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Être libre, est-ce être indifférent au jugement d'autrui ?

Publié le 17/01/2011

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Sartre a d'ailleurs montré que l'amoureux ne cherche pas la possession d'un corps comme le pense Platon mais la possession d'une liberté comme liberté. L'amour serait un projet de récupération de son être par la récupération de la liberté de l'autre à la sienne. Il s'agit de faire de l'autre un objet, de capturer sa conscience. Pour éviter ce danger, il semblerait donc qu'il faudrait ignorer autrui pour ne pas être contaminé et ainsi conserver intacte ma liberté.

« être nouveau, il est donc indispensable. De plus, la liberté suppose une responsabilité de soi vis-à-vis d'autrui car la liberté n'est-elle pas aussi la capacitéde dialogue et de respect envers autrui ? Être responsable, assumer son mérite et don démérite, n'est-ce pas fairepreuve de conscience de ses actes et de ses pensées, et donc être libre ? Or, cette responsabilité de soi n'estpossible qu'à travers autrui, on ne peut assumer sa responsabilité dans la solitude.

La liberté ne semble donc pasêtre la conséquence d'une solitude radicale.

L'indifférence ç autrui serait au contraire nier son être, ne pas sedécouvrir en tant qu'être et ne pas se connaître soi-même.

N'est-il pas cependant possible d'être ouvert aujugement d'autrui et garder son pouvoir de décision ? III) La liberté conciliée au jugement d'autrui Être indifférent au jugement d'autrui, c'est être sans contrainte, décider selon son libre-arbitre, mais c'est aussiperdre la connaissance et la reconnaissance qu'apporte autrui.

Ne peut-on pas cependant prendre en considérationle jugement d'autrui et être libre ? Selon les déterministes, la liberté n'existe pas en tant que telle : les hommes sontdéterminés, ils agissent par la nécessité de leur nature, de sorte que ce qui constitue leur idée de la liberté, c'estqu'ils « ont conscience de leur appétits et ignorent les causes qui les déterminent » (Spinoza, Lettre VIII in Spinoza,¼uvres, tome 4, p.303).

La liberté ne serait-elle pas alors la capacité à connaître le monde, à envisager celui-cidans sa globalité mais avec ses limites ? Le liberté serait une conquête de l'homme qui fait fonctionner sa raisonpour lutter contre ce qui l'entraîne.

Ainsi de même que connaître les limites (les limites de soi-même) ce quijustement permettrait de l'intérieur de celles-ci de choisir sa façon de vivre, de même le jugement d'autrui serait unemanière de le confronter à son propre, jugement, de forger par l'analyse, par la raison et l'esprit critique une libertéqui selon Descartes s'appellerait la liberté d'inclination.

Celle-ci consiste à ce que l'entendement soit pleinementéclairé, de manière à ce que le choix soit totalement libre.

Ainsi, ce serait par le jugement d'autrui, par leraisonnement qu'il nous pousse à établir que notre entendement serait pleinement éclairé.

Mais une autre conditionest nécessaire pour être à la fois libre et ouvert à autrui.

En effet, autrui doit nous considérer comme un être à partentière car s'il se sent supérieur à nous son jugement ne viserait-il pas une soumission que même un esprit critiquene pourrait pas voir ? Hegel a montré dans sa Dialectique du Maître et de l'Esclave qu'une conscience ne seconstitue qu'en obtenant d'une autre la reconnaissance de sa liberté, ce qui implique d'elle lui soit supérieure etcomme cette exigence de reconnaissance se forme simultanément dans les deux consciences, il en résulteforcément un conflit dont l'issue sera la suppression d'une conscience en tant que telle, sa régression au rangd'objet.

Dans une telle conception, autrui n'a pas de valeur propre : les autres ne peuvent survivre qu'à la conditionde perdre ce qui les rendait précisément différents.

Repérer l'autre, sans y reconnaître la dimension particulière quelui confère sa signification comme « autrui », c'est d'un même mouvement affirmer son altérité pour la nier.

Pourrester libre, il faut donc qu'autrui nous reconnaisse, nous accepte dans notre différence, mais aussi commesemblable. Conclusion Ainsi être indifférent au jugement d'autrui permet de décider d'agir sans contrainte, c'est donc être libre mais cetteliberté exige un moi conscient de lui-même que seul autrui peut permettre.

Être libre et prendre en considération lejugement d'autrui est cependant compatible à condition d'être actif, au vif des propos d'autrui et d'être reconnu parlui en tant qu'être à part entière.

On ne peut donc être indifférent au jugement d'autrui qui est indispensable. Sujet désiré en échange : Platon et l'analogie de la ligne (République). »

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