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L'égoïsme est-il le seul moteur des échanges humains ?

Publié le 27/02/2008

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De manière courante, l'égoïsme paraît exclure toute forme d'échange entre les hommes. Mieux, nous avons naturellement tendance à les opposer l'un à l'autre. En effet, l'égoïsme désigne un sentiment qui pousse l'individu à choisir son intérêt personnel, sans tenir compte de celui d'autrui. Sa propriété essentielle consiste donc dans un privilège exclusif accordé à sa personne, à l'exclusion de toute considération pour les autres. Au contraire, les échanges humains supposent nécessairement les autres, dans la mesure où ils se définissent comme l'ensemble des relations économiques et sociales entre individus. Par conséquent, l'opposition entre l'égoïsme (reposant sur la seule considération du Moi) et les échanges (supposant nécessairement autrui) semble interdire toute action du premier sur le second.      Cependant, cette opposition stricte peut être dépassée, dès lors que nous remettons en cause une conception purement individualiste de l'égoïsme. Il est vrai que l'égoïsme consiste dans le sentiment de son intérêt personnel, mais il peut constituer aussi un intérêt pour autrui ou pour la société. Autrement dit, le rôle de l'égoïsme dans les échanges humains n'est envisageable qu'à partir du moment où nous déportons notre vue de l'individu isolé à la multiplicité des individus formant une société.      Or, les échanges au sein d'une société ne sont pas unitaires. Nous pouvons, en effet, distinguer une pluralité d'échanges, d'ordre économique, politique, ou encore symbolique. L'égoïsme semble avoir une action sur les seuls échanges économiques, dans la mesure où nous considérons la société comme une communauté d'intérêts individuels. Dès lors, notre problème consistera à déterminer si l'égoïsme joue un rôle moteur pour tous les échanges humains - de même que pour les échanges économiques -, ou bien si certains d'entre eux sont mus par autre chose.

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