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ÉPICURISME ET STOICISME : TEXTES

Publié le 17/06/2012

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GOUVERNER SES OPINIONS

Je peux du moins m'empêcher de juger, et par conséquent d'être troublé; car les objets extérieurs n'ont pas la vertu de produire en nous des jugements [...] Si quelque objet du dehors te chagrine, ce n'est pas lui qui cause ton chagrin, c'est le jugement que tu en portes, et il ne tient qu'à toi de l'effacer sur-le-champ de ton àme [...] Puisqu'il est vrai que les choses dont le désir ou la crainte te troublent ne s'approchent pas de ton âme, et que c'est au contraire ton âme qui, en quelque sorte, s'approche d'elles par J'opinion qu'elle s'en forme, arrête donc...

« cette opinion.

Les objets resteront immobiles ; on ne te verra plus les désirer ni les craindre r ...

] Tout n'est qu'opinion, et l'opinion dépend de toi : chasse-la, tu en es libre ; et comme le navigateur qui a doublé un cap, tu trouveras un temps serein, de la stabilité, un golfe uni et calme [ ...

] Ton mal n'est pas dans l'esprit d'un autre ni dans le changement et l'altération de ce qui enveloppe le tien.

Où est-il donc ? Il est dans la partie de toi-même qui a jugé des maux.

Qu'elle ne juge donc plus, et tout ira bien.

Quoique le corps, si voisin de cette partie, soit coupé, brülé, ulcéré, en pourri­ ture, qu'elle reste tranquille ; ou plutôt qu'elle juge que ce qui arrive égale­ ment à un homme vertueux et à un méchant n'est ni bon ni mauvais pour elle [ ...

] Que ton guide, la partie dominante de ton âme, reste inébranlable, malgré les impulsions douces ou rudes que Ia chair éprouve.

Qu'au lieu de se confondre avec la chair, elle se renferme chez elle, et qu'elle confine les passions au corps [ ...

] Je peux aflranchir ma vie de toute soutlrance~ et la passer dans la plus grande satisfaction de cœur, quand les hommes viendralent, à grands cris, me charger de tous les outrages dont ils pourraient s'aviser.

quand même les bêtes féroces viendraient mettre en pièces les membres de cette masse de boue qui m'enveloppe.

Car, dans tous les cas, qu'est-ce qui empêche mon entendement de se maintenir dans un état paisible, de juger au vral de ce qui se passe autour de lui, et de tourner promptement à son usage ce qui se présente? Mon jugement ne peut-il pas dire à l'accident: Tu n'es au fond que cela, quoique l'opinion te fasse paraître autre chose ? Mon âme exercée ne peut-elle pas dire à l'accident : Je te cherchais, car dans tout ce qui se passe, je trouve, comme être raisonnable et sociable, occasion de pratiquer la vertu, d'exercer cet art qui convient à l'homme et à la divinité? En efiet, tout ce qui arrive est propre à me rapprocher, ou de Dieu, ou de l'homme.

(Mare-Aurèle, Pensèes).

Texte N• lli.- OPTIMISME A tout ce qui t'arrive, soumets-toi de bon gré, quelque dur que cela te paraisse, eornme à une chose qui a pour résultat la santé du monde [ ...

).

Car Zeus ne nous l'eüt point envoyé, s'il n'y eût eu l'intérêt de l'univers.

Voilà donc deux raisons pour lesquelles il te faut aimer ce qui t'arrive: l'une, que c'est pour toi que la chose s'est faite, et qu'elle était ordonnée pour toi [ ...

] ; l'autre, que même ce qui arrive à chaque homme en parti­ culier est cause du succès, de l'accomplissement des vues de Celui qui gou­ verne l'univers.

Texte N• 16.

-ACCEPTATION (Ibid).

Il y a des choses qui dépendent de nous et des choses qui n'en dépendent pas.

Celles qui dépendent de nous sont nos opinions, nos penchants, nos désirs, nos répugnances, en un mot tout ce qui est notre propre ouvrage.

Celles qui ne dépendent pas de nous sont le corps, la richesse, les honneurs, le pouvoir, en un mot, tout ce qui n'est pas notre ouvrage [ ...

] (Épictète, Manuel).

Ils n'en feront pas moins ce qu'ils font, quand tu en crèverais.

(Mare-Aurèle, Pensées).

Laissons la faute d'autrui là où elle est.

(Ibid).. »

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