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Être temporel me fait-il libre ou esclave ?

Publié le 14/03/2005

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esclave

Expérimenter le changement perpétuel transformant le présent en passé, n'est-ce point une expérience destructrice, faisant de nous des réalités où ne s'exerce pas notre liberté ? Le temps, destruction et mort, ou bien pouvoir libre de l'homme ? Sommes-nous défaits par le temps ou engendrés positivement par lui ? Être temporel me fait-il libre ou esclave ? • Le temps n'est-il pas la base ou le fondement de toute création ? le tremplin de l'invention humaine ? • Si le temps est le soubassement de notre dynamisme créateur, alors je gagne un allié dans mon itinéraire existentiel.

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« je suis littéralement livré à des forces qui me dépassent.

Etre temporel, c'est vivre selon le mode du constitué, etnon point du constituant, du donné, non point de la spontanéité.

Donc être temporels nous fait esclaves : au sensfort, nous sommes pris dans le jeu d'une puissance qui nous dépasse et nous fabrique. Transition Toutefois, à côté du temps vécu et subjectif, à tonalité affective, il est un autre temps : celui de l'action sur leschoses, celui de la pratique.

Or ici, peut-on dire qu'être temporels nous fait esclaves ? La réponse n'est pasévidente.

Quand j'agis sur le réel, suis-je encore « dominé » ? Tentons de décrire une autre figure temporelle. B.

Être temporels nous fait libres (antithèse) Qu'est-ce, en effet, qu'être temporels, sinon être situés dans un temps opératoire, où nous agissons, où notre vieest ordonnée selon une action complexe subordonnée à l'obtention d'un résultat ? Être dans le temps, est-ceseulement se heurter au principe de dégradation et donc être réduit à une condition de subordination et d'esclavage? Point du tout.

Le temps incarne, en effet, ce en quoi l'homme se réalise et construit sa liberté : il est le temps duprojet humain.

Être temporels nous fait alors libres : c'est le fait même d'avoir un avenir et des possibles quitransmute l'homme en un être de liberté. L'homme est un être en devenir, aux multiples possibilités, à l'horizon illimité :l'homme est projet.

Même si son apparence physique est différente, il atoujours de multiples possibilités d'agencer, d'inventer, de projeter sa vie.

Nepas être l'auteur de ce qui nous arrive, c'est penser que la liberté peut êtrerelative.

Mais, pour Sartre, la liberté est l'essence même de l'homme et, à cetitre, nous ne saurions être plus ou moins libres.

Quand la conscience est en avant d'elle-même et se donne rendez-vous versl'avenir, alors elle se construit comme conscience libre, édifiant le futur.

Êtretemporel, c'est accéder au « pas encore » à édifier, c'est devenir un pouvoircréateur, développer ses virtualités et réaliser ses projets.

En résumé, êtretemporels, c'est être ce que nous allons être et non pas seulement ce quenous sommes.

Donc être temporels nous crée libres.

Temps et liberté ne sontqu'un. Transition Cette distinction entre un temps existentiel qui nous fait esclaves et untemps opératoire qui nous fait libres est-elle bien un irréductible ? Nepouvons-nous parvenir à une synthèse ? C.

Être temporels nous fait libres, c'est-à-dire ici authentiques (synthèse) Notre vision de la temporalité n'a-t-elle pas été trop analytique? En plusieurs acceptions, être temporels ne nousfait-il pas être libres ?Dans le présent résident le passé et le futur : dans cette unité du passé, du présent et du futur, l'âme se retrouveet accède à elle-même, à son projet fondamental.

C'est bien ce que nous dit Bergson.

Si la durée est cette hétérogénéité pure, cette unité où tout s'entremêle qualitativement, commentêtre temporels ne nous ferait-il pas libres ?Si mon présent est parcouru par le passé et le futur, alors toutes les dimensionsse télescopent.

Être temporels, c'est expérimenter une coexistence complexe dufutur, du passé et du présent et cette unité est liberté, élan de mon moi.

Ladurée entrelacée me fait libre à travers le jaillissement du moi profond.

En effet,la durée unifiée exprime mes vrais choix.

Elle est expression qualitative où le « je», comme forme concrète, se manifeste.

Il y a là l'expression d'une libertéauthentique.Heidegger ne dit-il pas la même chose ? Le temps n'est pas une succession,mais la contemporanéité du présent, du passé et de l'avenir.

Ce rassemblementunitaire est tel qu'il signifie notre libre nature.

Être temporels, c'est expérimenternotre être-au-monde et notre être essentiel : être temporels nous fait libres(comme saisie de notre être-là).

Quand j'expérimente, ici encore, cette unité, jeparviens à ma réalité authentique.

En bref, le temps est l'être essentiel del'homme, et non pas une malédiction faisant de nous un esclave.Être temporels nous fait authentiques, dans la mesure où notre vrai « destin »se joue dans le temps.

Si le présent authentique est habité par l'avenirauthentique, alors la « déchéance » se transforme et ma conversion est liberté. Conclusion. »

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