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Établir la légitimité de la distinction entre la psychologie et la physiologie; — en quoi cependant ces deux sciences peuvent-elles se rendre de mutuels services ?

Publié le 31/05/2011

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Exorde. — La physiologie ou science de la vie a fait, à notre époque, de merveilleux progrès qui n'intéressent pas seulement la curiosité naturelle à l'esprit humain, mais qui ont eu déjà et peuvent encore avoir des résultats bienfaisants pour l'humanité. Aussi son ambition et ses prétentions ont-elles grandi avec ses découvertes, et elle absorberait volontiers la psychologie ou science de l'âme, sous le prétexte que l'âme, étroitement unie au corps, se confond presque avec lui; elle voudrait la revendiquer comme sienne et la faire rentrer dans son domaine. Mais on doit toujours regarder comme distinctes des sciences qui étudient des objets ou des faits différents et qui dans leurs investigations emploient des procédés différents; or, il est facile d'établir que tel est le cas pour la psychologie et la physiologie ; car la légitimité de la distinction entre ces deux sciences repose à la fois sur la différence des faits qu'elles observent et sur la différence des facultés qui servent à leurs études respectives. Mais si l'âme et le corps sont distincts , s'ils ont des caractères opposés et doivent par conséquent donner lieu à deux sciences qui ne peuvent être confondues, ces substances n'en sont pas moins étroitement unies et par conséquent dépendent l'une de l'autre; de là naissent des rapports entre les deux sciences qui s'en occupent et qui peuvent se rendre de mutuels services.

« guenille gênante et méprisable ;.

on répondait à ses protestations par des jeûnes, des macérations quil'exaspéraient, et sa révolte se traduisait par la fièvre qui troublait le cerveau et qui par les hallucinations mettait lesgens sur le chemin de la folie; c'était le résultat où les mystiques aboutissaient fatalement par ce mépris exagéré ducorps et par les mauvais traitements qu'on lui infligeait.

Pendant des siècles, la médecine aliéniste a traité les fouscomme des réprouvés; la réclusion et des châtiments odieux empiraient l'état de ces infortunés et rendaientimpossible toute guérison; elle n'est sortie de ce cercle fatal que quand Pinel eut vu en eux des âmes malades qu'ilfallait essayer de calmer par la douceur, une liberté relative et les bons traitements.

Il faut donc maintenir le corpsen bon état si l'on veut que l'âme soit elle-même bien portante.

En outre', nos facultés intellectuelles sontétroitement liées à certaines parties du corps.

Si ce n'est pas le cerveau qui pense, comme le prétendent lesmatérialistes, il n'en est pas moins vrai qu'il est l'organe et la condition de la pensée, que celle-ci dépend de sonvolume et de son état, que toute lésion au cerveau entraîne un trouble dans la vie intellectuelle.

C'est làqu'aboutissent et c'est de là que partent les nerfs qui sont les conducteurs des sensations et les instruments de laperception et de la volonté.

On ne peut donc bien comprendre le mécanisme et le jeu de ces facultés qu'avec leslumières de la physiologie; et c'est à cette science que la psychologie doit emprunter certaines données qui lui sontnécessaires pour ses études. conclusion.

— Ainsi, il est impossible de ramener l'une à l'autre et de confondre la psychologie et la physiologie,puisque ces deux sciences ont des objets différents et emploient pour leurs investigations des moyens différents;c'est sur cette différence des objets et des procédés que se fonde la légitimité de la distinction entre la psychologieet la physiologie.

Mais comme l'âme est intimement unie au corps et que la vie intellectuelle dépend de la vie animalequi en est la condition, ces deux sciences peuvent et doivent se rendre de mutuels services.

Sans doute l'âme estsupérieure au corps; mais l'état des organes a une importance capitale pour tous les phénomènes psychologiques.

Ilfaut donc veiller à la santé du corps qui est nécessaire à la santé de l'âme et se garder des erreurs dans lesquellesles mystiques sont tombés par leur mépris de la guenille.

La connaissance des organes et de leurs fonctionsintéresse le psychologue, comme la science psychologique doit attirer l'attention du physiologiste.

Il en résulte quela psychologie et la physiologie ne sauraient être étrangères l'une à l'autre ni surtout se traiter en ennemies; ellesdoivent s'aider et se contrôler parce qu'elles tendent vers le même but, la découverte de la vérité, la connaissancede l'homme.. »

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