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Epicure et le néant de la mort

Publié le 23/03/2005

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La mort n'est rien pour nous... Epicure
HTML clipboard- On trouve la formule «Habitue-toi à penser que la mort n'est rien par rapport à nous« dans la Lettre à Ménécée qu'Épicure (341-270 avant J.-C.) envoie à l'un de ses disciples pour lui enseigner la philosophie, c'est-à-dire le moyen de se procurer le bonheur. En effet, Épicure écrit dans une période extrêmement sombre, où les cités grecques connaissent le déclin, où la misère politique et économique s'instaure. Le but que poursuit notre auteur est de permettre à l'individu d'accéder au bonheur. 

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« «Il n'est d'aucune utilité de se procurer la sécurité vis-à-vis des hommes, si on laisse subsister les doutesangoissants au sujet des choses d'en haut, de celles qui sont sous la terre, etc.

»« Il n'est pas possible de dissiper la crainte au sujet des choses les plus importantes sans savoir quelle est lanature du tout, mais en vivant dans une incertitude anxieuse de ce que disent les mythes : de sorte qu'il n'estpas possible, sans la science de la nature, d'avoir de plaisirs purs.

»Il faut d'abord nous protéger des doutes et des fausses imaginations concernant la mort et les dieux, sanscela, aucune sécurité ne vaut.

Or, pour nous délivrer de l'incertitude portant sur ces sujets de premièreimportance, il faut refuser les mythes, la religion vulgaire, et comprendre la nature, grâce à la science. - Dire « La mort n 'est rien pour nous » n'est pas, pour Épicure, méconnaître l'angoisse qu'elle engendre chez laplupart des hommes.

A l'inverse, c'est montrer que cette angoisse ne repose sur rien de réel, mais sur desimages pernicieuses.

Grâce à la science de la nature, à la connaissance de la matérialité de l'âme, Épicureespère nous délivrer de la peur de la mort.

Si rien de nous ne survit, la mort ne concerne ni les vivants, ni lesmorts.On a souvent dit que la lecture des philosophes qui prétendent nous délivrer de l'angoisse de la mort n'a jamaisguéri personne de cette crainte.

Peut-être.

Mais la lecture d'Épicure permet au moins de dissiper quelquesillusions, et de nous forcer à comprendre les véritables enjeux de notre attitude face à la religion et àl'immortalité.

De même qu'elle souligne, au troisième siècle avant Jésus-Christ, que ce ne sont pas les mytheset l'irrationalité qui nous délivreront de nos angoisses, mais bien la science et la lucidité. ÉPICURE. Né à Samos, ou peut-être à Athènes, vers 341 av.

J.-C., mort en 270 av.

J.-C. Fils d'un maître d'école et d'une devineresse, il fut sans doute le disciple de Pamphile et de Xénocrate, etenseigna la philosophie à Mytilène, à Lampsaque et à Athènes, où il ouvrit une école.

Il mourut d'une longuemaladie.

— La pensée d'Épicure est influencée par celle de Démocrite.

Le but de l'épicurisme est le bonheur deshommes.

Mais on a souvent déformé la pensée et l'enseignement d'Épicure.

Celui-ci fut, en effet, un modèle desobriété et le plaisir ne consiste pas pour lui, à s'abandonner aux voluptés grossières des sens.

« C'est lapensée sobre qui fait la vie agréable et non la jouissance des femmes et les tables somptueuses.

» — Lemonde est formé d'atomes qui se meuvent dans le vide, s'agrègent et se désagrègent au hasard ; l'atome a lepouvoir de déclinaison ou clinamen.

Épicure lui accorde aussi un poids.

Les dieux ne se préoccupent pas deshommes ; nous n'avons pas à les redouter, non plus que la mort.

Lorsque nous sommes en vie, la mort n'estpas là, et lorsqu'elle est là nous ne sommes plus en vie.

Nous ne devons pas craindre ce qui la suit, puisquenotre âme est périssable comme notre corps.

L'homme n'a donc aucune terreur à avoir ; il est libre, composélui-même d'atomes qui s'agrègent momentanément.

Ses sens ne l'induisent pas en erreur.

Ainsi, il peuts'éloigner des biens fragiles et se tourner vers les biens durables.

Ce qui est durable, c'est le plaisir.

Épicuredistingue les plaisirs en mouvement, qui sont accompagnés de la douleur, et les plaisirs en repos.

Ceux-ci seulsdoivent être recherchés.

Il faut éviter la douleur.

Le suicide est le moyen de supprimer la douleur intolérable.Quant à la douleur tolérable, le souvenir des plaisirs passés parvient à l'atténuer.

Les désirs humainsengendrent des maux.

Il y a des désirs qui ne sont ni nécessaires ni naturels ; d'autres qui sont naturels maisnon nécessaires.

Il faut renoncer à ces deux sortes de désirs.

Seuls, les désirs naturels et nécessaires doiventêtre satisfaits.

« Mon corps est saturé de plaisir quand j'ai du pain et de l'eau.

» La vision épicurienne dumonde est pessimiste.

L'amitié, la philosophie rendent la vie supportable.

La prudence, la tempérance doiventnous détacher du tumulte des passions.

C'est à la sérénité du coeur qu'il faut parvenir.

— Nous savons quenul, plus qu'Épicure, ne redouta les dieux et la mort.

Par ses contradictions mêmes, la pensée d'Épicuredemeure actuelle.

Épicure, à qui Athènes éleva des statues, a beaucoup écrit.

Des fragments de son ouvrageDe la nature et quatre lettres nous sont seuls parvenus.. »

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