Devoir de Philosophie

L'Envers et l'Endroit: Il n'y a pas d'amour de vivre sans désespoir de vivre. Camus.

Publié le 23/11/2012

Extrait du document

amour

Camus a raconté comment la lecture de La Douleur

d'André de Richaud lui avait découvert à dix-sept ans

que la littérature authentique pouvait naître de la description

des existences les plus anonymes, des destins

les plus humbles. Ce fut pour lui une révélation qu'il

évoque ainsi :

amour

« Camus avant L'Etranger 1 19 Camus a raconté comment la lecture de La Douleur d'André de Richaud lui avait découvert à dix-sept ans que la littérature authentique pouvait naître de la des­ cription des existences les plus anonymes, des destins les plus humbles.

Ce fut pour lui une révélation qu'il évoque ainsi : «Mes silences têtus, ces souft'rances vagues et souve­ raines, le monde singulier qui m'entourait, la noblesse des miens, leur misère, mes secrets enfin, tout cela pouvait donc se dire! D y avait une délivrance, un ordre de vérité où la pauvreté, par exemple, prenait tout d'un coup son vrai visage, celui que je soupçonnais et révé­ rais obscurément.

~ Cette pauvreté, c'est elle que s'attache à dire L'En­ vers et l'Endroit et c'est par elle que débute l'œuvre de Camus tout comme débuta son existence.

Ce premier livre est cependant autre chose que le regard que jette sur son enfance et sur les siens un écrivain.

Dans L'Envers et l'Endroit, une vision déjà structurée du monde s'exprime que résume parfaite­ ment cette formule, un peu emphatique, du jeune Ca­ mus: «Il n'y a pas d'amour de vivre sans désespoir de vivre.» Tels sont l'envers et l'endroit du monde: pôles opposés dont l'écriture a pour charge de refléter le jeu contradictoire et ceci, non pour que le «oui» l'emporte sur le «non», mais pour que persiste cette confronta­ tion même qui est le lot de notre condition et dont L'Envers et l'Endroit se veut l'exacte image.

Camus écrit: «A un certain degré de dénuement, plus rien ne conduit plus à rien, ni l'espoir ni le désespoir ne parais­ sent fondés, et la vie tout entière se résume dans une image [ ...

].

Si ce soir, c'est l'image d'une certaine en­ fance qui revient vers moi, comment ne pas accueillir la leçon d'amour et de pauvreté que je puis en tirer? Puisque cette heure est comme un intervalle entre oui et non, je laisse pour d'autres heures l'espoir ou le dégoût de vivre.

Oui, recueillir seulement la transparence et la simplicité des paradis perdus : dans une image.

~. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles