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Etre libre, est-ce savoir ce que l'on fait ?

Publié le 09/09/2005

Extrait du document

« employer de même façon à tous les usages auxquels ils sont propres ».

Il n'est pas indifférent que l'activité artisanale devienne le modèle de la connaissance.

On connaît comme on agit ou on transforme, et dans un même but.

La nature désenchantée n'est plus qu'un matériau offert àl'action de l'homme, dans son propre intérêt.

Connaître et fabriquer vont de pair. D'autre part, il s'agit « d'inventer une infinité d'artifices » pour jouir sans aucune peine de ce que fournit la nature.

La salut de l'homme provient de sa capacité à maîtriser et même dominer techniquement, artificiellement la nature. Ce projet d'une science intéressée, qui doive nous rendre apte à dominer et exploiter techniquement une nature désenchantée est encore le nôtre. Or la formule de Descartes est aussi précise que glacée ; il faut nous rendre « comme maître et possesseur de la nature ».

« Comme », car Dieu seul est véritablement maître & possesseur.

Cependant, l'homme est ici décrit comme un sujet qui a tous les droits sur une nature qui luiappartient (« possesseur »), et qui peut en faire ce que bon lui semble dans son propre intérêt (« maître »). Pour qu'un tel projet soit possible, il faut avoir vidé la nature de toute forme de vie qui pourrait limiter l'action de l'homme , et poser des bornes à ses désirs de domination & d'exploitation.

C'est ce qu'a fait la métaphysique cartésienne, en établissant une différence radicale de natureentre corps & esprit.

Ce qui relève du corps n'est qu'une matière inerte, régie par les lois de la mécanique.

De même en assimilant les animaux à desmachines, Descartes vide la notion de vie de tout contenu.

Précisons enfin que l'époque de Descartes est celle où Harvey découvre la circulation sanguine, où le corps commence à être désacralisé, et les tabous touchant la dissection, à tomber. Car ce qu'il y a de tout à fait remarquable dans le texte, c'est que le projet de domination technicienne de la nature ne concerne pas que la nature extérieure et l'exploitation des ressources naturelles.

La « philosophie pratique » est utile « principalement aussi pour la conservation de la santé ».

Le corps humain lui aussi, dans ce qu'il a de naturel, est objet de science, et même objet principal de la science.

« S'il est possible de trouver quelque moyen qui rende les hommes plus sages et plus habiles qu'ils n'ont été jusqu'ici, je crois que c'est dans la médecine qu'on doit lechercher. »La véritable libération des hommes ne viendrait pas selon Descartes de la politique, mais de la technique et de la médecine.

Nous deviendrons « plus sages & plus habiles », nous vivrons mieux, en nous rendant « comme maîtres & possesseurs de la nature ».

La science n'a pas d'autre but.

C'est encore ce savoir qui nous guide, qui nous rends conscients de ce que l'on fait afin de mieux se contrôler etmaîtriser ce qui pourrait nous faire agir contre notre gré, à savoir les passions.

Bref, c'est la connaissance qui nouspermet d'avoir une volonté libre.

Dans Les passions de l'âme , Descartes montre que notre connaissance peut nous permettre de nos raisonner et de mater nos impulsions.

C'est encore le savoir qui fait la distinction entre les bonneset mauvaises passions et de les utiliser au mieux.

Ainsi, quand on veut, on peut à condition de s'en donner lesmoyens.

Transition : Mais si pour faire ce que je veux il faut savoir ce que je fais, on aboutit à un paradoxe.

En effet, si je sais les conséquences de mes actes, si je connais la portée de mon action, si je suis capable d'anticiper les effetsdes causes, cela signifie que je suis inscrit dans un déterminisme : notion peu compatible avec la liberté...

2) Il faut donc échapper à toute détermination et donc rechercher l'acte gratuit qui est l'acte libre par excellence.L'acte gratuit ne connaît pas le devoir ni l'obligation.

C'est faire littéralement n'importe quoi à n'importe quel momentet ce sans plan.

Ainsi, la liberté absolue se présente comme sans contrôle de soi, sans raison et sans aucun calculsur l'avenir.

Il s'agit de mettre en suspens toutes les interrogations.

Le héro Lafcadio dans Les caves du Vatican de Gide commet l'acte gratuit ; Lafcadio se rend à Rome par le train et se retrouve seul dans la nuit, ne partageant son compartiment qu'avec un vieux monsieur.

Lafcadio se prend d'une pensée folle qui lui paraît être l'acteabsolument libre .

« Là sous ma main, la poignée.

Il suffirait de la tirer et de le pousser en avant.

On n'entendrait même pas un cri dans la nuit.

Qui le verrait...

un crime immotivé, quel embarras pour lapolice » . Continuons l'analyse de cette conception de la liberté.

Le motif suppose une représentation de nos actes ; et c'estjustement cette re-présentation qui freine nos actes et les alourdit en quelque sorte.

Savoir ce que l'on fait ou ceque l'on va faire nous fait prendre conscience des éventuels dangers que l'on encourt.

Telle est la leçon du fameuxmonologue de Hamlet chez Shakespeare où il s'interroge sur les raisons qui le retiennent de ne pas assassiner son père.

La conscience nous rend peureux et fait de nous des lâches.

A savoir ce que l'on fait, nous avons unereprésentation claire des choses et des risques et c'est ce qui nous empêche d'agir et finalement d'être pleinementlibres.

Transition : Cependant, pouvons-nous être absolument indéterminés ? Sommes-nous sûrs que Lafcadio agit sans aucun motif ? L'acte gratuit, sans raison, sans motif l'est peut-être au stade conscient mais rien ne dit que descauses que nous ignorons nous poussent à agir de telle et telle manière.

3) En effet, les découvertes sur l'inconscient montre que le moi est un étranger.

Nous n'avons pas consciences de tout et cette inconnue en nous est cause de bien des décisions, des actes qui sont apparemment absurdes.

Deuxsolutions s'offrent alors pour cette troisième partie :- soit on peut soutenir que la liberté est une illusion.

C'est ce que nous dit Spinoza dans l' Ethique, 3 ème partie : « l'homme n'est pas un empire dans un empire » .

Nous sommes soumis comme toute chose dans l'univers à des forces, ces puissances extérieures qui viennent nous affecter, nous déterminer à agir.

Mais nous nesommes pas conscients de toutes ces causes alors que nous le sommes des effets (c'est-à-dire des nos actes, denos désirs).

C'est ainsi que nous nous croyons libres comme la pierre penserait être l'auteur de son mouvement sielle en avait conscience.

Notre seule liberté possible serait alors de comprendre le plus possible de causes et detendre vers cette liberté comme vers un idéal inatteignable.. »

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