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ELEKTRA de Richard STRAUSS

Publié le 23/10/2010

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opéra allemand du XXème siècle de Richard STRAUSS (1864-1949)

  • tragédie en un acte

  • livret allemand de Hugo Von Hoffmannsthal (d'après Eschyle et Sophocle)

  • créé en 1909 à Dresde

 

« chez les mélomanes conservateurs, Strauss voit son succès grandir.

Il est nommé chef d'orchestre de la Cour etprend une place prépondérante dans la vie musicale de sa ville natale.

C'est alors qu'il entreprend dans toutel'Europe, et même en Amérique, des tournées de concerts qui lui valent une renommée mondiale. Pendant son séjour à Berlin (1897-1918), il compose encore deux importantes Oeuvres : La vie d'un Héros(Heldenleben), et la Symphonie domestique (Sinfonia Domestica), suivis, en 1915, de la Symphonie alpestre(Alpensinfonie), qui achèveront le cycle des grands poèmes symphoniques.

On peut dire que l'ensemble de cesOeuvres orchestrales représente en quelque sorte l'aboutissement de la technique et du style de toute une époquemusicale.

Aussi peut-on considérer les poèmes de Strauss comme autant d'étapes qui amèneront le musicien à uneconception personnelle de l'opéra. Le 9 décembre 1905, Salomé était créé sur la scène de l'Opéra Royal de Dresde.

Ce fut un grand événement.Strauss avait déjà donné deux Oeuvres lyriques : Guntram et Feuernot, mais jamais encore il n'avait atteint à cedegré d'intensité et de puissance.

Salomé s'imposa aussitôt par la maturité de la pensée, le dynamisme de laconstruction dramatique. Strauss avait vu, représentée au théâtre, l'Oeuvre d'Oscar Wilde ; mais il n'avait pas été satisfait du livret qu'unécrivain viennois en avait tiré, sur sa demande.

Un jour qu'il lisait l'Oeuvre dans le texte original traduit par Hedwig-Lachmann, il fut saisi par cette phrase : "Que la princesse Salomé est donc belle ce soir." Aussitôt ces quelquesmots se transposèrent musicalement dans son esprit d'une façon si impérieuse qu'il décida d'adopter le poème telquel pour l'opéra qu'il projetait d'écrire.

Décision dictée non par la réflexion ou par une spéculation du sentiment,mais bien par une sorte d'intuition d'artiste, que l'on peut qualifier de géniale.

Ainsi, avec Salomé, fut rompue cetteredoutable contrainte qu'exerçait la pensée wagnérienne sur la production lyrique de l'époque. Avec cette Oeuvre de Strauss, une nouvelle spiritualité s'introduit dans la musique dramatique.

La technique duleitmotiv se transforme et s'affirme ; elle s'empare de toutes les voix de l'orchestre, les colore, les anime et leurcommunique une mobilité jusqu'alors inconnue.

La valeur psychologique des motifs musicaux est ainsi soulignée avecune subtilité qui enrichit singulièrement leur signification respective.

Ainsi Strauss parvient-il à transcrire dans lamatière sonore les plus intimes vibrations de l'âme. Salomé et plus encore Electre, qui lui est supérieure par la fougue de l'inspiration autant que par la hardiesse dulangage harmonique et la plénitude du sentiment dramatique, ont tout d'abord déconcerté, sinon scandalisé le grandpublic.

Il est incontestable que ces Oeuvres ouvrent un nouveau chapitre de l'histoire de l'opéra.

Le Théâtre deDresde se réservait alors la création des ouvrages de Richard Strauss ; ces représentations retenaient l'attentiongénérale du monde musical.

Il faut convenir que l'ensemble constitué par les quinze opéras de Strauss soulève desproblèmes toujours nouveaux dont la richesse et la diversité sont exceptionnelles. La part de Hugo von Hoffmannsthal dans l'inspiration du compositeur est importante.

Le plus grand poète allemandde ce temps apporta au musicien des thèmes propres à exalter son génie créateur.

C'est ainsi qu'à une tragédie del'ampleur d'Electre succéda, deux ans plus tard, l'aimable et poétique comédie de style rococo : Le Chevalier à laRose. On distingue dans cet ouvrage l'inclination intime de Strauss pour la mélodie au tour mozartien.

Cet aspect de sonsentiment musical s'affirmera dans un opéra de chambre écrit pour un petit orchestre de trente-six musiciens :Ariane à Naxos, et plus encore dans Arabella et Capriccio.

Entre de grands opéras, complexes de pensée et deforme, comme : La Femme sans ombre (Die Frau ohne Schatten) et Hélène l'Égyptienne (Die Aegyptische Helena),se place la comédie bourgeoise : Intermezzo dont le musicien écrivit lui-même le texte, puis, après la mortd'Hoffmannsthal, l'opéra-bouffe : La Femme silencieuse (Die schweigsame Frau), d'après un ouvrage mythologiquede Stefan Zweig, et enfin Daphné et L'Amour de Danaé.

Citons encore en marge de ces productions : Le Jour de laPaix (Friedenstag). Le Capriccio occupe une place particulière dans l'Oeuvre de Strauss.

Par le classicisme et la noble mesure de sesmoyens d'expression, par l'esprit véritablement mozartien qui l'anime, il contient en quelque sorte le testamentspirituel du compositeur. Restituer à l'opéra son ancien éclat sans en altérer la dignité ; retrouver la pureté et l'élégance des formesclassiques ainsi que le sentiment lyrique et le mouvement de Mozart ; les allier à la grandeur symbolique profonde etgrave du langage orchestral wagnérien, et enfin fusionner tous ces éléments dans une vaste synthèse personnelle,telle a été la mission que Richard Strauss s'est senti appelé à remplir. La vie du compositeur, exempte de tout trait romanesque, est une vie de travail obstiné.

Jusqu'à soixante ans ilmène de front la composition, la carrière de chef d'orchestre et la direction de scènes de théâtre.

A Vienne, où ilfait construire une magnifique demeure dans le parc Belvédère, son passage à l'Opéra laisse de très brillantssouvenirs ; mais c'est peut-être dans sa villa de Garmisch, édifiée au moment où il composait son Electre, qu'ils'abandonna le plus volontiers à la joie d'écrire. Son activité de chef d'orchestre fit de lui un grand voyageur.

Les premières années de sa carrière d'interprète,Strauss se dévouait avec ardeur à la propagation des Oeuvres contemporaines ; mais plus tard il se limita auxgrands classiques ainsi qu'à quelques Oeuvres de Wagner, puis finit par se consacrer à ses poèmes symphoniques et. »

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