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L'esprit pourrait-il n'etre ni materiel ni immateriel ?

Publié le 27/02/2008

Extrait du document

esprit
L?esprit s?oppose d?autre part à la chair, en tant que celle-ci représente l?ensemble des instincts de la vie animale ; primitivement, dans le langage théologique : « La chair a des désirs contraires à ceux de l?esprit, et l?esprit en a de contraires à ceux de la chair » (St Paul, Epître aux Galates, V, 17). Plus particulièrement, l?esprit s?oppose à la sensibilité, et devient synonyme d?intelligence : « L?esprit ne saurait jouer longtemps le personnage du c?ur » (La Rochefoucauld, Maxime 108). Mais l?esprit caractérise aussi en un sens figuré, une idée centrale, le principe d?une doctrine, d?une institution, comme L?esprit des lois chez Montesquieu. L?esprit en ce sens s?oppose à la lettre.          b. Philon d?Alexandrie professe une conception biblique de l?esprit humain. La vacuité de ce dernier par rapport à l?esprit divin doit être réalisée pour que la « lumière » de Dieu pénètre, dans le domaine de la connaissance, l?esprit-lumière humain et y luise. Chez Anaxagore, l?esprit se présente comme un principe omnipotent, omniopératoire, omniscient, omniprésent, sans altération de sa nature. Chez Platon, les notions d?âme, de pensée, de science sont bien plus répandues que celle d?esprit. Cependant, on peut dire, avec le philosophe lui-même, que l?esprit est le pilote de l?âme (Phèdre).
esprit

« c.

Aristote , dans la Politique , note deux parties dans l'âme, l'une non raisonnable, l'autre raisonnable ; a.

Descartes et ses disciples n'attachent pas grande importance à une discrimination de l'âme et de l'esprit.

Ilne s'agit là que d'une façon de parler.Le second terme est, néanmoins,privilégié par La Forge , dont l'ouvrage porte ce titre suggestif : Traité de l'Esprit de l'Homme, de ses facultés et fonctions, et de son union avec lecorps .

On trouve ici une intéressante étude du fonctionnement du cerveau, qui, pourtant, n'est nullement assimilable à l'esprit et qui demeure le simple« organe » (corporel) de celui-ci.

Régis distingue un esprit appelé « âme » d'un autre qui est proprement « esprit », et constitue une substanceséparable du corps.

Hobbes énonce pour sa part une conception matérialisante et empiriste, l'esprit apparaissant comme un corps subtilétendu, pourvu de la faculté de concevoir et de mouvoir.

Les fonctions duditesprit, chez Spinoza , consistent à percevoir : 1.

son propre corps ; 2.

les corps ; 3.

l'essence de Dieu par voie de conséquence.

Le sens général du concept d'esprit correspond, à la fois, à entendement, volonté, affectivité,mais dans un mode certain du penser, non de l'étendue, qui est au demeurantobjet plutôt que sujet.

Leibniz met en exergue parmi les âmes (qui sont toutes des substances) l'esprit humain, lequel est seul à être doué deréflexion (connaissance) et à s'approcher, pour ainsi dire, intellectuellementet moralement de la Divinité.

Alors que, chez Locke et, plus tard, chez Hume,il y a incertitude sur la nature et le rôle précis de l'esprit, ce dernier n'étantque lieu récepteur (passif) des idées, l'immatérialisme de Berkeley privilégie son essentielle activité.

Condorcet estl'auteur d'une Esquisse d'un tableau analytique de l'esprit humain.

« Esprit » évoque, en l'occurrence, un ensembled'acquis et de perfectionnements, un contenant dont la potentialité est très extensible, quoique limitée ; c'est aussiun contenu à augmenter.

Fichte croit à une « histoire » de l'esprit.

Le Schelling de la première époque systématiseune philosophie de la nature, dans laquelle liberté et arbitraire sont le point de départ de la philosophie de laconnaissance et qui a pour centre une conception objectivo-transcendantale de l'esprit, envisageant une démarchede l'esprit vers la nature et de celle-ci vers celui-là.

b.

L'esprit absolu caractérise une notable part de l'hégélianisme.

L'esprit humain entendu dans une acception plus banale (c'est-à-dire comme ce qui n'est pas le corps), n'est pas ignoré par Hegel .

Toutefois, ce sens usuel se révèle désigner encore l'esprit absolu dans ses états et manifestations au sein de la « vie » humaine, qui, d'ailleurs,n'est pas essentiellement distincte de la vie absolue (ainsi, l'esprit est la force motrice de l'histoire, laphénoménologie de l'esprit est assurée par l'art...).

Marx combattra cette conception hégélienne de l'esprit.

Endernière instance, la philosophie de Hegel est un monisme.

Elle récuse expressément, et même aigrement, ledualisme.

Il n'y a qu'une substance, et c'est l'esprit.

Les « choses », la nature, les êtres finis ne sont que desinstances subordonnées, relatives et éphémères qui se dessinent provisoirement en lui.

Les lois de l'esprit,dialectiques, sont donc les lois de toute réalité.

Dans les Leçons sur la philosophie de l'histoire , il confirme, en brossant une fresque du passé humain, la profondeur de son sens historique personnel : dans le développement dugenre humain, et spécialement en son espace occidental, tout s'est plié à une orientation philosophique.

En dernièreinstance, tout y porte un caractère rationnel, si l'on adopte toutefois une conception dialectique de la raison.

Lesdiverses périodes de l'histoire correspondent à des moments logiques hiérarchisés de l'élucidation de l'Esprit.

Conclusion On voit bien à travers ce qui précède que la notion d'esprit est large et que la plupart des acceptions tendentsoit vers une immatérialité de l'esprit (comme le souffle vital, ou « pneuma » chez les stoïciens), soit vers uneconsidération matérielle de l'esprit.

L'avènement de la philosophie hégélienne marquera un tournant dans laconception de l'esprit.

En effet, l'esprit hégélien, dont la dynamique est conceptuelle (dialectique intégrative de lapensée et de l'être), tend à se reconnaître lui-même au fil de ses déterminations, déterminations qui soulignent engénéral des changements socio-historiques.

Penser un esprit ni matériel ni immatériel revient à se destituer de touteappréhension discursive et commune, et ce afin peut-être d'entrer dans l'inconnu.

Car les catégories que sont lapensée et la matière sont tenaces, et il ne semble pas aisé de trouver une alternative (sinon conciliatrice commechez Hegel) pour une conception originale de l'esprit.. »

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