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L'être-pour-autrui chez SARTRE

Publié le 22/02/2012

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Sartre analyse les relations intersubjectives à partir de cette subjectivité libre, de cette existence perpétuellement ouverte et en devenir que nous vivons. Ces relations sont potentiellement conflictuelles dans la mesure où elles oscillent en permanence entre le fait d'être un sujet face à un objet ou d'être soi-même un objet pour un sujet. Prenons le phénomène de la honte : autrui me surprend, l'oeil collé au trou de la serrure, et son regard provoque en moi le sentiment de la honte. « Être regardé, c'est se saisir comme objet inconnu d'appréciations inconnaissables, en particulier d'appréciations de valeurs. » « Le regard est d'abord un intermédiaire qui renvoie de moi à moimême. » Sartre, L'Être et le Néant Par son regard, autrui possède une perception de moi qui m'échappe ; il me révèle que j'existe aussi comme un objet du monde. Ainsi, les relations avec autrui sont perpétuellement menacées par le risque de se voir ôter sa liberté. Dans La Critique de la raison dialectique (1960), Sartre tente une synthèse existentielle entre une philosophie de la subjectivité et de la liberté, et le matérialisme historique de Marx, que Sartre considérait comme « l'horizon indépassable de notre temps ». Néanmoins Sartre ne parviendra pas à proposer une philosophie politique. C'est pourquoi l'approfondissement de la notion de la liberté humaine, à partir d'une analyse originale de la conscience, caractérise l'essentiel de sa contribution à la philosophie existentielle d'inspiration phénoménologique.

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