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Encyclopédie: Naturalisme

Publié le 22/02/2012

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École littéraire qui se répand en France à partir de la seconde moitié du XIXe siècle, le naturalisme se fonde sur l'idée que la psychologie humaine peut être traitée en littérature avec la même impartialité et rigueur que les scientifiques appliquent dans l'observation des phénomènes naturels. Le terme, dans ce sens, fut utilisé pour la première fois par Taine dans un essai sur Balzac (1858).

« De l'Histoire au roman Les Goncourt sont venus de l'Histoire au roman.

Ils s'étaient fait remarquer d'abord par leurs monographies sur la société et l'art du xvme siècle et ils ont joué un rôle déterminant dans la vogue de Watteau et des« fêtes galantes>>.

Il était donc naturel qu'ils reprissent, pour leur création romanesque, les méthodes de l'His­ toire, s'appliquant à réunir une documentation précise pour un montage où l'intrigue ne semble occuper qu'une place secondaire.

Car si « l'His­ toire est un roman qui a été, le roman est de 1 'Histoire qui aurait pu être >> et si « les histo­ riens sont des raconteurs du passé », les roman­ ciers sont « des raconteurs du présent >>.

L'ensemble de leur œuvre romanesque, suite d'études faites « sur le saignant », nous présente donc un tableau des différentes classes de la société contemporaine.

Ils ont voulu prouver que les « basses classes >> avaient « droit au ro­ man >> avec Germinie Lacerteux (1865), histoire d'une servante qui passe du gantier Jupillon au peintre en bâtiment Gautruche.

« Le livre fait entrer le peuple dans le roman », notera Zola : « pour la première fois, le héros en cas­ quette et 1 'héroïne en bonnet de linge y sont étudiés par des écrivains d'observation et de style >>.

Après la mort de son frère Jules (1870), Edmond, peut-être piqué par le succès de L'as­ sommoir, abandonne la peinture de la « canaille » pour appliquer la même méthode au « milieu des élégances, de la richesse, du pouvoir, de la suprême bonne compagnie >> (Préface de Chérie, 1884).

Mais, entre ces deux extrêmes, « ce qui pue >> et « ce qui sent bon », les romans des Goncourt nous font pénétrer dans le milieu des hôpitaux (Sœur Philomène, 1861), de la bourgeoisie (Renée Mauperin, 1864), du cirque (Les frères Zemganno, 1879), du théâtre (La Faustin, 1882), des gens de lettres (Charles Demailly, 1860), des peintres (Manette Salomon, 1867).

L'étude d'un cas Ces titres eux-mêmes indiquent déjà que l'attention des romanciers se dirige vers un seul personnage et se porte sur un cas qui est, à pro­ prement parler, un cas pathologique.

Germinie Lacerteux nous présente un cas d'hystérie.

Seule la maladie peut expliquer les contradictions relevées par les deux écrivains dans la conduite de la servante (leur propre Jules et Edmond de Goncourt.

On notera la ressemblance des deux frères.

servante, Rose) et les phases successives de sa dégradation : ivrognerie, dissimulation, vol, crasse, débauche, consomption et mort.

Charles De mailly est la longue analyse d'une démence précoce.

Et c'est une malade encore que la mys­ tique Madame Gervaisais, dont 1 'itinéraire spi­ rituel est secrètement lié au progrès de la phtisie.

Cette perspective n'est pas sans influer sur la structure même du roman.

Les Goncourt usent volontiers des longs retours en arrière qui éclairent le passé du personnage pour expliquer sa crise présente (enfance et adolescence de Sœur Philomène dont les exaltations mystiques ont trouvé leur source dans les troubles de la puberté; chronique conjugale de Marthe et Charles Demailly).

La marche dramatique se confond avec le processus d'une lente dégra­ dation.

On a souvent l'impression que la narra­ tion disparaît au profit des analyses, des tableaux, des éléments proprement documentaires.

L'écriture artiste « Notre talent de romanciers, écrivaient les Goncourt dans leur Journal, se compose du mélange bizarre et presque unique qui fait de nous à la fois des physiologistes et des poètes.

» Ces esthètes, même quand ils se penchent sur les milieux populaires, témoignent toujours d'un sentiment de curiosité aristocratique et, - comme se chargera de le démontrer l'évolu­ tion d'Edmond de Goncourt -, gardent leur prédilection pour la « réalité élégante >>.

On s'explique sans peine qu'ils soient les inventeurs d'une « écriture artiste >> que les naturalistes de stricte obédience devaient plus tard leur reprocher.

Pas de meilleur exemple de cet impressionnisme littéraire que la célèbre promenade de Germinie Lacerteux en compagnie de Jupillon dans une N .s 3 "' © o:i ..i ë u. »

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