Etre libre est-ce vouloir ?
Publié le 03/06/2012
Extrait du document
Il n'en reste pas m<>Ins que les termes de volonté et liberté ne sont pas synonymes; nous ne les employons pas indifféremment l'un pour l'autre. Si tout acte volontaire est libre, il n'est pas volontaire par ce qui le fait libre, ni libre par ce qui le fait volontaire.
a) Le mot volonté désigne l'énergie avec laquelle nous nous portons vers l'action, la force avec laquelle nous persévérons dans la direction choisie. Lorsque le vouloir se bloque dans cette direction...
«
a) La liberté n'est pas le caprice.
Si elle implique un choix, c'est un choix détei'Dliné par des raisons.
Se comporter en homme libre consiste, non à prendre des décisions imprévues et oarbitraires, mais au contraire à agir suivant sa nature d'être raisonnable et, par conséquent, pour des motifs d'une valeur universelle.
Bien plus, plus l'acte est libre, et moins il laisse de place à la possi
bilité de choisir.
Si on peut choisir, c'est que les raisons ne sont pas
déterminantes et, par suite, qu'on n'agit pas seulement pour des raisons; en d'autres termes, qu'on n'est pas complètement libre : « Les actes
les plus libres ( ...
) sont ceux dans lesquels il n'y a plus d'option.
>> (L.
LAVELLE, Les puissances du moi, p.
Hi~.)
b) D'autre part, le vouloir ne doit pas.
être conçu comme une énergie
aveugle : il est, lui aussi, déterminé par des raisons.
Si certains
actes du passionné peuvent être qualifiés.
de volontaires, c'est qu'il adapte
rationnellement les moyens à la fin.
Mais la fin qu'il poursuit, ainsi que la passion, ne sont pas proprement volontaires : elles sont commandées par un vouloir-vivre aveugle et déraisonnable, qui peut l'en trainer à sa
perte.
Aussi serait-il plus vrai de dire que la passion diminue le vouloir
véritable
aussi bien que la liberté.
D'autre part, s'il consiste à se déterminer pour des raisons, le vouloir
implique, comme la liberté, un cert&:n choix : le choix d'une conduite
rationnelle et l'inhibition des mouvements impulsifs.
Aussi l'identification de la volonté et de la liberté est-elle assez commune chez les philosphes.
Pour DEsCARTES, par exemple, « la volonté et la liberté ne sont qu'une même chose >> (1).
Il y a cent ans, dans le
Dictionnaire des Sciences philosophiques (Hachette, f~2), CHARMA écrivait au mot Volonté : « Nous entendons par volonté la même chose que la liberté; les mots volontaire et libre ont exactement le même sens.
Tout ce qui est hors de la liberté est hors de la volonté.
Nous renvoyons donc
au mot liberté.
n De nos jours enfin, nous ne considérons guère comme
volontaire que l'acte libre..
»
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