 1830,
quelques mois après que Louis-Philippe,
son
ancien élève, est devenu
roi
des Français.
Elle laisse
plus
de quatre-vingts volumes,
dont des Mémoires, Théâtre
d'éducation, Veillées du château
et Leçons d'une gouvernante,
dans lesquelles elle évoque
l'éducation du duc de Valois.
Elle a
également
défendu la religion
contre les philosophes
dans des essais enflammés
et consacré des biographies
à madame de Maintenon
et Louise de La Vallière.
droit aux gourmandises, car
la comtesse est une ennemie
convaincue du sucre.
Leur or
dinaire, simple mais toujours
servi en abondance, se com
pose de laitages, de fruits et
de légumes frais, de viandes
rôties et de pain.
Leurs
chambres et leurs salles d'é
tudes sont ornées de tableaux
représentant des scènes my
thologiques ou historiques
destinées à les éveiller à cès
domaines de la connaissan
ce.
Si ·l'on déroge à l'emploi
du temps rigoureux, c'est
toujours avec le souci de par
faire leur éducation.
Les
voyages de découverte, à la "'
mer, en Normandie, en Bre- ~
tagne, à Spa, ne manquent ~
pas mais ils sont ponctués ~
par les doctes commentaires, tf.
culturels et géographiques,
de madame de Genlis.
Une flamme
de jeunesse ?
C'est au Mont Saint-Michel
que le futur Louis-Philippe
affiche sa première manifes
tation publique de libéralis
me.
Au grand plaisir de son
«gouverneur », il demande
que la cruelle cage aux prison
niers de la geôle locale soit
détruite.
Plus tard, à la ré
flexion, la comtesse sera
cependant moins convaincue
par les qualités de l'aîné de
ses élèves.
« Il était prince,
j'en ai fait un homme, dira+
elle ; il était lourd, j'en ai fait
un
homme habile ; il était
ennuyeux, j'en ai fait un hom
me amusant ; il était ladre, je
n'ai pu en faire un homme
généreux ; libéral tant qu'on
voudra; généreux non ...
»
Malgré la rudesse de son ap·
prentissage, le duc de Valois
continue, avec les années,
d'apprécier et d'écouter les
conseils de sa gouvernante.
A
la fin
de son adolescence,
pendant la tourmente de
1789, il éprouvera pour elle
une flamme de jeunesse qui
le conduira à suivre certains
de ses avis révolutionnaires.
A-t-elle
répondu à cet amour
adolescent ? En 1844, quel·
ques années avant sa mort,
Louis-Philippe confiera à Vic·
tor Hugo qu'au cours de son
existence, il n'a été amoureux
qu'une fois : de ia comtesse
de Genlis.
« En grandissant, je
m'aperçus qu'elle était fort
jolie.
Je ne savais pas ce que
j'avais près d'elle.
J'étais
amoureux, mais je ne m'en
doutais pas.
Elle qui s'y
connaissait, comprit et devina
tout de suite.
Elle me traita
fort mal...
» Sans doute, avec
sagesse, préféra-t-elle à cette
occasion continuer de jouer,
auprès du futur roi, le rôle
d'inspiratrice plutôt que celui
d'initiatrice ....
»
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