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Les États-Unis sont-ils encore une hyperpuissance ?

Publié le 28/11/2011

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A partir de la fin de la 2e Guerre mondiale et jusqu’aux années 90, deux modèles, le libéralisme américain et le communisme soviétique, se sont opposés dans ce que l’on a appelé la "Guerre froide". Au cours de cette période les deux superpuissances s’engagèrent dans une course au développement, afin de prendre l’ascendant sur l’autre, et indirectement imposer sa vision au reste du monde.

La chute du Mur de Berlin en 1989 puis la chute du bloc soviétique en 1991 marque la fin de cette période et laisse les Etats-Unis seuls en tête, avec une avance incontestable sur le reste du monde, tant au niveau militaire, qu’économique, culturel et technologique. Cette suprématie est théorisée et décrite par l’économiste Zbigniew Brzezinski par le terme d’Hyperpuissance (influence totale et sans partage).

Pourtant depuis quelques années, cette notion d’hyperpuissance est contestée. Deux évènements dont les conséquences sont toujours vives illustrent particulièrement ce tournant : les attentats du 11 septembre 2001, et la crise des subprimes de juillet 2007.

Qu’en est-il donc aujourd’hui des Etats-Unis : ont-ils toujours l’hégémonie planétaire, ou sont-ils redevenus une superpuissance "ordinaire" ?

« producteurs céréaliers (maïs et soja), 1 er pôle industriel mondial (automobile et pétrochimie), et il s compte nt pour 16% du marché mondial des services ( Silicon Valley).

Contrairement à beaucoup de pays qui ont favorisé un secteur économique au détriment des autres, les Etats -Unis ont donc su maintenir et développer de concert les secteurs primaires, secondaires et tertiaires de son territoire.

Cette réussite doit beaucoup aux grandes entreprises internationales.

Ainsi parmi les 12 plus grandes entreprises multinationales du monde, 6 sont américaines (Exxon, IBM, General Motors, Ford, Général Electric, Mobil).

Avec une économie aussi active, les Etats -Unis sont un acteur majeur du commerce international ; le pays absorbe à lui tout seul 17,6% des importations mondiales, et sa part dans les exportations atteint 13,2% en 2009 (1 er importateur et 3 e exportateur mondial).

Les principaux partenaires commerciaux des Etats -Unis s ont les pays de l'ALENA (Association de Libre Echange Nord- Américaine : Etats -Unis , Canada, Mexique), ceux de l’APEC ( Asia Pacific Economic Cooperation), l'Union Européenne, et l'Amérique Latine.

ALENA et APEC sont des organisations économiques régionales qui ont été créées sont l’impulsion des Etats -Unis pour favoriser les relations commerciales de ce dernier.

Au sein de ces organisations comme avec ses autres partenaires commerciaux, le pays expose en vitrine son modèle de libéralisme et de libre échange, mais en réalité il n’hésite pas à se servir de sa position dominante pour sanctionner de taxes supplémentaires les firmes ou les Etats suspectés de concurrence déloyale.

Par exemple depuis 2009, les Etats-Unis (avec l’accord de l’OMC) appliquent une taxe douanière de 100% sur une grande partie des produits alimentaires de l’U nion Européenne (300% pour le roquefort) en représailles au refus de cette dernière d’autoriser l’importation de bœuf américain aux hormones et de volaille désinfectée au chlore.

Par a illeurs au sortir de la 2 e Guerre mondiale, lors de la conférence de Bretton Woods de 1946, les Etats -Unis se sont servi de leur poids économique (alors bien plus écrasant) et de leur influence pour faire reposer l’économie mondiale sur une monnaie socle : le dollar américain ; au lieu d’une autre initialement prévue : le "Bancor".

Depuis, en dépit d’un effondrement partiel du système en 1976, et de l’apparition de nouvelles monnaies puissantes telles que l’Euro, le dollar représente toujours la monnaie de base des échanges internationaux.

Le pétrole se négocie en dollar.

Les grands contrats internationaux se règlent en dollar.

Bien sûr suivant leurs besoins, les Etats-Unis ne se privent pas de faire varier le taux de change de leur monnaie afin de privilégier leurs importations ou exportations.

Peu de pays peuvent se permettre pareil raffinement.

Economie imposante, monnaie incontournable, accords économiques multiples, les Etats -Unis détiennent par ailleurs 38 % de la capitalisation boursière mondiale (somme des valeurs financières cotées en bourse).

Ils sont donc bien en situation d’hégémonie économique.

Le début de la guerre froide a coïncidé avec une période de grande prospérité économique pour les pays de l’Ouest.

Les temps étaient à la reconstruction post 2 e Guerre Mondiale, et à la confiance en une ère qui s’annonçait enfin pacifique.

Dans ce contexte s’est développée au Etats -Unis une culture populaire en rupture avec la rigidité d’avant -guerre.

Celle- ci n’a pas tardé à séduire les jeunes générations et à se rependre à travers la planète par les biais des innombrables militaires américains, alors stationnés un peu partout dans les monde, y compris en Europe (l’Allemagne accueille toujours 25 bases de l’ US Military sur son territoire et le Japon compte plus de 33000 militaires américains sur son territoire).

Cette culture véhicule un certain mode de vie : "The American way of life", au travers d’habitudes alimentaires ( soda, fastfood), vestimentaires (jeans), et de références musicales (Rock 'n Roll, Jazz, Hip Hop, …).

Aujourd’hui cette culture s’est largement diffusée et intégrée dans le monde occidental et est toujours entretenue par de puissants moyens de diffusion tels que le cinéma hollywoodien.

Près de ¾ des images projetées sur les petits et les grands écrans de la planète proviennent des Etats -Unis.

Les droits de diffusion permettent aux Etats -Unis de dégager un excédent annuel de près de 10 Milliards de $.

Le fai t que l’anglo- américain se soit imposé comme langue de référence dans le domaine des affaires et pour les publications scientifiques, à la fois illustre et participe à l'intensité de ce rayonnement mondial.

Par sa puissance militaire, diplomatique, économ ique et culturelle, les Etats-Unis exercent un formidable pouvoir d'attraction et influencent de manière indéniable le monde moderne.

Ils sont donc bel et bien une superpuissance.

Quant à la qualifier d’hyperpuissance… N’y a- t’il pas d’autres pays ou ensem bles de pays en mesures de lui tenir tête, voire de lui voler la couronne dans certains domaines ?. »

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