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Un être libre est-il un être imprévisible ?

Publié le 09/10/2010

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Nous venons donc de démontrer qu'un être libre par définition est un être imprévisible, mais qu'en se basant sur un choix raisonnable ou en connaissant le sujet, il est possible de prévoir avec une certaine probabilité ces choix. Cependant, pour ce qui est du déterminisme absolu, il n'est pas possible d'y croire car nous devons prendre en compte la morale et postuler l'imprévisibilité pour tenter de faire le bien. C'est ce qui nous permet de répondre à notre problème qui était de savoir s'il était possible de prévoir les actes d'un être libre. Mais nous avons considéré dans cette dissertation qu'un être libre était un Homme, on pourrait donc se demander en quel sens peut-on dire que seule l’homme dans la nature dispose d’une liberté ?

« cause, et même si nous ne pouvons anticiper la « logique » de cette cause, cela n'empêche que ce qui arrive estson effet.

Il ne s'agit pas pour être libre de changer de cap à chaque instant, mais de s'en donner un et d'enassurer la responsabilité.

C'est ce que souligne Sartre en associant la liberté et la notion de projet.

Un être libren'est pas absolument imprévisible.

Pour autant, une action imprévisible est-elle totalement arbitraire ?L'imprévisibilité n'est pas seulement ce qui est indeterminé, c'est aussi tout ce qui caractérise une conduitecapricieuse, irréfléchie, sans raison.

Descartes soulignait que la vraie liberté n'est pas issue d'une volonté hésitante,qui ne sait pas quel parti prendre et qui se détermine dans la pure indifférence.

Un tel état de la volonté est dit-il,« le plus bas degré » de la liberté.

Un être libre a au contraire une volonté issue d'une connaissance de cause.

C'estdonc l'entendement qui nous montre le choix le plus intelligent dans pareille situation, « d'une grande lumière del'entendement suit une grande inclination de la volonté » (Descartes, Méditations métaphysiques).

Donc, s'il n'y ad'authentique liberté qu'une liberté éclairée par la raison, ne peut-on pas anticiper le choix que je ferairaisonnablement ou que quelqu'un d'autre, sujet raisonnable, fera ? Un être libre n'a pas la possibilité de faire tout ce qui lui plait, de répondre à ses pulsions et d'agir sans aucunecontrainte, ce serait réduire la notion de liberté.

Etre libre, c'est parvenir à ses fins tout en restant limité par uncadre d'interdits (liberté des autres, lois juridiques, raison morale, valeurs, principes, culture, éducation ...).

Ilapparaît alors qu'un être, même libre, perd de sa spontanéité, un être est donc libre et prévisible, et nous pouvonsprévoir son comportement car il est adapté et probable.

Néanmoins, nous ne sommes pas tout à fait prévisibles, ilnous reste une part de spontanéité, une certaine « marge » qui, même réduite, nous rend unique et par conséquenthumain.

Un être libre est un être qui s'affirme dans son originalité, son individualité, dans la singularité de sapersonnalité.

Si comme l'écrit Bergson (Essai sur les données immédiates de la conscience) « nous sommes libresquand nos actes émanent de notre personnalité entière, quand ils expriment, quand ils ont avec elle cetteindéfinissable ressemblance qu'on trouve parfois entre l'oeuvre et l'artiste », ne peut-on pas anticiper avec unecertaine approximation le choix d'un être libre ? Ne peut-on pas prévoir à l'avance les agissements d'un être libredont nous sommes familier ? De plus, ce n'est pas parce que nous ne pouvons pas prévoir un événement qu'il est en soi imprévisible, la limite denos prévisions est la limite de nos capacités de compréhension et de connaissances.

Nous pourrions penser, commeLaplace, qu'avec une connaissance plus globale et un esprit plus puissant pour établir une synthèse, nous sommescapables de tout prévoir.

C'est ce qu'on apelle la thèse du déterminisme universel.

En effet, en réalité l'ordre deschoses nous échappe, on peut donc concilier imprévisibilité et fatalité.

On ne sait pas ce que nous réserve le destinmais celui-ci est déjà écrit.

Le déterminisme scientifique consiste à affirmer qu'il existe des relations entre certainstypes de facteurs relevant d'un ordre donné au sein de la Nature, par exemple le mouvement de la Lune avec lesinteractions des marées, ou les interactions des organes au sein d'un être vivant.

La Nature en effet se comportede la même manière dans le temps, et la science existe car elle parvient à y trouver des constantes sous forme delois.

Or la physique contemporaine a considérablement tempéré le principe du déterminisme.

En thermodynamique,selon Ilya Prigogine, on admet que certains phénomènes à l'échelle macroscopique admettent une certaine partd'indétermination.

A l'échelle microscopique, nous savons qu'il en est de même.

A son niveau le plus fondamental,l'univers est fluctuant et il possède une part d'indétermination irrécusable, comme l'a montré la théorie quantique.

Latrajectoire d'une particule élémentaire n'est pas prévisible, car précisément, elle n'est pas déterminée.

Ainsi, nous nepouvons plus tirer des sciences des arguments probants en faveur du déterminisme absolu.

Comme l'avait vu Alain,le déterminisme scientifique accorde au monde une grand part d'indétermination, le déterminisme absolu n'est qu'unprésupposé ou une croyance, il y a une part d'imprévisible dans tout. Nous venons donc que dans de nombreux cas, lorsque l'on connait le sujet, ou lorsque celui-ci utilise la raison, il estpossible de prévoir ses actes.

De plus, nous n'avons pas encore toutes les connaissances et un esprit assezpuissant pour connaître le monde.

Mais avons-nous vraiment le choix face une telle question ? Est-il seulementpossible d'adhérer à la thèse du déterminisme absolu tout en prônant les notions de bien et de mal ? Ce qui nousamène dans cette troisième partie à montrer qu'il faut postuler qu'un être libre est imprévisible pour une question demorale. En effet, nous ne pouvons pas démontrer l'existence de la liberté mais nous pouvons y croire, et surtout nousdevons y croire, pour une question de morale.

Si nous ne croyons pas à la liberté et donc à l'imprévisibilité, il n'estpas nécessaire de faire le bien plutôt que le mal.

Pour Kant, la liberté doit être postulée, parce qu'elle est nécessaireà la reconnaissance de la dignité de la personne et à l'imputation morale.

L'indépendance de la volonté à l'égard detoute autre loi que la loi morale est le fondement de la dignité humaine.

La conscience morale désigne le sentimentintérieur d'une norme du bien et du mal qui nous dit comment apprécier la valeur des conduites humaines, qu'ils'agisse des nôtres ou de celles d'autrui.

Du point de vue de cette conscience morale, si nos choix sont toujourslibres (nous pouvions faire autrement), ils ne sont pas toujours éclairés (nous faisons souvent de mauvais choix).

Laliberté, comme l'explique Descartes, inclut la possibilité de préférer le mal tout en sachant que c'est le mal.Cependant, un tel degré de liberté est faible et Descartes admet aussi qu'un homme éclairé ne peut que vouloir lebien.

Sur les quartes types de déterminisme, trois ne sont pas conciliables avec la morale.

Le premier est ledéterminisme populaire ou fatalisme, c'est la doctrine selon laquelle tout serait strictement prévisible dans la Nature,parce qu'implacablement déterminé.

Le fataliste croit que de toute façon, on ne peut rien contre le cours deschoses et que nous glissons lentement vers une mort certaine.

Tout est donc prévisible, il n'y a que le temps quipasse, et donc pas de possibilité, pas de différence entre le passé et le futur, rien d'imprévu et d 'imprévisible.

Ducoup, nous ne sommes responsables de rien, puisque nous ne sommes qu'un pion dans la vaste horloge du temps,nous sommes excusés de tous nos choix car nous ne pouvions en avoir d'autres, si le monde part à la dérive, c'estqu'il ne fait que suivre son cours implacable.

Le second est le déterminisme théologique, c'est la doctrine qui. »

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