Essais moraux et politiques de Hume

« Richard 1er Cœur de Lion partant pour les croisades EXTRAITS Le bien et le mal ne sont pas des déterminations absolues.

Il n'y a pas à proprement parler de bien ni de mal, il n'y a que du bon et du mauvais, qui se rejoignent par degrés dans notre sensibilité Marquer un juste mi­ lieu entre deux extré­ mités quelconques est toujours une chose très difficile, à la fois parce qu'on ne trouve pas les mots propres à déter­ miner ce milieu et " parce que le bien et le mal, en de tels cas, se rejoignent par degrés, au point même de rendre nos sentiments douteux et incertains.

Nos devoirs moraux sont de deux espèces.

La première comprend ceux où nous sommes portés par un instinct naturel, par un pen­ chant immédiat, qui agit en nous indépen­ damment de toute idée d'obligation, de toute vue relative, soit au bien public, soit au bien particulier.

( ...

) La politique n'est pas le règne de Dieu transposé sur terre - en tant que tel inconnaissable -, elle peut être une science dont on peut connaître les lois générales Si grande est la force des lois et des formes particulières de gouvernement et si faible est la dépendance où elles sont des humeurs et des dispositions des hommes, qu'on peut en tirer paifois des conséquences presque aussi générales et aussi certaines que celles qui nous sont fournies par les sciences mathématiques.

Pas plus qu'elle n'est l'œuvre de Dieu, la politique n'est le résultat d'un contrat qui n'a jamais existé et n'existera probablement jamais Le pacte primitif n'a pour lui ni l'histoire ni l 'expérience; nous ne trouvons pas qu'il ait jamais eu lieu dans aucune contrée du monde.

Le commerce ne doit pas être entravé par les artifices gouvernementaux qui, en cherchant la perfection, ne font que gêner son développement Ces inventions privent les nations en situation de voisinage de cette liberté de communication et d'échange que l'Auteur du monde a eue en vue quand il leur a donné des sols, des climats et des génies si diffé­ rents les uns des autres.

Traduit par D.

Deleule Baliol remettant sa couronne à Édouard 1er NOTES DE L'ÉDITEUR David Hume (1711-1776), philosophe empiriste et sceptique.

17 41 : parution des Essais moraux et politiques, qui s'enrichiront d'une dizaine d'autres essais et deviendront en 1758 les Essais moraux, oolitiques et littéraires.

On ne possède que des traductions partielles de ces essais, divisés en essais esthétiques, politiques, ~ssais sur la religion.

Essais tels que ceux avec lesquels je m'efforce de plaire au public.

» « Pourquoi écrire des essais ? »,in Essais esthétiques, traduction R.

Bouveresse, tome 1, Vrin, 1973.

science descriptive et critique de la nature humaine sur le modèle de la philosophie naturelle de Newton.

La philosophie doit se mettre à l'âge de la science.» Y.

Michaud, Hume et la.fin de la philosophie, PUF, 1983.

c< Je ne vois rien de plus avantageux que des 1 Roger- Viollet 2, 3, 4 L.

et R .

B rowyer éditeur s, Londres , 1806 / B .N.

« Hume est un philosophe aux marges de la philosophie: il a même déjà un pied hors d'elle -du côté des sciences humaines.

Pour lui, le temps d'un système complet du savoir est passé, celui de la métaphysique condamné.

Il ne reste plus qu'à faire une «Prendre l'expérience pour règle, c'est ruiner le rationalisme de la philosophie et celui du sens commun; c'est recourir au principe d'analyse.

»M.

Malherbe, La philosophie empiriste de David Hume, Vrin, 1984.

HUME 02. »